Assurances et gestion des risques
Insurance and Risk Management
Volume 74, numéro 4, 2007
Sommaire (9 articles)
ARTICLES ACADÉMIQUES / ACADEMIC ARTICLES
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Cross Hedging with Single Stock Futures
Chris Brooks, Ryan J. Davies et Sang Soo Kim
p. 473–504
RésuméEN :
This study evaluates the efficiency of cross hedging with single stock futures (SSF) contracts. We propose a new technique for hedging exposure to an individual stock that does not have options or exchange-traded SSF contracts written on it. Our method selects as a hedging instrument a portfolio of SSF contracts which are selected based on how closely matched their underlying firm characteristics are with the characteristics of the individual stock we are attempting to hedge. We investigate whether using cross-sectional characteristics to construct our hedge can provide hedging efficiency gains over that of constructing the hedge based on retum correlations alone. Overall, we find that the best hedging performance is achieved through a portfolio that is hedged with market index futures and a SSF matched by both historical return correlation and cross-sectional matching characteristics. We also find it preferable to retain the chosen SSF contracts for the whole out-of-sample period while re-estimating the optimal hedge ratio at each rolling window.
FR :
Dans cet article nous étudions l’efficacité de la gestion du risque croisé au moyen de contrats à terme sur des actions ordinaires uniques (CATOU). Nous proposons ainsi une nouvelle technique pour gérer le risque inhérent à la détention d’un titre unique pour lequel il n’y a pas d’options ou de CATOU qui se transigent sur des marchés organisés. Notre méthode utilise un portefeuille de CATOU choisis sur la base de caractéristiques des firmes sous-jacentes qui correspondent le mieux aux caractéristiques de la firme dont nous cherchons à répliquer le CATOU. Nous comparons ainsi l’utilisation de caractéristiques idiosyncrasiques d’un portefeuille de firmes à une méthode basée sur la corrélation des rendements pour gérer le risque à terme du titre d’une firme en particulier. Nous trouvons qu’il est optimal de gérer le risque d’un titre sur lequel aucun CATOU n’existe en combinant un portefeuille de CATOU choisis en fonction des corrélations historiques et de caractéristiques propres aux firmes avec des contrats à terme sur un indice boursier.
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Choix de contrat et sinistralité chez les jeunes conducteurs
Michel Grun-Réhomme et Noureddine Benlagha
p. 505–532
RésuméFR :
Dans les rapports entre l’assureur et l’assuré, entre un contrat de garanties et une rémunération (prime ou cotisation), la compagnie d’assurance fait face à un risque qui est directement lié à l’asymétrie d’information qui existe entre elle et l’assuré.
Dans un article récent, A. Cohen (2005) montre, conformément aux résultats de Chiappori et Salanié (2000), que l’hypothèse de sélection adverse est mise en défaut chez les jeunes conducteurs. Les jeunes ont une perception imprécise (absence d’expérience) de leurs risques.
L’étude présentée dans cet article s’inscrit dans la suite de ces travaux. On s’est également interrogé sur la pertinence des liens existants entre la sinistralité et le choix de contrat chez les jeunes conducteurs. Notre étude est nouvelle sur deux points :
- Elle porte sur quatre types de garanties (et non deux), ce qui est plus proche de la réalité, en utilisant un modèle polytomique ordonné bivarié.
- Ces données sont récentes. Elles concernent l’année 2004, après la mise en place de nouvelles mesures sécuritaires au niveau de la circulation (radars automatiques, contrôles plus stricts de l’alcoolémie, alourdissement des peines), et la baisse des accidents mortels.
Dans cette modélisation, les caractéristiques qui expliquent la sinistralité et le choix de garantie sont corrélées. Dans ce cas, l’estimation autonome de l’équation de la sinistralité peut comporter un biais d’endogénéité. Les caractéristiques individuelles des jeunes conducteurs, qui expliquent le choix de garantie, expliquent aussi positivement la probabilité de sinistralité. L’hypothèse de sélection adverse est toutefois vérifiée parmi les jeunes conducteurs qui choisissent un contrat « tous risques » variable selon le montant de la franchise.
EN :
In this relationship between the insurer and the policy-holder, between a contract of guarantees and a remuneration (premium or contribution), the insurance company faces up to a risk that is straight connects the information asymmetry which exists between it and the policy-holder.
In a recent paper. A. Cohen (2005) shows that adverse selection is present with young drivers because they have a lack of experience, results which agree with the findings of Chiappori and Salanié (2000).
The study presented in this paper comes within the framework of this last work. There is the equally question on the pertinence of the links existing between the accidents and the choice of contract of the young drivers. Our study is new on two points:
- It concerns 4 types of guarantees (but no two), that is nearer to the reality in comparison to using a bivariate model.
- These data are recent. They concern the year 2004, after the implementation of new security measures at the circulation: automatic radars, more strict control of blood alcohol content and more severe punishment for infractions. In addition, this new environment has brought about a decline in mortality from car accidents.
In this modelling, the characteristics that explain the accidents and the choice of guarantee are correlated. In this case, the autonomous estimation of the equation of accidents can include an endogenous bias. The individual characteristics of the young drivers that explain the guarantee choice, explain also positively the probability of accidents. The hypothesis of adverse selection is verified among the young drivers who choose a contract “all risks” with a variable deductible.
