Résumés
Résumé
Afin de résoudre l’impasse rencontrée par le praticien de théâtre qui doit représenter l’invisible de manière crédible, c’est-à-dire sans procéder à la simple incarnation, Edward Gordon Craig propose d’avoir recours à la Surmarionnette, plus susceptible que l’acteur d’exprimer le monde spirituel. Dans Les trois derniers jours de Fernando Pessoa et Les aveugles, fantasmagorie technologique, Denis Marleau fait apparaître sur la scène l’intériorité démultipliée du poète portugais et la mort qui guette les aveugles grâce à des projections vidéographiques. Cet article propose d’envisager ces deux créations de Marleau dans la perspective des réflexions de Craig sur le jeu de l’acteur et la représentation théâtrale de la mort. Sur la scène où l’animé côtoie l’inanimé, la vidéo et les masques, avec la puissance suggestive de la Surmarionnette, donnent une forme à l’invisible par le détour de l’instrument.
Abstract
In order to solve the problem that faces the theatre creator who has to credibly represent the invisible, which means without simply embodying it, Edward Gordon Craig suggests using the Übermarionette, more capable of expressing the spiritual reality than the actor. In Les trois derniers jours de Fernando Pessoa and Les aveugles, fantasmagorie technologique, Denis Marleau gives form, on stage, to the multiple interiority of the Portuguese poet and to the death that surrounds the blind with video projections. This article proposes to consider these two Marleau plays in terms of Craig's thoughts regarding the actor and the theatrical representation of death. On a stage where life coexists with death, video projections and masks, with the Übermarionette's power of suggestion, succeed in embodying the invisible with instruments.
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