Résumés
Résumé
Les écosystèmes de mangroves, reconnus pour leurs nombreux biens et services, font face ces dernières décennies à de nombreuses pressions anthropiques et bioclimatiques. Pour une meilleure mise en œuvre des mesures de protection de ces écosystèmes, la présente étude analyse la dynamique de l’occupation des terres indispensable à la réalisation du bilan des changements intervenus sur une période de 20 ans. Les images satellitaires de 2000, 2010 et 2020 ont été traitées à l’aide du logiciel QGIS2.18 permettant d’obtenir deux matrices de transition couvrant l’avant et l’après création de l’Aire communautaire de conservation de la biodiversité (ACCB) la Bouche du Roy. L’analyse des données révèle une régression (32 %) de la superficie des mangroves entre 2000 et 2010 au profit d’une progression des mosaïques de champs et jachères. En revanche, entre 2010 et 2020, la superficie des mangroves a progressé (29 %) et celle des mosaïques de champs et jachères a régressé. Sur ces deux périodes, il a été noté une faible progression des agglomérations. La création de l’ACCB, combinée aux efforts de conservation de la biodiversité (pratiques culturelles et spirituelles) au cours de la dernière décennie a contribué à la restauration des mangroves, inversant ainsi la tendance de dégradation des écosystèmes sensibles. La présente étude suggère la nécessité de poursuivre les initiatives de restaurations des écosystèmes littoraux non seulement au Bénin, mais également à travers d’autres régions où ces écosystèmes sont encore présents.
Mots-clés :
- forêt tropicale,
- mangrove,
- cartographie,
- conservation de la biodiversité,
- Bénin
Abstract
Mangrove ecosystems, recognized for their numerous goods and services, have faced various anthropogenic and bioclimatic pressures in recent decades. In order to better implement protective measures for these ecosystems, the present study analyzes the land-use dynamics essential for assessing changes over a 20-year period. Satellite images from 2000, 2010, and 2020 were processed using QGIS2.18 software to obtain two transition matrices covering the before and after the creation of the Community Biodiversity Conservation Area (CBCA) Bouche du Roy. Data analysis reveals a decline (32 %) in mangrove area between 2000 and 2010, in favor of mosaic fields and fallow lands. However, between 2010 and 2020, mangrove area increased (29 %), while field mosaics and fallows decreased. Over both periods, there was a slight increase in the area of settlements. The establishment of the CBCA, combined with biodiversity conservation efforts (cultural and spiritual practices) over the past decade, contributed to the restoration of mangroves, reversing the trend of degradation in these sensitive ecosystems. The study suggests the need to continue initiatives for the restoration of coastal ecosystems not only in Benin but also in other regions where these ecosystems are still present.
Keywords:
- tropical forest,
- mangrove,
- mapping,
- biodiversity conservation,
- Benin
Corps de l’article
Introduction
Les zones littorales, habitées par près de 60 % de la population mondiale, sont caractérisées par des interactions entre le milieu marin et le milieu terrestre (Ducrotoy, 2018). Elles englobent divers écosystèmes tels que les zones humides, les marécages et les formations de mangroves (Balla Dieye et al., 2013). La mangrove, présente principalement dans les littoraux tropicaux, est une formation forestière humide composée majoritairement d’espèces ligneuses, en particulier des palétuviers (Rhizophora racemosa, Avicennia germinans). Cette formation se développe à l’interface des écosystèmes terrestres, des eaux douces et des eaux marines et s’adapte à la fois à l’eau et à la salinité (Sinsin et al., 2018 ; Teka et al., 2018 ; Spalding et al., 1997). En Afrique, les mangroves occupent une superficie estimée à 3,2 millions d’hectares (Folega et al., 2017). Au Bénin, ces écosystèmes prédominent dans les sites Ramsar[1] n°1017 et 1018 qui sont des zones humides d’importance internationale (Orekan et al., 2019 ; Sinsin et al., 2018). Il est à noter que la superficie du littoral béninois couverte par les mangroves a connu une diminution, passant de 16,31 % en 2005 à 13,82 % en 2015 (Orekan et al., 2019).
