FR :
Dans la société capitaliste de la seconde modernité, la notion de frontière est brisée par le processus de mondialisation. Ce dernier a donné naissance à son antidote : le mouvement alter-mondialiste. Parmi les couches sociales qui s’inscrivent dans ce mouvement, les paysans occupent une place importante. Or ces derniers, du fait de leur situation de producteurs et de transformateurs de la nature, sont forcément d’un pays, d’une région, d’un lieu, c’est-à-dire ancrés territorialement. En ce sens, la paysannerie contemporaine constitue, par sa position éminente de médiatrice du métabolisme entre les sociétés et la biosphère, un élément de contre-pouvoir de la mondialisation en cours. Cet article analyse comment des paysans situés à l’intérieur de l’espace européen participent, en s’inscrivant dans le mouvement altermondialiste, à l’invention d’une nouvelle culture. Cette dernière s’appuie sur des initiatives reliant le particulier et l’universel et, en ce sens, elle réinterroge la notion de frontière sur le terrain de l’anthropologie.
EN :
In the capitalist society of the second modernity, the notion of boundary is undermined by the process of globalisation. Yet this process has created its own antidote : alterglobalization (the « other » globalization). Amongst the different social strata partaking in this movement, the contemporary peasantry plays a crucial role. Yet, through their position as producers and transformers of nature, peasants necessarily belong to a country, to a region, to a place; they are anchored in a given territory. Thus, the contemporary peasantry, due to its essential position within the society/nature « metabolism », is an important counter-power to the present globalization. This paper analyses how some European peasants contribute to the invention of a new culture, via their participation in the alter-globalization movement, a culture based on initiatives linking the particular and the universal. In so doing, it re-examines the notion of boundary from an anthropological perspective.
ES :
En la sociedad capitalista de la segunda modernidad, la noción de frontera ha sido fracturada por el proceso de mundialización. Dicho proceso ha provocado el surgimiento de su antídoto: el movimiento altermundialista. Entre los estratos sociales que se inscriben en ese movimiento, los campesinos ocupan un lugar importante. Gracias a su situación de productores y de transformadores de la naturaleza, los campesinos provienen necesariamente de un país, de una región, de un lugar, es decir, están territorialmente enraizados. En este sentido, el campesinado contemporáneo constituye, por su posición eminente de medidor del metabolismo entre las sociedades y la biosfera, un elemento de contrapoder a la mundialización actual. Este artículo analiza como los campesinos situados al interior del espacio europeo participan, inscribiéndose en el movimiento altermundialista, en la invención de una nueva cultura. Esta última, se apoya en iniciativas que ligan lo particular y lo universal y, en ese sentido, re-examina la noción de frontera en el campo de la antropología.