Résumés
RÉSUMÉ
L’article part du principe suivant : la corruption « politique » renvoie à un problème de contrôle du contrôleur (il n’y a pas d’institutions hiérarchiques supérieures au sommet de l’État), ce qui crée un risque d’équilibres multiples : soit la corruption reste limitée, le cadre institutionnel relativement stable, et le contrôle possible, soit, au-delà d’un seuil, l’ensemble s’écroule, pour créer une « trappe de corruption » où les difficultés s’accumulent. Le modèle proposé s’inspire de cette réflexion, en empruntant une méthodologie propre à l’analyse économique des conflits sociaux. Sur la base d’une endogénéisation politico-économique de la survie électorale des gouvernements, il retrouve bien, dans une première étape, un résultat d’équilibres multiples concernant la corruption, l’instabilité politique et la croissance (avec la possibilité d’une « trappe de corruption » comme équilibre bas). La seconde étape exploite le cadre préalablement construit : il permet de tester une intuition, selon laquelle de — bonnes — stratégies de rémunération des politiciens permettent de limiter la corruption.
ABSTRACT
This article intends to deal with "political" corruption. The particular problem is that, by definition, there is no hierarchical institution (superior to the top level of the State) which is able to control the last controller. The politico-economic model proposed in this article tries to challenge the problem, using a methodology derived from the economic analysis of social conflicts. Based on a voting mechanism of control, the model gives two equilibria: a "good one" (high growth, political stability, low corruption) and a "bad one" (the opposite...). Conditions for controlling corruption are then studied: a political wages strategy added to the voting mechanism gives better solutions.