Les mangroves abritent une variété de biodiversité marine et terrestre et jouent un rôle capital dans la séquestration du CO2, la filtration des eaux et la réduction de l’érosion du littoral (Ajonina et al., 2014 ; Balla Dieye et al., 2013 ; Ndour et al., 2012). Ces écosystèmes contribuent également à la protection des rives et la réduction de risques côtiers tel que l’amoindrissement des vagues marines lors d’un tsunami[2] (Gattenlöhner, 2021 ; Andriatsiaronandroy Onjanamboara et al., 2017). De plus, les mangroves sont essentielles pour la production de services d’approvisionnements aux populations et jouent ainsi un rôle moteur dans le développement socio-économique des populations riveraines (Orekan et al., 2019 ; Sinsin et al., 2018).
Cependant, les écosystèmes de mangroves font face à plusieurs facteurs de dégradation, qu’ils soient d’origine anthropique et socio-économique (urbanisation, développement de zones agricoles ou aquaculture) ou d’origine climatique et environnementale (variation des températures, diminution des précipitations ou des courants marins) (Savari et al., 2022 ; Arumugam et al., 2020 ; Vande Velde et al., 2019 ; Teka et al., 2018 ; Ashton, 2010). Des aspects politiques et juridiques tels que l’insuffisance des dispositions réglementant la protection des écosystèmes, ainsi que des facteurs psychologiques, comme le manque de perception des risques ou des bénéfices, peuvent aussi contribuer à la dégradation des écosystèmes des mangroves (Savari et al., 2022). Ainsi, malgré leur richesse et importance, les écosystèmes de mangroves sont confrontés à de nombreuses pressions entraînant des modifications dans leur structure et de leur fonctionnement (Orekan et al., 2019).
Dans les dernières années, plusieurs démarches de protection ont été menées pour réduire les pressions et le rythme de la dégradation des zones littorales humides, notamment la création de la Réserve de biosphère transfrontalière du Mono (RBTM) entre le Togo et le Bénin (PAGS, 2017). Les réserves de biosphère[3] sont des aires protégées (AP) visant à concilier la conservation de la biodiversité avec le développement socio-économique en délimitant des zones centrales réservées à la conservation et à la recherche, des zones tampons et des zones de transition, autorisant certaines activités et habitations (Saleh, 2012 ; Amadou, 2008). La réserve de biosphère RBTM regroupe plusieurs sites de conservation, dont l’Aire communautaire de conservation de la biodiversité (ACCB) la Bouche du Roy créée en 2016. Cette aire, principalement composée d’écosystèmes de mangroves, connaît une dynamique de divers acteurs impliqués, dont les communautés, les institutions étatiques et municipales et les organisations pour la conservation de la biodiversité (Kikpa Bio et Dupras, 2023).
Dans cette logique, il est important de mesurer et de faire le suivi de la dynamique des formations afin de mieux comprendre l’état et de l’évolution de ces écosystèmes (Balla Dieye et al., 2013). L’objectif de l’étude est d’analyser la dynamique de l’occupation des terres indispensable à la réalisation du bilan des changements intervenus dans l’occupation des terres. La période d’étude couvre 20 ans (2000 à 2020), englobant la période avant et après la création de l’ACCB et de la RBTM. Les analyses permettront d’enrichir les connaissances et les indicateurs de suivi des outils de planification environnementale afin d’aider à la prise de décision pour la gestion et la conservation des écosystèmes littoraux.
L’article présente à la section 2 la zone d’étude et la démarche méthodologique adoptée. Ensuite, la section 3 présente les résultats de l’examen des unités d’occupation des terres, incluant leurs taux de conversion, l’intensité et la vitesse de changement des unités d’occupation des terres dans l’ACCB Bouche du Roy. Enfin, à la section 4, les changements d’occupation des terres et des différentes pressions de même que des principales interventions pour la conservation et la gestion de cet écosystème sont discutés.
