Résumés
Résumé
L’auteur s’emploie dans cet article à appliquer à la scène québécoise le concept de ghosting, emprunté à Herbert Blau puis étendu par Marvin Carlson à l’ensemble de l’activité théâtrale, en repérant un peu partout dans cette tradition spectaculaire des traces du phénomène. Cette présence fantomatique de la tradition est d’abord décelable dans les textes, le plus souvent sur un mode parodique, ensuite dans le jeu des acteurs, avec tous les risques que cela comporte dans un petit marché comme le Québec, puis par la citation de productions célèbres ou de leurs propres spectacles par certains metteurs en scène. L’article se termine par un examen des lieux hantés par la présence fantomatique d’artistes de la scène, nouvelle preuve de la capacité du théâtre québécois de transmettre par des moyens proprement scéniques une mémoire de sa tradition.
Abstract
This article aims to apply ghosting – a concept borrowed from Herbert Blau and extended by Marvin Carlson to theatrical activity as a whole – to the Quebec stage by pinpointing traces of the phenomenon throughout the tradition of spectacle. The ghostly presence of tradition can first be noted in texts (most often as a parody), then in actors’ performances (with all the risks this entails in a small market like Quebec), and in certain directors’ quoting of well-known productions or else of their own. The article concludes by studying the venues haunted by the presence of stage artists as new evidence of Quebec theatre’s capacity to convey, thanks to specifically theatrical methods, a memory of its tradition.
Parties annexes
Bibliographie
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