Résumés
Résumé
Alors que le parcours aux cycles supérieurs en science politique est caractérisé par une forte compétition, les étudiant.e.s doivent s’initier rapidement aux rudiments de la recherche scientifique et publier durant leurs études. Ce court article plaide en faveur des projets autonomes extracurriculaires comme outil contribuant significativement à former la relève en recherche. Dans une perspective d’apprentissage par la pratique, collaborer à des activités étudiantes de diffusion de la recherche peut avoir des retombées positives sur le plan des connaissances et des compétences qui préparent au rôle de chercheur.euse. C’est aussi l’occasion de développer une meilleure compréhension générale des normes et des usages propres à la discipline. Cela peut rendre plus accessible le monde de la recherche à des personnes non initiées, désavantagées ou sous-représentées. Ainsi, les institutions d’enseignement supérieur ont intérêt à soutenir ce genre d’initiatives afin d’offrir une meilleure formation à leurs étudiant.e.s en complément au cursus officiel et ce, à tous les cycles d’études.
Corps de l’article
Introduction
Dans un contexte de « Publish or Perish », la pression sur les étudiant.e.s s’accentue. Participer à des projets de recherche dès la maîtrise, voire à la fin du baccalauréat, est de plus en plus fréquent. Avoir un dossier de publication vierge à la fin de sa formation doctorale est désormais impensable si l’on aspire à une carrière universitaire (Daigneault, 2018). Or, plusieurs facteurs influencent le parcours des étudiant.e.s, et donc leurs occasions de participer à des projets de recherche. Cela est d’autant plus vrai que publier est quelque chose qui s’apprend par la pratique et que les normes et les usages en vigueur dans la discipline peuvent sembler nébuleux pour les néophytes.
Apprendre à faire de la recherche est un processus qui peut être plus ou moins long et difficile selon les contextes et les personnes. L’objectif de ce court article[1] est de montrer comment les projets étudiants autonomes représentent des occasions pertinentes de s’initier non seulement à la recherche scientifique, mais aussi à son fonctionnement, complétant ainsi la formation professionnalisante prévue au cursus obligatoire des programmes de science politique. De plus, cela représente une avenue de « démocratisation » de la recherche en permettant à des personnes non initiées, désavantagées ou sous-représentées de faire leurs premiers pas dans le domaine.
En s’appropriant les normes et les pratiques de la discipline, la relève est ainsi à même de se créer des occasions de mieux les comprendre, de sorte à en saisir les subtilités. Cela engendre non seulement des connaissances utiles mais aussi la confiance nécessaire pour participer pleinement à la vie associative et intellectuelle de sa communauté universitaire. Il s’agit aussi d’un bon moyen de bonifier son curriculum vitae. Pour illustrer le tout, j’expose cinq avantages et cinq défis qu’amène la participation à un projet scientifique étudiant en prenant en exemple mon expérience à titre de cofondateur et directeur d’une revue étudiante à comité de lecture, Regards politiques.
Le contexte
Les doctorant.e.s en science politique des universités québécoises sont généralement actives et actifs dans leur communauté scientifique (Cornut et Larivière, 2012). Toutes et tous n’ont toutefois pas les mêmes chances et possibilités de développement de carrière. À titre d’exemple, certaines personnes bénéficient d’une direction de recherche désireuse de les inclure dans divers projets. D’autres profitent des connaissances des « règles du jeu » de parents ou de proches ayant déjà fréquenté le milieu universitaire. Quant aux bénéficiaires de financement gouvernementaux, ces personnes publieraient davantage tout en passant moins de temps à faire leurs études doctorales (Cornut et Larivière, 2012).