Matériel et méthode
Présentation du secteur d’étude
L’Aire communautaire de conservation de la biodiversité (ACCB) Bouche du Roy s’étend sur les communes de Comé, Ouidah, Kpomassè et occupe majoritairement la commune de Grand-Popo (PAGS, 2017). Avec une superficie de 9 678 hectares, elle est située entre 6°15’ et 6°23’ de latitude Nord et entre 1°52’ et 1°59’ de longitude Est (figure 1). Le climat y est de type subéquatorial caractérisé par deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses, avec une pluviométrie moyenne annuelle de 1300 millilitres (PDC, 2019). Cette zone est traversée par plusieurs courants fluviaux tels que le fleuve Mono, le lac Ahémé, le chenal Aho, la lagune de Grand-Popo, l’océan Atlantique et des marécages.
Le sol de l’ACCB est majoritairement hydromorphe et alluvionnaire (PDC, 2019) et couvert principalement par la mangrove à palétuvier rouge (Rhizophora racemosa) et à palétuvier blanc (Avicennia germinans). Par ailleurs, l’ACCB regorge de diverses espèces faunistiques terrestres et maritimes telles que le lamantin d’Afrique (Trichechus senegalensis), le sitatunga (Tragelaphus spekeii), les espèces aviaires, les tortues marines (verte, olivâtre, Luth, etc.), les poissons, les crabes et les huîtres.
Le zonage de l’ACCB, se compose de trois zones, conformément aux plans d’aménagement des réserves de biosphère : l’aire centrale (394,8 hectares) répartie en dix (10) noyaux centraux destinée à la conservation et à la recherche scientifique ; la zone tampon (8305,13 hectares) destinée aux reboisements, à la pêche durable ; et la zone de transition (978,07 hectares), destinée aux activités socio-économiques durables et à l’habitation (PAGS, 2017).
L’ACCB Bouche du Roy est constituée de 17 villages et hameaux avec une population de 9 814 habitants résidant à l’intérieur ou aux alentours du site (RGPH-4, 2013). L’activité principale est la pêche continentale et maritime de manière artisanale. La saliculture est une activité exercée dans plusieurs villages de l’ACCB en particulier aux alentours du village de Heyigbadji. De même, l’exploitation du jonc (Typha australis)[4] fait partie des activités menées par la population, surtout dans les villages d’Avlo et d’Allongo. L'agriculture est une activité secondaire exercée par seulement 7 % des habitants dans certains villages périphériques (RGPH-4, 2013). En plus des activités suscitées, certains habitants mènent des activités telles que le maraîchage, la pisciculture, la transformation de noix de palme et de coco en huile.
Données planimétriques
La collecte des données a combiné deux méthodes d’investigation. Il s’agit d’une part, de la collecte des données planimétriques et d’autre part, des enquêtes et observations directes de terrain afin de corriger et de valider la classification des images.
Les données planimétriques utilisées concernent les images satellitaires à haute résolution SPOT de 2000 et 2010, les images Sentinel de 2020 couvrant l’ACCB Bouche du Roy, les données GPS (points de contrôle terrain) et le fond topographique de l’IGN de 2018 au format « shp ». Les images SPOT ont été obtenues au Laboratoire de cartographie, de télédétection et des SIG de l’Université d’Abomey-Calavi et fournies par le projet OSFACO (Observation spatiale des forêts d’Afrique centrale et de l’ouest). Quant à l’image Sentinel, elle a été téléchargée sur le site internet de l’Institut d’études géologiques des États-Unis (USGS). Le tableau 1 présente les caractéristiques des images utilisées. Le choix des dates se justifie par le fait que l’étude visait à obtenir des précisions sur la dynamique de l’occupation des terres de l’ACCB au cours des deux dernières décennies. En effet, après certains programmes de gestion des ressources naturelles, le processus de délimitation des sites communautaires et d’élaboration du plan de développement et de gestion du site a commencé en 2014. Ce qui aboutit en 2016 à la création officielle de l’ACCB et d’une association locale de gestion. C’est dans cette logique que les deux dernières décennies de 2000 à 2020 ont été retenues et permettent de dresser un compte rendu de la situation précédant et succédant à la création de l’aire communautaire et de la réserve de biosphère.
