Résumés
Résumé
À partir du Stabat Mater II de Normand Chaurette, le présent article montre le mouvement du texte autophage, un « corps-texte » replié sur lui-même, pli phénoménologique qui va à l’infini et animé par un certain rythme musical. Chez Chaurette, les mises en abîme, les multiples répétitions, l’hybridation discursive et générique, viennent complexifier les paroles proférées, mais du même coup s’emparent d’une partie du sens. Les voix du Stabat Mater ne s’appartiennent pas et glissent vers un « infratexte » qui demeure inaccessible, toujours fuyant, enveloppées par la profondeur qu’elles font paraître. Usant de quelques concepts empruntés à la phénoménologie et à la sémiotique peircéenne, en passant par Derrida et Deleuze, cet article tente de mettre à jour le mouvement musical à l’oeuvre dans les écrits chaurettiens, qui encourage le refus de la figuration, la négation de la vérité logocentrique, la place donnée à l’insaisissable, et qui permet au « corps-texte » de se replier sur lui-même dans un geste d’autodévoration infini.
Abstract
Working from Normand Chaurette's Stabat Mater II, this article attempts to demonstrate the mechanisms of the self-devouring text through the "body-text" folded in upon itself, an infinite phenomenological fold animated by certain musical rhythms. In Chaurette's work, mise en abyme, multiple repetition and generic and discursive hybridization obscure yet at the same time orient meaning. The voices of Stabat Mater are dispossessed, ever slipping towards an "infratext" that remains inaccessible, always just beyond reach, enfolded within the depths they make apparent. Drawing upon certain concepts within phenomenology and Peircian semiotics, as well as Derridian and Deleuzian criticism, this article attempts to sketch out a critical portrait of musical movement at work in Chaurette's play, movements that are outside of figuration and that refuse logocentric truth. This allows room for the intangible, this potential permitting the "body-text" to fold in upon itself in a posture of infinite self-devoration.
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