Qui plus est, il est de plus en plus fréquent pour les étudiant.e.s de participer à des projets de recherche ou de publication pendant, si ce n’est avant le début de leurs études de troisième cycle. Par exemple, certaines unités de recherche qui embauchent des auxiliaires au baccalauréat ou à la maîtrise se sont dotées de politiques internes leur assurant une juste reconnaissance à titre d’auteur.trice.s des publications sur lesquelles elles et ils ont travaillé[2]. S’ajoute à cela une culture de collaboration professeur.e.s-étudiant.e.s de plus en plus importante dans la discipline. C’est donc dire qu’on ne peut plus considérer la recherche scientifique comme quelque chose qui ne concerne uniquement que les les professeur.e.s et les doctorant.e.s.
Il faut aussi noter qu’en sciences sociales, contrairement à d’autres disciplines, les étudiant.e.s demeurent assez autonomes sur le plan de la recherche (Larrivière, 2012). Habituellement, le sujet de leur mémoire ou de leur thèse est une décision personnelle et n’est pas une composante des travaux déjà menés par leur direction de recherche. C’est donc dire qu’en science politique, la relève est davantage laissée à elle-même. Cela peut ralentir l’initiation à la recherche des politicologues en formation et leur intégration à des projets autres que celui menant à l’obtention d’un grade.
Mentionnons finalement que la formation professionnalisante – comme les séminaires doctoraux dédiés à cette fin – n’est pas uniforme d’une institution à une autre et n’est généralement offerte que tardivement dans le cursus. Cela pose un problème à la lumière des points précédemment mentionnés.
Alors que plusieurs réussissent tout de même à composer avec ces difficultés, cela peut représenter un défi important notamment pour les étudiant.e.s de première génération, les étudiant.e.s étranger.ère.s et les personnes traditionnellement sous-représentées dans le monde universitaire. La pratique de la recherche nécessite une bonne compréhension de ses normes et de ses pratiques. Autrement dit, c’est en forgeant que l’on devient forgeron… à condition d’avoir accès aux bons outils!
Cela est d’autant plus vrai que le travail d’universitaire comporte des particularités. Comme le souligne Maude Benoit (2018), la recherche scientifique présente deux caractéristiques originales par rapport à ce qui est habituellement exigé durant le parcours scolaire : le retravail constant et sa critique perpétuelle. Autrement dit, il ne suffit pas de savoir écrire, mais de savoir (ré)écrire en fonction de critères qui évoluent selon les personnes et les forums à qui le travail est présenté. Autant sur la forme que sur le fond, les perspectives et les écoles sont nombreuses (malgré la présence de certains standards). Les décoder et y trouver sa niche prend du temps, une bonne connaissance du milieu et de l’expérience.
Le projet
Fondée en 2016 par trois étudiant.e.s de l’Université Laval[3], la revue Regards politiques s’est donné pour mission de diffuser les travaux de recherche de la relève en science politique tout en offrant une première expérience de publication. En date du 1er juillet 2021, elle comptait quatre numéros édités regroupant des articles révisés par les pairs, des actes de colloque et des recensions d’ouvrage. La revue a publié 22 textes de 23 auteur.trice.s affilié.e.s à onze universités de quatre pays francophones différents. Un total de 37 personnes (dont 24 aux études supérieures ou en stage postdoctoral) ont participé à l’évaluation des manuscrits entre 2016 et 2020.
La mise sur pied de la revue a été motivée par les interrogations personnelles de ses fondateur.e.s qui, au moment de passer du baccalauréat à la maîtrise, étaient déjà sensibilisé.e.s par leurs pairs et le corps professoral de leur département à la nécessité de publier « beaucoup et bien ». Encore faut-il savoir comment! Au fil des échanges, il est apparu qu’il n’y avait pas de « recette miracle » en matière de développement professionnel en recherche et qu’une demande existait pour un forum où il était possible de s’initier à tous les aspects de la recherche scientifique – et pas seulement à la rédaction. C’est dans cette optique que la revue fût mise sur pied.