ARTICLES PROFESSIONNELS / PROFESSIONAL ARTICLES
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Provisions techniques et capital de solvabilité d’une compagnie d’assurance : méthodologie d’utilisation de Value-at-Risk
Frédéric Planchet et Pierre-E. Thérond
p. 533–563
RésuméFR :
L’avènement du référentiel prudentiel Solvabilité II et, dans une moindre mesure, du nouveau cadre comptable induit par la phase II de la norme IFRS dédiée aux contrats d’assurance, va systématiser l’emploi de Value-at-Risk (VaR) en assurance. Particulièrement utilisées en finance de marché, les techniques de calcul de VaR exigent une adaptation spécifique dans un contexte assurantielle de par la nature des risques qui sont ainsi mesurés. Schématiquement on distingue deux contextes, qui imposent des approches différentes :
- la mesure du risque lié à la sinistralité au moyen d’une VaR dans le corps de la distribution : la provision devra suffire à payer les sinistres dans 75 % des cas:
- la mesure de risque lié à la ruine de la compagnie par le biais d’une VaR d’ordre très élevé : le capital de solvabilité devra permettre à la compagnie de ne pas être en ruine avec une probabilité supérieure à 99,5 %.
Dans la première situation, que l’on adopte une approche VaR historique ou que l’on cherche à modéliser la sinistralité, on reste dans un cadre dans lequel on dispose d’un matériel statistique de taille relative mais suffisante pour estimer une VaR dans le corps de la distribution. Dans le second cas, on est en revanche confronté en l’absence d’observations et il convient alors, dans un premier temps, de modéliser les variables de base qui influent sur la solvabilité de la compagnie, dans un deuxième temps, de simuler la ruine de la compagnie et enfin d’estimer une VaR d’ordre très élevé. Cette dernière étape nécessitera le recours à la théorie des extrêmes.
Dans ce travail, on s’attache à présenter les contextes de calcul de VaR en assurance,les résultats probabilistes sous-jacents et les limites de ces critères.
EN :
The advent of the future European prudential framework (Solvency H) and, to a lesser extent, of the phase II of the IFRS dedicated to the insurance contracts, will systematize the use of the Value-at-Risk (VaR) risk measure in insurance. Especially used for financial purposes, the measure of an insurance risk by a VaR technique requires a specific adaptation. Schematically we may distinguish two different contexts, which impose distinct approaches:
- the measurement of the risk related to the sinistrality by the use of a VaR in the heart of the probability distribution: the technical provision will have to be enough to pay the daims with a 75% probability:
- the measurement of risk related to the ruin of the company by the mean of a very high order VaR: the solvency capital must to be calibrated to control the ruin if the insurer with a probability higher than 99.5%.
In the first situation, the two standard approaches (historical VaR or modelling the sinistrality) can be based on a statistical material of relative but sufficient size to estimate a VaR in the heart of the probability distribution. In the second case, we are confronted to the absence of observations. Also we have to model the basic variables which influence the solvency of the company in order to be able to simulate the ruin of the company and finally to estimate the high order VaR. This last stage will require the use of Extreme Value Theory.
In this paper, we present the contexts of VaR computation in insurance, the related probabilistic results and the limits of these kinds of criterion for insurance purposes.
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Prévention des risques en présence d’asymétries d’information : quelques résultats théoriques
Bidénam Kambia-Chopin
p. 565–586
RésuméFR :
La prévention est une dimension essentielle de la gestion des risques. L’assurance permet de couvrir les risques mais ne permet pas toujours de mettre en oeuvre les niveaux de prévention optimaux à cause des asymétries d’information entre assureurs et assurés. Les incitations à la prévention des risques de responsabilité civile sont, elles aussi, touchées par les problèmes d’information. De plus, pour gérer cette catégorie de risques, une attention particulière doit être portée à la capacité financière des responsables à supporter les externalités qu’ils génèrent ainsi qu’aux garanties financières qui peuvent être offertes aux agents pouvant rencontrer une limite de solvabilité.
EN :
Prevention is an essential aspect of risk management. Insurance makes it possible to cover risks, but does not always allow implementing the optimal level of prevention because of asymmetric information between insurers and policyholders. Prevention of liability risks is also affected by asymmetric information but a key point when considering this kind of risk is the potential insolvency of the injurer party. A particular attention may be devoted to the financial ability of injurers and financial guarantees that can be offered to those who can be bankrupted by their liability.
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Le sinistre/occurence en assurance de responsabilité civile
Alain Letourneau
p. 587–611
RésuméFR :
L’auteur tente de démystifier le langage du contrat d’assurance de responsabilité civile et les ambiguïtés créées par la jurisprudence autour des notions d’« accident », de « sinistre/occurrence ». À titre d’exemple, les tribunaux peuvent trébucher sur l’usage du mot « occurrence » lorsqu’ils l’associent au moment de la survenance du dommage. Dans ce type de police, la garantie est déclenchée par le dommage matériel, survenant pendant la période d’assurance, peu importe que la cause du dommage soit antérieure à cette période. II y a manifestement un danger de confondre la période où survient le dommage, et l’« occurrence/sinistre » qui est la cause du dommage. Que les sources de confusion viennent des tribunaux ou des assureurs eux-mêmes, dans leur formulaire, il propose quelques pistes de solution intéressantes en matière d’« occurrence/cause » et d’« occurrence/sinistre ».
EN :
In this article, the author analyses the abstruse general liability insurance language surrounding the notions of « accident » and « loss / occurrence », ambiguously interpretated by some cases. As an example, the courts can find difficult to understand the true meaning of “occurrence” when it refers to the time the loss or damage occurs. Since that type of policy is triggered to respond to the claim only when there is an occurrence resulting in property damage suffered during the policy period, no matter the timing of the initial precipitating cause of event, it is obvious that the trial judges get mixed up the time of loss is occurring and the cause of loss (occurrence / cause). Whether this confusion cornes from the court interprétation or from the insurance contract, the author suggests some interesting solutions related to occurrence cause or loss.
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Deux études en avantages sociaux : la budgétisation des risques en gestion d’actif des caisses de retraite et la prolongation de la protection contre l’invalidité à la cessation d’emploi