FR :
Comme le remarque Phelps (1992), le traitement théorique de l’assurance-chômage n’est pas entièrement satisfaisant. En effet, il est généralement supposé que tous les chômeurs en bénéficient et ce, indépendamment des causes de la perte de leur emploi. Or, il est bien connu que, dans les systèmes existants, les allocations peuvent être refusées aux travailleurs qui quittent volontairement leur emploi ou qui sont licenciés pour faute.
Supposant que les allocations sont refusées aux agents licenciés pour « paresse » (donc pour faute), Atkinson (1995) montre que l’assurance-chômage a un effet d’incitation à l’effort qui est favorable à l’emploi.
L’objet de cet article est d’étudier l’influence des indemnités de chômage dans un modèle qui s’inspire de Phelps (1970) et Salop (1979). Suivant cette version de l’hypothèse du salaire efficient, les entreprises qui supportent les coûts de rotation de leur personnel, ont avantage à éviter les démissions. Les salaires sont alors soumis à une condition de no quitting qui explique le chômage. Supposant que les travailleurs démissionnaires ne perçoivent pas d’allocations, on montre que l’assurance-chômage diminue le chômage. En effet, les allocations deviennent ainsi une des caractéristiques des emplois et leur augmentation les rend plus attractifs.
EN :
As Phelps (1992) points out, theoretical analyses of unemployment insurance are quite questionable. Indeed, authors generally assume that all unemployed are eligible to unemployment insurance whatever the reason of the loss of their job. In fact, workers who leave voluntarily their job as well as workers who are fired for a contract breach can be deprived of benefits.
Atkinson (1995) examines the effects of unemployment insurance in the shirking model when benefits are refused to the workers who are fired for shirking (a contract breach). He shows that unemployment insurance then becomes an incentive to effort which tends to raise employment.
In this paper, we study the effect of unemployment benefits on employment in a model in the same vein as Phelps (1970) and Salop (1979). In this efficiency wage model, because of turnover costs, firms have to discourage workers to quit their jobs. Hence, wages are subjected to a no quitting constraint which explains unemployment. Assuming that workers who quit their jobs are not eligible to unemployment insurance, we establish that more benefits raise employment. Indeed, in this case, unemployment insurance becomes one of the jobs attributes and benefits make the workers more willing to accept bad jobs.