Traitement des images
La composition colorée en fausses couleurs 8-4-3 (PIR-R-V) a été utilisée pour chacune des trois images (2000, 2010 et 2020). Les couleurs résultantes sont en fonction des valeurs numériques des pixels dans chacune des trois bandes spectrales (Diédhiou et al., 2020). Avec cette composition, la végétation apparaît donc en rouge (figure 2).
L’algorithme Train Random Forest Image Classifier sous le logiciel QGIS 2.18 Remote Sensing a permis de créer deux fichiers à savoir une matrice de confusion et un modèle estimé de la classification. Le premier a permis d’apprécier les erreurs d’omission et de commission. Le second quant à lui a été utilisé pour la suite de la classification des images avec l’outil Create Image Classification.
L’outil Create Image Classification effectue une classification de l’image en entrée en se basant sur le fichier modèle estimé de la classification créé avec l’algorithme Train Random Image Classifier. En sortie de traitement, une image matricielle (ou raster en anglais) de la classification est produite en tons de gris, dans laquelle chaque occupation des terres reçoit l’étiquette attribuée à sa classe lors de la création des aires d’entraînement.
Un post-traitement a permis de corriger certaines erreurs de confusion qui ont eu lieu entre certaines classes lors de la classification. L’approche a consisté à vectoriser les images matricielles issues de la classification et ensuite à faire une comparaison entre l’image classifiée vectorisée et l’image source ayant servi à la classification ou entre l’image classifiée vectorisée et les images de haute résolution. Avant la comparaison, les coordonnées des polygones erronés ont été relevées et vérifiées sur le terrain. Les observations terrain ont permis de corriger et de valider la classification. De plus, les échanges avec les intervenants et populations locales ont fourni une compréhension plus nuancée de l’évolution des paysages de l’ACCB Bouche du Roy. Ce qui a contribué lors de la comparaison visuelle à redéfinir les polygones erronés dans les classes correspondantes et à corriger les erreurs de confusion observées dans les classifications (figure 3).
L’analyse de la dynamique de l’occupation des terres dans l’ACCB Bouche du Roy a été faite à travers le taux moyen annuel d’expansion spatiale, le taux de conversion et de l’utilisation des programmes Pontius Matrix22 et Intensity analysis de Aldwaik et Pontius (2012).
Le taux moyen annuel d’expansion spatiale (Ta) est la proportion de chaque unité d’occupation qui change annuellement (Toko Mouhamadou, 2014 ; Arouna, 2012). Ce taux annuel (Ta) est calculé à partir de la formule suivante :
Avec S1 la superficie d’une unité de végétation à la date t1, S2 la superficie de la même unité de végétation à la date t2 et (t2 – t1) la différence d’années entre t1 et t2 ; e est une constante = 2,71828.
Le taux de conversion (TC) d’une unité d’occupation des terres est le degré de transformation subie par cette classe en se convertissant vers d’autres classes (Arouna, 2012). C’est la quantité de changements observés au niveau d’une unité d’occupation des terres entre les dates. Il s’obtient à partir de la formule suivante :
Sit : Superficie de l’unité d’occupation i à la date initiale t ;
Sis : Superficie de la même unité demeurée stable à la date t1.
Dans l’étude, le programme d’analyse Pontius Matrix 22 a permis de mesurer (en %) la vitesse et l’intensité des changements des unités d’occupation des terres entre 2000 et 2010 et entre 2010 et 2020 selon les intervalles de temps (Mazo, 2020). Ce programme se base sur la matrice de transition pour générer deux graphiques de changements (Aldwaik et Pontius, 2012). L’un présente les intensités des changements survenus au niveau des catégories d’occupation des terres à l’échelle du secteur d’étude et l’autre présente les intensités et les vitesses de pertes et de gains par catégorie d’occupation des terres. À ce niveau, les vitesses de changement ont été déterminées grâce à la ligne verticale en tireté, appelée ligne de zone de changement uniforme. Si les barres des changements sont à gauche de cette ligne, le changement est dit lent ou dormant. Mais si ces derniers sont à droite de la ligne, le changement est dit rapide ou actif (Mazo, 2020 ; Aldwaik et Pontius, 2012).
