Résumés
Résumé
L’édition théâtrale ne conserve à la mémoire qu’une partie de la représentation. Elle suppose un travail d’écriture, c’est-à-dire de mise en forme de la parole, et elle engage l’auteur dramatique à se concevoir comme un écrivain. Enfin, elle fixe le texte de manière à peu près définitive. Quels seraient les principes qui, au Québec, ont engagé l’édition de certains textes dramatiques et pas des autres? L’édition est-elle parvenue à constituer un véritable répertoire dramatique à la disposition des troupes, ou répond-elle d’abord à d’autres impératifs (littéraires, politiques ou pédagogiques)? A-t-elle contribué à la consécration de l’auteur dramatique comme écrivain et à la formation d’un « Parnasse des auteurs dramatiques » (Bourqui, Caldicott et Forestier, Le Parnasse du théâtre, 2007)? Enfin, y a-t-il vraiment au Québec un répertoire national? Telles sont les questions qui seront ici soulevées.
Abstract
The publication of a dramatic text retains only part of the memory of the dramatic performance. Publishing supposes a writing process, that is, a shaping of words, and it invites the dramatic author to conceive of himself as a writer. Moreover, a published play offers a nearly definitive version of the text. In Quebec, what principles have led publishers to privilege some dramatic texts rather than others? Has the publication of certain plays succeeded in forming an authentic dramatic repertoire available to acting troupes, or has it been primarily concerned with imperatives of a literary, political or pedagogical nature? Has it contributed to the consecration of the playwright as a writer and to the formation of a “Parnassus of playwrights”? Finally, is there truly a national dramatic repertoire in Quebec? This article attempts to answer these questions.
Parties annexes
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