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Voies multiples de la dramaturgie jeunesse en Amérique francophone[Notice]

  • Alain Grégoire,
  • Louis-Dominique Lavigne,
  • Lucette Salibur et
  • Lise Vaillancourt

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  • Table ronde avec
    Alain Grégoire

  • Louis-Dominique Lavigne

  • Lucette Salibur

  • Lise Vaillancourt

Dans le cadre du colloque international L’Amérique francophone, pièce sur pièce, s’est tenue le 30 octobre 2009 une table ronde intitulée « Du théâtre pour enfants aux productions tout public : voies multiples de la dramaturgie jeunesse depuis 1968 », animée par Hélène Beauchamp (professeure émérite, École supérieure de théâtre, UQAM). Il s’est agi de faire une place à une dramaturgie souvent méconnue et certainement peu étudiée dans le monde universitaire. L’enfance et le théâtre qu’on lui destine restent ainsi un domaine marginalisé jusque dans le quasi-silence des chercheurs, alors qu’il existe une véritable effervescence dans ce secteur d’activités théâtrales, et ce, depuis longtemps. Chacun des quatre intervenants a une feuille de route impressionnante, représentative des orientations prises par le théâtre Jeunes Publics depuis une quarantaine d’années. Dans l’ordre, on pourra lire les réflexions d’Alain Grégoire, metteur en scène et directeur général de la Maison Théâtre (Montréal), de Louis-Dominique Lavigne, auteur, metteur en scène et codirecteur du Théâtre de Quartier (Montréal), de Lucette Salibur, auteure et metteure en scène de la Martinique, et de Lise Vaillancourt, auteure montréalaise et présidente du Centre des auteurs dramatiques. Par ce « Document », le responsable du présent dossier souhaite mettre en valeur une dynamique créatrice qui n’a rien à envier au théâtre dit pour adultes, et ce faisant, cherche à stimuler la recherche dans ce domaine. Je m’appuierai sur l’intitulé de cette table ronde pour faire ressortir trois mots clefs : pour et tout public. En effet, en l’espace de quarante ans, le théâtre pour enfants est devenu graduellement le théâtre pour jeune public ; puis le « pour » est disparu dans l’expression théâtre jeune public, et enfin, subrepticement, est apparue l’expression théâtre tout public. Nous ne sommes pas loin de ce que la dramaturge Suzanne Lebeau a déjà qualifié de « consensus mou » : le théâtre pour tous. Et quand nous parlons de grand public, voulons-nous dire qu’il en est un dit petit ? Car, pendant ce temps, le théâtre qui visait les adultes n’avait pas besoin de préposition ni d’adverbe pour se situer : il s’agit évidemment de théâtre, tout simplement. C’est la notoriété de l’auteur ou de la compagnie et le genre de la salle qui indiquent à l’amateur si c’est pour lui. Depuis 1968, il se fait encore du théâtre pour adultes et du théâtre pour enfants. Depuis 1968, le théâtre s’est considérablement développé et la dramaturgie s’est réellement enrichie de voies nouvelles. Depuis 1968, il se fait du bon et du moins bon théâtre pour adultes et pour enfants. Par « bon », j’entends notamment des spectacles faits par des artistes soucieux de hautes exigences artistiques et du renouvellement des formes. Je précise cependant que peu d’adultes influents, c’est-à-dire possédant des postes clefs au sein de la profession ou des médias, voient du théâtre pour enfants. Je considère que l’expression tout public est un euphémisme qui explique peut-être en partie le peu de valeur qu’on accorde au théâtre conçu pour ou présenté à de jeunes publics. En effet, ce n’est pas en occultant une pratique qu’on lui donnera une reconnaissance. Et un bon spectacle de théâtre qui s’adresse aux enfants ou aux adolescents touche toujours l’adulte qui accompagne ou qui vient pour son propre plaisir. Dans les années qui suivent immédiatement l’année repère 1968, plusieurs artistes décident de consacrer leur talent et leur travail aux enfants et aux adolescents. Ils proviennent surtout de la discipline théâtre. Ils veulent que le plus grand nombre puisse y avoir accès. Poursuivant cet objectif d’accès égalitaire, ils passent par les écoles pour la diffusion …

Parties annexes