Résumés
Abstract
On August 12, 2022, Tamil relatives of those forcibly disappeared during the Sri Lankan Civil War (1983–2009) marked their 2,000th day of public protest. Since these roadside protests began, elderly women and men searching for their loved ones have passed away and transitional justice promises have failed, but the disappeared have not been found. This article examines archives of the disappeared: collections of files, objects, photographs, etc. about missing loved ones. Paradoxically, these archives, as evidence that the disappeared once lived, are at the core of the protests, yet they are still overlooked by the Sri Lankan state. I explore these collections by examining the intersection of critical personal archives, life writing scholarship, and South Asian studies. The emerging field of critical personal archives suits the unique quality of archives of disappearance, their constructed nature, and their underlying intimacy. Life writing scholarship focuses a much-needed critical lens on self-representation, power, and narrative in archives, especially regarding those whose stories are marginalized and/or not deemed archivable. Drawing on semi-structured interviews I carried out with mothers of the disappeared in 2016–2017 and 2022, I analyze these archives using three life writing concepts: relationality, cultural scripts, and autotopography. The result reaffirms the enduring cultural, political, and personal value of archives of the disappeared and calls for reimagining personal archives as politically and emotionally powerful forms of representation that carve space for love and resistance.
Résumé
Le 12 août 2022, des familles et proches de Tamouls disparus de force durant la Guerre civile au Sri Lanka (1983–2009) ont marqué leur 2 000ième jour de manifestation publique. Depuis que les manifestations en bordure des routes ont débuté, les ainé.e.s à la recherche de leurs proches sont décédé.e.s et les promesses de justice transitionnelle n’ont pas été tenues puisque les personnes disparues n’ont pas été retrouvées. Cet article examine les archives des disparu.e.s : collections de dossiers, objets, photographies, etc. à propos d’êtres chers disparus. D’une manière paradoxale, ces archives, qui servent d’évidence de la vie des personnes disparues et qui sont au coeur des manifestations, sont pourtant encore négligées par l’état du Sri Lanka. J’explore ces collections en examinant les intersections qui relient les archives personnelles critiques, le genre littéraire de récits vécus et les études d’Asie du Sud. Le domaine émergent des archives personnelles critiques convient pour évaluer les caractéristiques des archives de disparu.e.s, leur formation particulière et leur caractère intime. Le genre littéraire des récits vécus met l’emphase, dans une dimension critique nécessaire, sur des questions d’autoreprésentation, de pouvoir, et de récits dans les archives, particulièrement en ce qui concerne celles et ceux dont les récits ont été marginalisés et/ou jugés non archivables. En me basant sur des entrevues semi-structurées réalisées en 2016–2017 et 2022 avec les mères de personnes disparues, j’analyse ces archives en utilisant trois concepts formant le genre littéraire de récits vécus : relationnalité, scripts culturels et autotopographie. Les résultats de la recherche réaffirment les valeurs culturelles, politiques, et personnelles des archives des disparu.e.s et appellent à réimaginer les archives personnelles comme étant des formes de représentations politiques et émotionnelles qui forgent de l’espace pour l’amour et la résistance.