Corps de l’article
Il s’agit de la seconde édition d’un livre paru en 1999. Il convient de préciser que cette version n’est pas révisée. Les données demeurent les mêmes que celles de la version précédente. Il aurait été intéressant de faire état d’un suivi depuis 1999, même si les auteurs indiquent en avant-propos que les données sont encore pertinentes.
C’est un rapport d’expérimentation d’une méthode de médiation famille-école menée dans une seule commune française. Il n’y a pas vraiment d’état de situation ni de référence à d’autres contextes ; pourtant, il se fait beaucoup de recherches sur le partenariat et la médiation école-famille en dehors de la France. Un modèle de médiation scolaire est bien décrit ; mais il en existe d’autres. Celui-ci a été adapté à la population concernée.
En fait, c’est davantage un rapport d’analyse du projet de médiation à la suite d’une expérimentation sur quatre ans dans une commune de la banlieue parisienne.
L’accent est mis sur les multiples rôles des médiateurs qui doivent composer avec plusieurs variables, telles : les problématiques sous-jacentes, dont la principale est l’environnement familial ; les particularités socioculturelles, parce que la majorité des médiations demandées concernaient des familles d’origines étrangères (46,2 % d’Afrique noire et 36,3 % du Maghreb) ; les milieux scolaires, avec la moitié des cas référés provenant du primaire avec une majorité d’élèves inscrits au 3e cycle (36/59).
Au-delà des considérations plus locales, l’étude fait bien ressortir des dénominateurs qui pourraient s’appliquer dans plusieurs autres régions du monde. De plus, l’analyse illustre bien les limites de la médiation avec les familles.
Au cours du projet, les médiateurs avaient surtout le statut d’éducateurs des familles. Avec le transfert de technologie des médiateurs vers les personnels enseignants, la poursuite du projet visera davantage une généralisation des pratiques pour favoriser le développement d’un véritable partenariat famille-école, centré sur le partage des responsabilités dans le suivi de certains élèves en difficulté.
Les résultats de l’étude montrent bien que tous les acteurs semblent y trouver des bénéfices. D’une part, les enseignants, qui se sentaient déconnectés de leur environnement, voient dans un tel projet le moyen de se rapprocher des familles ; d’autre part, les parents, qui laissent trop facilement la responsabilité de l’éducation au personnel de l’école ; puis les élèves eux-mêmes, dont l’impact a été plus grand sur leur socialisation que sur leur rendement scolaire (p. 144).
Une analyse plus ciblée portant sur l’étude de 27 cas tend à montrer les effets positifs sur le rendement scolaire des élèves, bien que peu significatifs. Des bénéfices plus évidents ont été observés sur l’acquisition de comportements acceptables, particulièrement lorsqu’ont été développés des liens de confiance entre les enseignants et les parents. Comme d’autres études qui ont abordé une thématique semblable, les grandes conclusions vont dans le sens d’une nécessité d’amener les acteurs concernés, parents, élèves, enseignants, à une meilleure compréhension de leurs rôles et responsabilités dans l’adaptation sociale et scolaire.
Somme toute, le livre, bien qu’intéressant, laisse le lecteur en appétit, parce qu’il n’y a pas vraiment de nouvelles informations à se mettre sous la dent relativement aux stratégies efficaces à mettre en place dans les écoles.