La section suivante présente cinq avantages perçus et cinq défis avec lesquels nous avons dû composer et qui, ensemble, illustrent la pertinence des projets étudiants autonomes comme moteur de développement de la carrière en recherche. Notre expérience confirme le rôle professionnalisant des revues étudiantes pour les personnes qui en assurent l’animation, une conclusion partagée par d’autres comme Amelia C. Arsenault et ses collègues (2021). Notons au passage que les avantages sont aussi nombreux pour les personnes qui y publient. Toutefois, cela dépasse la portée de notre propos et mériterait que l’on s’y attarde dans une contribution ultérieure.
Les avantages
Avantage 1 : Développer ses compétences
L’édition d’un périodique scientifique ne se limite pas à la sélection de textes ou à la diffusion de ces derniers. C’est une multitude de « tâches connexes ». Comme le mentionnent Alain Huot et Audrey Groleau (2019), bien que les structures des revues changent, certains rôles demeurent : l’organisation de la structure, l’animation de la revue, l’évaluation des manuscrits, la promotion du périodique et la recherche de financement. Ajoutons à cela d’autres activités qui doivent être réalisées à l’interne lorsque les moyens sont limités : la révision linguistique, le graphisme et la mise en page, la gestion du site internet et l’archivage, etc. C’est là l’avantage principal de participer à l’organisation de la diffusion de la recherche : comprendre son fonctionnement global et développer une diversité de compétences qui peuvent être mobilisées ultérieurement. À ce titre, pensons à la recherche de financement, ou encore à l’évaluation de manuscrit.
Avantage 2 : Confronter sa vision de la recherche scientifique
Le milieu dans lequel nous évoluons et les personnes que nous côtoyons exercent une influence importante sur la manière dont nous concevons la science et la recherche. Collaborer avec des collègues et évaluer des travaux provenant de divers milieux permettent de confronter nos perceptions, nos préférences et nos biais tout en élargissant nos horizons. S’exposer à différentes approches et perspectives offre également l’occasion de mieux cerner les courants au sein de la discipline. Cela mène à un travail de rétrospection tout aussi utile qu’instructif.
Avantage 3 : Humaniser la recherche et son fonctionnement
L’un des freins à la publication scientifique est le manque de connaissance de son fonctionnement tout comme le manque de confiance envers ses propres aptitudes. Pourtant, si le processus peut paraître formel et sévère, il demeure animé par des êtres humains qui ont généralement à coeur le développement de la discipline et des personnes qui y évoluent. S’impliquer dans un projet autonome à portée scientifique permet de « démystifier » les processus et de mieux comprendre « la bête ». Non seulement cela est utile sur le plan personnel, mais cela permet d’aider d’autres collègues, ce qui peut favoriser les collaborations.
Avantage 4 : Participer à la communauté scientifique et prendre sa place
Publier une revue ou organiser un colloque requiert de travailler avec un grand nombre d’individus et de partenaires. Trouver les bonnes personnes avec qui collaborer pour, par exemple, évaluer des manuscrits ou organiser un panel requiert de connaître les collègues et leurs travaux. Cela permet de mieux comprendre l’écosystème dans laquelle on évolue et de cartographier la discipline. Cela aide à se former un réseau de contacts, mais aussi à identifier les besoins pour se positionner avantageusement comme chercheur.euse au sein de sa communauté.
Avantage 5 : Développer une vision globale de la recherche, au-delà de l’individu
Finalement, s’impliquer au sein du projet autonome permet de mettre en lumière le caractère collectif du travail de recherche. Bien que les indicateurs de réussite soient souvent individuels (le nombre de publications d’une personne, ses citations, son financement, etc.), il ne faut pas oublier que le succès est impossible sans les personnes qui financent, évaluent, commentent, éditent, révisent et publient nos propositions. Cette mise en perspective est particulièrement enrichissante et permet d’envisager le travail de chercheur.euse dans une perspective d’effort collectif.