Résultat
L’ACCB Bouche du Roy est une zone littorale qui présente une variation biophysique dynamique due à la présence de l’embouchure et soumise aux mouvements des flots de la marée. Ces facteurs climatiques en plus des facteurs anthropiques influencent l’occupation des terres qui est constituée des mangroves et bien d’autres formations végétales. Cette section présente l’analyse des croisements des cartes de l’aire en examinant les changements intervenus dans les unités d’occupation des terres.
État des unités d’occupation des terres entre 2000, 2010 et 2020
La figure 4 montre la synthèse des cartes d’occupation des terres de l’ACCB Bouche du Roy en 2000, 2010 et 2020. Les trois cartes détaillées sont placées à l’annexe A. L’observation de l’état du sol en 2000 relève que la mangrove est beaucoup plus présente au sud et au nord du secteur d’étude. Par contre en 2010, elle est beaucoup plus concentrée au sud de la carte avec cette fois-ci une forte dominance des champs et jachères. En 2020, la recolonisation de la mangrove au niveau du système lagunaire dans la partie sud du secteur d’étude est notée.
L’examen du tableau 2 montre que les mangroves ont régressé entre 2000 et 2010 allant de 1699,11 hectares à 1150,66 ha soit une diminution de 548,45 hectares. Cette régression est due à leur conversion en mosaïque de champs et jachères (511,21 hectares) et en agglomération (37,24 hectares). Par contre, entre 2010 et 2020, l’évolution de la superficie des mangroves est progressive. Elle est passée de 1150,66 hectares à 1485,87 hectares soit une augmentation de 335,21 hectares. Ceci s'explique par le fait qu'une partie de la mosaïque de champs et jachères s'est transformée en mangroves, malgré l'extension des agglomérations sur les mangroves (tableau 2).
Pendant ces périodes la superficie des mosaïques de champs et jachères a presque doublé entre 2000 et 2010, passant de 579,8 hectares à 1 116,54 hectares pour ensuite voir sa superficie diminuer à 751,42 hectares en 2020. Concernant les plages sablonneuses, elles ont connu une diminution entre 2000 et 2010, passant respectivement de 111,29 hectares à 42,14 hectares et ensuite une augmentation progressive en 2020 avec une superficie de 90,23 hectares. Parallèlement, la superficie occupée par les points d’eau a été plus stable de 4 520,09 hectares en 2000 à 4 650,24 hectares en 2010 pour après revenir à 4 597,3 hectares en 2020. Les formations marécageuses ont connu une diminution progressive de leurs superficies tandis que celles des agglomérations ont évolué au cours des décennies.
Taux de conversion et taux moyen annuel d’expansion spatiale
Les figures 5 et 6 montrent les taux de conversion et le taux moyen annuel d’expansion spatiale respectivement entre 2000 et 2010 et entre 2010 et 2020 de l’ACCB Bouche du Roy. L’analyse de la figure 5 montre qu’entre 2000 et 2010, les plages sablonneuses ont enregistré le plus fort taux de conversion avec 64,22 %. Annuellement, cette plage régresse de 19,42 %. Ensuite viennent les mangroves avec 32,28 % de taux de conversion. Sur le plan spatial, les mangroves régressent de 7,8 % chaque année pendant cette période.
Quant à la figure 6, elle montre qu’entre 2010 et 2020, le taux de conversion des mosaïques de champs et jachères est plus élevé (32,70 %) avec une expansion annuelle spatiale de -7,92 %. Cette expansion régressive des mosaïques de champs et jachères favorise le faible taux de conversion des mangroves (2,05 %) avec une progression annuelle spatiale positive de 5,11 %. Concernant les plages sablonneuses et les agglomérations, elles ont connu un taux annuel d’expansion spatiale respective de 15,32 % et 5,17 %.
