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Le titre de ce volume paraît accrocheur, mais en réalité, c’est la seconde partie de ce titre qui reflète le mieux son propos. Il s’agit davantage d’un guide d’enquête évaluative avec un cadre souple pouvant s’appliquer à divers types d’évaluations réalisables en éducation et en formation.
Dans son ensemble, le texte est présenté comme un rapport de recherche en trois parties qu’il est possible de lire, selon les auteurs, dans un sens ou dans l’autre, en fonction de l’intérêt pour les conceptualisations, la démarche méthodologique ou les applications pratiques.
La forme traduit une préoccupation pédagogique, alors que le fond reste éloquent sur le plan professionnel de manière à faire valoir une démarche proposant plusieurs étapes structurées qui s’emboîtent dans un protocole appelé la référentialisation : analyse du mandat, problématique d’évaluation, éléments à évaluer, référents, critères, indicateurs, instrumentation, interprétation. Les différents concepts sont bien décrits dans la deuxième partie du volume, alors que toute la troisième partie est consacrée à la présentation de cinq études de cas susceptibles d’illustrer les concepts et de fournir des exemples d’applications.
Les étudiants aux études avancées y trouveront des assises pour le développement d’instruments d’évaluation, alors que les intervenants cliniciens ou enseignants pourront y puiser des stratégies pour mener des enquêtes sur le terrain. La description de la démarche évaluative pourrait servir de cadre de référence pour évaluer un programme ou un service, pas seulement dans le domaine de l’éducation ou de la formation, mais aussi dans d’autres secteurs d’activités en sciences sociales.
La qualité du texte est inégale et un petit polissage serait nécessaire. En particulier, l’utilisation abusive du nous et du on, sans distinction de sens, devient vite un irritant. La forme impersonnelle serait plus indiquée.
Les auteurs consacrent pratiquement la moitié du volume à la présentation des études de cas visant à illustrer les conceptualisations et la démarche méthodologique. Il convient de relever à la fois une certaine redondance dans l’exposé des exemples et aussi le manque d’aspects concrets dans leurs descriptions. Dans cette perspective, il aurait été pertinent de retrouver moins d’études de cas et davantage de précisions quant aux critères et indicateurs utilisés pour procéder aux analyses en lien avec la démarche. Une phrase laisse perplexe à ce sujet : « … on remarquera que la construction des items n’est pas reprise, en phase 3, dans les applications décrites dans cette partie, leur construction n’étant pas assez clairement explicitée dans les exemples d’origine » (p. 112).
Il y a bien un exemple d’outil d’évaluation (p. 160) portant sur quatre critères, mais sa trop grande simplicité ne contribue pas à donner de la crédibilité à l’analyse qui en découle, en raison du peu de nuances dans la classification uniquement dichotomique des items, avec une case à cocher oui ou non pour indiquer une appréciation. Il semble alors que les données recueillies laissent beaucoup de latitude pour l’interprétation par les membres du groupe de pilotage de chaque projet.
La conclusion ouvre sur la flexibilité de la démarche en faisant ressortir diverses possibilités d’utilisation de ce cadre de référence.