Volume 26, numéro 4, 1959
Sommaire (1 article)
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Le vocabulaire de l’assurance contre l’incendie
Gérard Parizeau
p. 167–233
RésuméFR :
Les affaires d’assurances se sont faites longtemps dans la province de Québec uniquement en anglais. Puis, devant les exigences de la population francophone, les sociétés ont fait traduire leurs contrats et la plupart des documents dont elles se servent dans leurs relations avec le public. Ainsi est née l’habitude de traiter les affaires dans la langue du client.
Malheureusement, il n’y a pas lieu d’être satisfait du vocabulaire qui est né de la pratique. Nettement inspiré de l’anglais, il fourmille d’anglicismes de tous genres; ce qui s’explique par le contact incessant des gens du métier avec des textes rédigés dans un esprit et dans une forme entièrement différents des nôtres, par l’absence presque totale de relations avec le milieu français et, il faut l’admettre, par une certaine tournure d’esprit qui répugne à l’effort. Ainsi s’est constitué un ensemble de termes qu’il est grand temps de modifier.
C’est pour contribuer à l’oeuvre d’épuration que nous avons préparé cet essai de vocabulaire.
Certains penseront : tout cela est bien, mais qui nous comprendra si au lieu de dire endossement, ajusteur, application, nous disons avenant, expert ou proposition d’assurance? La réponse nous paraît très simple. Il suffira d’employer ces termes constamment pour que petit à petit le mot nouveau remplace l’ancien. En y mettant le tact voulu, l’évolution du vocabulaire se fera facilement et sans blesser personne. Mais l’exemple doit venir des gens du métier, qui font pénétrer dans le public leur manière de faire et les mots qui la décrivent.
Si on ne fait pas l’effort voulu, eh bien ! qu’on se résolve à parler une langue informe.
D’accord, dira-t-on peut-être, mais l’usage au Canada n’étant pas le même qu’en France, comment peut-on espérer que le vocabulaire français nous suffise entièrement ? Cela nous amène au dernier aspect que nous avons voulu développer dans la présentation de cette étude. En expliquant comment nous avons procédé, nous répondrons à cette objection qui mérite qu’on s’y arrête.
Pour faciliter l’usage du glossaire, nous avons pris comme point de départ le terme anglais qui se présente le premier à l’esprit. Puis, nous avons choisi l’équivalent le plus usuel. Après avoir étudié celui-ci, nous l’avons accepté ou rejeté selon qu’il est bon ou mauvais. Dans ce dernier cas, nous avons cherché dans des revues, des journaux, des polices ou des livres d’assurance le mot que l’on emploie couramment en France, en Belgique ou en Suisse. Quand celui-ci nous a paru s’éloigner trop de la pratique de chez nous, nous n’avons pas hésité à le remplacer par un autre terme qu’on ne comprendrait peut-être pas sans explication de l’autre côté de « la grande mare », mais qui nous semble plus approprié à nos besoins.
Voilà comment nous avons procédé, sans autre désir que d’aider à l’avancement d’une cause qui nous est chère.
Comme on le constatera, nous avons limité notre étude aux expressions les plus fréquemment employées.