Intensité et vitesse de changement des unités d’occupation des terres de l’ACCB
L’analyse de la figure 7 montre que les plans d’eau (47 %), les formations marécageuses (26 %) sont les unités qui ont connu plus de stabilité. Les mosaïques de champs et jachères ont connu plus de gain (6 %) contrairement aux mangroves qui ont connu plus de pertes (6 %). La figure 8 montre que la vitesse des pertes au niveau des plages sablonneuses est rapide (64 %) et les gains sont lents (6 %). Au niveau des mangroves ce sont les pertes qui sont rapides (48 %) et les gains sont lents (1 %). Les mosaïques de champs et jachères connaissent des gains rapides (48 %) et les pertes lentes (1 %).
L’examen de la figure 9 indique que les plans d’eau, les formations marécageuses et les mangroves ont connu plus de stabilité avec respectivement 48 %, 26 % et 12 % de leur superficie. Les mangroves ont connu plus de gain avec 4 % de la superficie du secteur d’étude et les mosaïques de champs et jachères plus de pertes avec 4 % de la superficie du secteur d’étude. La figure 10 montre que les gains de 53 % au niveau des plages sablonneuses sont rapides. Par contre, les gains et les pertes au niveau des autres unités d’occupation des terres, notamment les mosaïques de champs et jachères et des mangroves sont tous lents.
Discussion
Les résultats obtenus révèlent que les écosystèmes de mangroves ont connu en général une tendance régressive en passant de 1 699,11 hectares en 2000 à 1 485,87 hectares en 2020 au profit d’autres unités d’occupation des terres dans l’ACCB. Ces résultats obtenus entre 2000 et 2010 convergent avec les tendances observées dans d’autres études, tant au niveau de la Réserve de biosphère transfrontalière du Mono (RBTM) que dans le site Ramsar 1017 dont fait partie l’ACCB. Au niveau de la RBTM entre le Bénin et le Togo, l’étude de Adjonou et al. (2019) a indiqué une régression significative des formations naturelles entre 1986 et 2015 au profit des occupations anthropiques avec une réduction de 93 % pour les mangroves. Une étude spécifique sur le site Ramsar 1017 pour la période de 2006 à 2016 a également signalé des diminutions de la surface des mangroves (18,11 %), des forêts galeries (17,27 %), et des savanes (46,11 %) au profit des agglomérations et des mosaïques de champs et jachères (Hounto et al., 2019). Ces résultats sont concordants avec les observations de la présente étude sur la période de 2000 à 2010, montrant une régression de la superficie des mangroves de 1699,11 ha à 1150,66 ha, soit une diminution de 548,45 hectares. Ces données s'alignent sur les conclusions d’Adjonou et al. (2019), soulignant que le « phénomène de dégradation des formations naturelles s’est beaucoup plus accentué sur la période 2000 à 2015 » (Adjonou et al., 2019, p. 17) dans la RBTM. De nombreuses études menées dans d’autres pays africains tels que le Togo, le Sénégal ou la Madagascar ont également rapporté des tendances régressives de la superficie des mangroves surtout des zones périphériques en raison des impacts naturels et anthropiques (Andriatsiaronandroy Onjanamboara et al., 2017 ; Folega et al., 2017 ; Bassene, 2016 ; Balla Dieye et al., 2013). Ces résultats soulignent la vulnérabilité croissante des écosystèmes de mangroves face à diverses pressions, nécessitant une attention particulière.
Cependant, la dynamique de l’occupation des terres dans la zone d’étude présente une particularité notable entre 2010 et 2020. Les mangroves de l’ACCB Bouche du Roy, ont connu une progression de 335,21 hectares contrairement aux champs et jachères ainsi qu’aux formations marécageuses qui ont connu une diminution respective de 365,12 hectares et de 19,9 hectares. Cette progression de la superficie des mangroves dans la zone peut s’expliquer en partie par les différentes initiatives de création d’aires protégées débutées en 2014 (PAGS, 2017). Ces données concordent avec les résultats obtenus par Sinsin et al. (2018) dans le Site Ramsar 1017, en particulier dans le secteur de Djondji à Nikouécondji (commune de Grand-Popo), qui correspond à plus de la moitié de notre la zone de l’étude. Dans ce secteur, la mangrove qui occupait une superficie de 10 754,65 hectares en 1995 a subi une forte régression pour atteindre 5 808,29 hectares en 2005, puis a connu une progression pour atteindre 7 882,09 hectares en 2015 (Sinsin et al., 2018).
