Résumés
Résumé
À la lumière du paradoxe de l’énonciation surréaliste, cette étude analyse les effets discursifs de la pièce Le dessous des cartes de Paul Nougé, qui fut jouée lors d’un concert-spectacle peu avant la constitution du groupe surréaliste de Bruxelles en 1927. Elle y décèle un subtil tissage de références au genre théâtral et surtout un travail de réécriture qui dénonce les ambitions naïves du théâtre moderniste. Prenant pour cible Les mariés de la tour Eiffel de Jean Cocteau, Nougé montre que le langage, compris dans ses manifestations stéréotypées, opprime la pensée davantage qu’il ne libère l’imagination.
Abstract
In light of the surrealistic paradox of enunciation, this article analyzes the discursive effects of Paul Nougé’s play Le dessous des cartes which was presented in 1927 at a concert, shortly before the creation of Brussels’ surrealistic group. The study reveals a subtle weaving of references about the theatrical genre, particularly a rewriting which denounces modernist theatre’s naive ambitions. By targeting Jean Cocteau’s Les mariés de la tour Eiffel, Nougé shows that language, taken in its stereotypical manifestations, oppresses thought more than it frees the imagination.
Parties annexes
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