EN :
Centring around first person accounts, this article shows how some disabled archivists have experienced many different ableist expectations and assumptions in their work: through requirements in job descriptions, performance, and productivity and attitudes around comportment, accommodations, and disability. Drawing on a wide array of literature on disability, affect, and the archival profession while using data collected through interviews with disabled archivists, this article highlights some affective dimensions of archival labour. Interviewees’ past experiences led to an acute awareness of how they might or might not be perceived as “professional.” And managing this awareness and their concerns led to a variety of strategies: participants described overperforming, denying their own needs, and “pushing through” as well as expending significant amounts of time, energy, and work in anticipating, navigating, and managing others’ feelings and ableist attitudes. Together, these findings outline some of the ways disabled people experience the archival profession, perform labour that might be less legible and under-recognized, and feel about their place in the profession. Moreover, such labour illustrates a double bind for disabled archivists – what we might call a paradox of archival ableism. As they navigate others’ assumptions about disability – discriminatory opinions about capabilities, harmful behaviour, and ableist expectations – they simultaneously have to overperform, advocate for their own worthiness for accommodations, and balance the ways these efforts might counteract, contradict, or work against each other. In other words, the paradox of archival ableism is how ableism produces a double bind of having to prove that one is both capable of work and also deserving of the very accommodations needed to do the work and how these efforts often work against each other.
FR :
Centré sur les récits à la première personne, cet article montre comment des personnes en situation de handicap ont expérimenté des attentes capacitistes et des suppositions dans leur travail : à travers des exigences particulières dans les descriptions de tâches, des facteurs de performance et de productivité, en plus d’attitudes autour de comportements, d’accommodations et d’handicaps. S’appuyant sur un large éventail de travaux académique sur le handicap, les affects et la profession archivistique, en plus d’utiliser des données recueillies lors d’entrevues avec des archivistes en situation d’handicap, cet article souligne des dimensions affectives du travail archivistique. Les expériences passées de personnes interrogées ont résulté en une conscience aiguë de la façon dont elles pourraient être perçues – ou non – comme des « professionnelles. » Gérer cette prise de conscience et ces préoccupations ont mené à une diversité de stratégies : des personnes participantes ont souligné avoir dépassé les objectifs de performance, niant ainsi leurs propres besoins. Elles ont également souligné devoir « pousser » plus qu’il ne le faut et ont dû avoir à gérer les sentiments des autres et leurs attitudes capacitistes. Réunis ensemble, ces résultats évoquent quelques-unes des situations vécues par les personnes en situation de handicap, incluant la réalisation de travail moins tangible et peu reconnu. Ces résultats ont une incidence sur comment ces personnes se sentent dans la profession. De plus, un tel travail illustre une double association pour les archivistes en situation de handicap, ce qui pourrait être nommé le paradoxe de l’archivistique sans limitation fonctionnelle. Pendant que les personnes en situation de handicap naviguent à travers les idées préconçues, qui peuvent inclurent des opinions discriminatoires concernant leurs capacités, des comportements nuisibles et des attentes capacitistes, elles doivent surperformer, défendre leur propre dignité à travers les accommodements et équilibrer les manières dont ces efforts peuvent aller à l’encontre, contredire ou se nuire les uns les autres. En d’autres termes, le paradoxe de l’archivistique capacitiste réside en la manière dont le capacitisme produit une double association provenant d’une nécessité de prouver que la personne peut à la fois travailler de manière efficace, d’une part, tout en méritant les mêmes accommodements nécessaires pour effectuer ce travail, d’autre part, soulignant comment ces situations se trouvent souvent les unes contre les autres.