Ces résultats illustrent que le processus de création de la réserve de biosphère et de l’ACCB Bouche du Roy a participé à instaurer un statut de protection des ressources naturelles dans la zone (Bonou et al., 2021 ; Sinsin et al., 2018). De plus, la gestion de l’ACCB se caractérise par une double interaction. La première implique des arrangements et des accords dans l’organisation des acteurs et la mise en place de l’association locale chargée de la gestion de l’ACCB. La seconde réside dans l’hybridation des stratégies de conservation de la biodiversité qui intégrant les pratiques culturelles et spirituelles telles que la sacralisation qui consistent à délimiter et à mettre certains espaces sous la protection des divinités pour préserver des écosystèmes (Kikpa Bio et Dupras, 2023). Selon Eco-Benin[5], l’une des organisations non gouvernementales impliquées dans la conservation de l’ACCB, toutes les aires centrales et certaines zones ont été sacralisées, couvrant ainsi une superficie d’environ 503 hectares de mangroves. Ces dynamiques de gestion contribuent à la sauvegarde des écosystèmes de l’ACCB et à la réduction des pressions anthropiques et justifient les gains en superficie de mangroves observés entre 2010 et 2020. De plus, la superficie des mosaïques de champs et jachères qui avait presque doublé entre 2000 et 2010, passant de 579,8 ha à 1 116,54 ha, a ensuite connu une diminution de sa superficie à 751,42 hectares en 2020. Cela indique une réduction des pressions liées au développement du front agricole au cours de la dernière décennie.
En outre, l’ACCB dispose de plusieurs zones marécageuses propices à la restauration progressive des écosystèmes. Le reboisement de mangroves prévu dans le plan d’aménagement est aussi en cours de réalisation sur une superficie d’environ 100 hectares (PAGS, 2017). De plus, le mode de reproduction et les moyens de dispersions naturelles des mangroves favorisent leur rapide régénération (Orekan et al., 2019 ; Cormier-Salem, 1999). Le palétuvier rouge (Rhizophora racemosa) qui est l’espèce de mangrove dominante est une plante vivipare qui développe des racines à partir des bourgeons de la plante-mère, permettant aux jeunes plantes et propagules de tirer suffisamment de nutriments pour leurs croissances (Francoeur, 2009). Ainsi, le cycle de régénération naturelle des écosystèmes de mangroves, le reboisement et les mesures de conservation et de gestion sont des caractéristiques complémentaires et favorables à l’évolution de la surface des mangroves de l’ACCB Bouche du Roy.
Néanmoins le secteur d’étude fait face à diverses pressions préjudiciables à la sauvegarde des écosystèmes. La tendance régressive des formations végétales naturelles, en particulier celles des mangroves dans les littoraux béninois, serait principalement attribuable à la cohabitation entre les mangroves et les gisements de sel qui se développent dans les mêmes conditions écologiques (Orekan et al., 2018). La technique d’extraction du sel réalisée par évaporation de l’eau salée avec des bois de chauffage exerce une importante pression sur les ressources ligneuses. Selon Da Silveira (2020), la saliculture (61,19 %), la pêche (19,4 %), le fumage de poisson (11,94 %) et l’agriculture / maraîchage (7,46 %) ont été déterminants dans la régression des superficies des mangroves dans la commune de Grand-Popo. Ces activités anthropiques qui sont les principales sources de revenus de la population locale posent de véritables défis pour la conservation de la biodiversité et la gestion de l’ACCB. D’autres études soulignent l’influence des barrages hydroélectriques (Nangbéto et Adjarala) construits sur le fleuve Mono, ainsi que des variations climatiques dans la zone qui se traduisent notamment par un déficit pluviométrique et une diminution de la durée de la saison pluvieuse (Orekan et al., 2018 ; Sinsin et al., 2018 ; Blivi, 2000).
