Résumés
Résumé
Cet article s’emploie à montrer comment L’asile de la pureté de Claude Gauvreau a été assimilé par Wajdi Mouawad puis rendu dans sa pièce Willy Protagoras enfermé dans les toilettes. Ce passage d’un texte à l’autre, d’une voix à l’autre et, surtout, d’une culture à l’autre, opère dans un « système digestif » qui était déjà inscrit dans la pièce première. Mouawad reprend de Gauvreau non seulement une thématique, mais une dramatique de l’oralité et de l’analité : dans les deux pièces, il s’agit de crier, de cracher, de renvoyer, de se vider du venin de la parole des autres. Ce drame a lieu à même la langue orale (gutturale) des deux dramaturges, une langue dont la facture buccale, gutturale ou tout simplement parlée en même temps que lyrique donne à lire une sémiotique de l’organique.
Abstract
This article demonstrates how Claude Gauvreau's L’asile de la pureté has been assimilated by Wajdi Mouawad and reinterpreted in his play Willy Protagoras enfermé dans les toilettes. This transition from a text to the other, from one voice to another, and, above all, from one culture to another, one functions according to a digestive system that structures the first play. Mouawad embraces not only the thematic ingredients of Gauvreau's play, but its drama of orality and anality: in both plays, the plot is about screaming, spitting and ejecting the venom of the other's words. This drama takes also place within the language, both spoken and lyrical, conveying a body semiotics.