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L’article porte sur la lettre XIX, 16 du second tome des Lettres de Pasquier, publié en 1619. Cette lettre, qui traite de la science médicale de l’époque de l’auteur, est généralement lue comme un lieu où Pasquier, refusant les dogmes médicaux au nom du scepticisme, fait valoir la vérité de l’expérience personnelle en matière médicale. Nous essayons de montrer au contraire que, loin de valoriser uniquement le savoir individuel, cette lettre, très critique envers les dogmes médicaux, propose néanmoins des formes institutionnelles du savoir médical. Mais celles-ci, contrairement aux « écoles » antiques, ne sont pas construites autour d’un centre dogmatique. Deux modèles institutionnels, concurrents et parfois contradictoires, sont proposés par l’auteur : un modèle divin, qui fait des médecins des agents de Dieu ; un modèle humain, où les médecins ont le rôle de « compilateurs » des remèdes locaux qui, conformément à la théorie médicale des climats, sont les seuls à pouvoir soigner les habitants d’un lieu. On propose, en fin de parcours, une tentative pour articuler ces deux modèles.