La présente étude sur la dynamique d’occupation des terres révèle des gains de la superficie de mangroves au cours de la dernière décennie, correspondant à la période de création de l’ACCB, malgré la tendance régressive générale sur une période de 20 ans. L’étude apporte des éléments essentiels pour une meilleure compréhension de la dimension spatiale et temporelle des écosystèmes de l’ACCB offrant ainsi aux décideurs politiques et aux gestionnaires des informations éclairées pour la restauration des écosystèmes de mangroves et de l’urgence de leur sauvegarde. De même, les analyses mettent en lumière la contribution de la mise en place d’une aire protégée et surtout de l’aire communautaire qui nécessite encore plus d’efforts et d’accompagnement pour maximiser les gains. Les écosystèmes littoraux sont cruciaux pour la fourniture des biens et services d’approvisionnement des populations riveraines et pour la protection ou l’amortissement des risques des phénomènes marins. Ainsi, l’étude met en lumière les dynamiques de lutte contre les changements globaux qui font partie des défis majeurs et qui sont relatifs à l’ensemble des modifications majeures environnementales telles que les changements climatiques, l’érosion de la biodiversité et les changements dans l’usage des terres (Dupras et Revéret, 2015).
Conclusion
L’analyse de la dynamique des écosystèmes dans l’ACCB Bouche du Roy de 2000 à 2010, puis de 2010 à 2020, basée sur des images satellitaires, révèle deux tendances au sein des écosystèmes de mangroves. Entre 2000 et 2010, les mangroves de l’ACCB Bouche du Roy ont connu une régression de leur superficie tandis que les mosaïques de champs et jachères ainsi que les plans d’eau ont augmenté en superficie. En revanche, entre 2010 et 2020, l’étude montre que la superficie des mangroves a connu une progression. Ce qui s’explique en partie par le statut d’aire protégée dont bénéficie toute la Réserve de biosphère transfrontalière du Mono et de l’intervention de certaines institutions dans le cadre de la conservation et de la protection des mangroves. Cette gestion contribue à contrôler les pressions en particulier d’origine anthropique. Pendant cette période, les mosaïques de champs et jachères ainsi que les formations marécageuses ont également connu une régression de leur superficie. Toutefois, les agglomérations ont continué à augmenter, mais avec de faibles taux de conversion et l’intensité de changement pendant les deux périodes. L’effort de protection des mangroves observé dans la progression de leur superficie dans l’ACCB Bouche du Roy doit être pérennisé afin de conserver cet écosystème crucial pour le géosystème littoral. Ainsi, l’étude souligne la nécessité d’encourager les structures institutionnelles impliquées dans sa gestion. Dans cette perspective, des études supplémentaires seront nécessaires pour le suivi écologique de l’ACCB Bouche du Roy et pour mettre en lumière les stratégies de gestion et de protection en vue d’améliorer la conservation des écosystèmes de mangroves.
Parties annexes
Remerciements
Les auteurs remercient le professeur Toko Imorou Ismaïla, ainsi que les évaluateurs anonymes et les rédacteurs de ce journal pour leur contribution à l'amélioration du manuscrit.
Notes
-
[1]
Ce sont des sites issus de la convention relative à la protection des zones humides d’importance internationale signée en 1971 à Ramsar en Iran (Depraz, 2008).
-
[2]
Par exemple, lors du tsunami de décembre 2004 en Asie du Sud dans certaines zones où les dégâts auraient été plus importants si la force des vagues n’avait pas été absorbée par les écosystèmes de mangrove.
-
[3]
Ces AP sont issus du programme MAB (Man and Biophere) de l’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), ayant vu le jour en 1974.
-
[4]
Le jonc est une plante herbacée à haute tige droite et flexible qui pousse près de l’eau, des marécages et qui se régénère.
-
[5]
Pour plus d'informations, voir le site d’Eco-Benin, URL : https://www.ecobenin.org/l-ile-aux-oiseaux-dans-la-reserve-la-bouche-du-roy-mise-sous-la-protection-de/
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