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Plus de vingt ans après la chute du Mur, tout se passe comme si une certaine nostalgie du passé flottait sur notre époque, la condamnant à n’être que « post-1989 », et comme s’il fallait s’attendre à ce que les choses reprennent un jour leur cours « normal ».
Mais les attentats du 11 septembre 2001 ont agi sur l’esprit comme un révélateur, nous indiquant brusquement que le monde était en train de changer. Huit années plus tard, une crise financière puis économique a fait trembler le monde et comme achevé de marquer le passage d’un âge à un autre.
La financiarisation des échanges, la montée des inégalités, la raréfaction présumée des ressources énergétiques, le réchauffement climatique, une crise identitaire à l’échelle des nations, une planète au destin incertain, ce sont là quelques-uns des aspects les plus inquiétants qu’ont dévoilés les premiers rayons du 21e siècle.
Nécessité d’une meilleure intelligence du monde, nouveau, heureux cosmopolitisme – surtout parmi les générations les plus jeunes –, réduction de la pauvreté aux quatre coins du globe, technologies mises au service de la démocratie, conjonction des forces pour lutter contre les maux qui nous rongent : les défis et les chances que la mondialisation soulève nous offrent pourtant également une espérance, cette idée que le salut d’une certaine humanité est à trouver en nous-mêmes.
En tout état de cause, nous n’avons pas le choix : cette époque est la nôtre, et c’est de manière lucide qu’elle doit être embrassée.
« Il faut être absolument moderne », cette injonction d’Arthur Rimbaud, nous en faisons même notre torche pour avancer.
C’est dans cet esprit qu’en 2010, Sens Public entend publier les points de vue de douze personnalités qui dévoileront chacune à leur manière leur vision d’un thème dont ils méditent le présent et n’ignorent souvent pas le devenir.