Ce numéro thématique s’inscrit dans le contexte des réflexions et des processus actuels entourant la décolonisation et la réconciliation au Québec et au Canada, comme plus largement dans le monde. Ce contexte exige, selon nous, de mettre le jeu des relations complexes et mouvantes entre sociétés coloniales et sociétés autochtones au centre de nos réflexions et d’approfondir notre compréhension de la situation coloniale, c’est-à-dire du cadre politique commun aux acteurs en présence. C’était d’ailleurs ce que nous invitait à faire Georges Balandier, dans son texte fondateur de 1951 « La situation coloniale : approche théorique » auquel fut portée une attention renouvelée depuis une vingtaine d’années (Agier 2017 ; Cooper 2005 ; Copans 2001 ; Gagné et Salaün 2017 ; Merle 2013 ; Saada 2002 ; Smouts 2007 ; Stoler et Cooper 1997 ; Stoler 2010). Ainsi, pour « comprendre les dynamiques de ce qui est en train d’exister, en train de se passer, en train d’advenir » (Agier 2017 : 926) au sein de ces relations marquées par le colonialisme, nous ne pouvons pas faire l’économie de l’histoire. Comme nous y invite Michel Naepels (2010), l’anthropologie doit porter une attention à l’historicité des sociétés étudiées et s’intéresser aux relations coloniales dans le temps long. La réflexion sur l’histoire s’inscrit dans une orientation vers la compréhension du présent (ibid. : 883). Georges Balandier écrivait, à l’occasion du 50e anniversaire de la parution de son texte de 1951, qu’il est en effet nécessaire de faire un détour par l’histoire coloniale de façon à revenir à l’analyse des aléas de la décolonisation avec un éclairage nouveau, saisissant mieux « ce qui survit de la relation coloniale » (Balandier 2002 : 9). Cela est d’autant plus essentiel que l’appréhension de la « présence coloniale » (Stoler 2016 : 33) ou du « legs colonial » (Bayart et Bertrand 2006 ; De L’Estoile 2008) dans le présent est une tâche difficile. Il faut être prudent quant au piège que peuvent représenter, selon Stoler (2016 : 25), deux postures également intenables : une première postulant une rupture claire et nette avec le passé colonial et insistant sur notre distance avec celui-ci et, une seconde, tout aussi problématique, postulant une permanence coloniale, soit une continuité ininterrompue des pratiques coloniales qui envahiraient le présent comme si tout était marqué du sceau du colonial. Selon elle, ces deux postures laissent intouché l’enjeu le plus sérieux, le défi le plus important, celui de saisir empiriquement les durabilités, parfois subtiles et multiformes, du colonial. Il s’agit alors d’être attentif aux résistances du colonial et à ses reformulations dans le présent ainsi que les manières dont elles façonnent les catégories avec lesquelles on pense, soit les discours, la politique, l’économie, la vie artistique, les formes d’appartenances, jusqu’à la culture matérielle, et leurs impacts sur les conditions de vie des individus et des collectivités aujourd’hui. Une approche historique est donc utile pour saisir la situation coloniale dans le temps long, y compris les changements l’ayant marquée. Comme l’indique Michel Naepels dans ce numéro, une perspective historique est utile tant d’un point de vue contextuel, pour avoir une meilleure compréhension des « systèmes » (Barth 1978) ou des divers contextes dans lequel s’inscrit l’objet d’étude, mais également d’un point de vue référentiel, pour saisir avec plus de justesse les récits et les éléments historiques auxquels renvoient nos interlocuteurs sur le terrain. L’approche permet ainsi d’avoir une meilleure appréhension de ce qui se passe à d’autres échelles temporelles et spatiales que celle de l’observation sur le terrain, contribuant ainsi à une compréhension plus riche de la situation actuelle. D’autres ont souligné déjà …
Parties annexes
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