Les défis
Défi 1 : Apprendre à dire non à ses collègues
Le refus et la critique font partie du processus de recherche et ne devraient pas être reçus comme des attaques personnelles. Il n’en demeure pas moins que l’exercice n’est pas toujours agréable. Gérer un projet scientifique étudiant est l’occasion de s’initier à la tâche moins attrayante qu’est la critique constructive de ses collègues. Évidemment, la première fois que l’on croise une personne à qui l’on vient d’annoncer le refus de son manuscrit, l’ambiance n’est pas des plus légère. Il faut toutefois apprendre à relativiser. Cela permet aussi de mieux comprendre le point de vue des évaluateur.trice.s externes, tout en nous permettant de peaufiner notre manière d’exprimer et de justifier nos critiques. Ce sont des expériences qui s’avèrent très utiles, entre autres lorsque l’on est sollicité pour évaluer des manuscrits par des revues établies. Cela nous fait comprendre que bien communiquer, c’est aussi faire preuve de justesse et de bienveillance.
Défi 2 : Apprendre à devenir « multitâche »
S’impliquer dans un projet extracurriculaire est un excellent moyen de développer sa capacité à mener plusieurs dossiers de front. Dans le cas d’une revue étudiante, l’administration se fait continuellement. La ou les personnes responsables doivent aussi veiller à sa diffusion et à sa promotion. Tout cela représente un nombre d’heures important par semaine, lequel s’ajoute à la scolarité ou à la rédaction, mais aussi à des contrats de recherche ou d’enseignement. Adopter une routine de travail devient donc une priorité. Assurer le suivi d’un projet sur le long terme est un excellent moyen de développer des outils et des techniques adaptés à notre situation, qui peuvent ensuite être appliqués à d’autres contextes universitaires et professionnels.
Défi 3 : Apprendre à accepter de commettre des erreurs et à les assumer
L’intendance d’un projet autonome comporte son lot d’erreurs potentielles : oubli de suivi, problème de mise en page, panne de boîte courriel, formulation maladroite dans une lettre de refus, etc. Ces situations sont d’autant plus délicates sachant que les personnes avec qui vous traitez sont des collègues, actuels ou futurs. S’ajoutent parfois des rapports de pouvoir ou de hiérarchie qui peuvent compliquer le tout. Malheureusement, les erreurs sont inévitables et représentent autant d’occasions d’apprendre à les réparer. Composer avec des situations délicates, voire litigieuses, permet de développer des compétences en négociation, en résolution de différends, mais aussi en autocritique. Reconnaître ses torts et faire preuve d’humilité sont des qualités appréciées et nécessaires dans le monde académique. C’est donc une bonne occasion d’apprendre à « bien » faire des erreurs.
Défi 4 : Apprendre à vivre avec l’imprévisible (parfois prévisible)
Ce que nous appelons ici l’« imprévisible prévisible », c’est le décalage parfois agaçant entre ce qui est attendu et ce qui arrive. Pour de bonnes et de mauvaises raisons, humaines ou circonstancielles, les délais et les exigences sont parfois plus ou moins respectés, les attentes ne sont que partiellement remplies, les objectifs moyennement atteints... Cela entraine son lot de changements de dernière minute aux échéanciers de production et aux programmes des évènements. Collaborer à un projet étudiant de nature scientifique permet de saisir cette composante incontournable de la vie intellectuelle. Cela permet d’apprendre à composer les aléas du métier, tout en nous sensibilisant face à nos propres agissements. La personne qui doit revoir entièrement la mise en page d’un numéro à cause du non-respect des normes de présentation d’un seul texte y pensera à deux fois avant de soumettre en retard un manuscrit qui dépasse de beaucoup le nombre de mots autorisé.
Défi 5 : Apprendre à devenir diplomate tout en sachant s’affirmer
Concluons avec une anecdote. Lorsque nous avons lancé Regards politiques, l’accueil fut excellent autant chez les collègues de l’époque qu’au sein des corps professoraux. Nous avons tout de même été forcé.e.s de développer nos talents de diplomates avec certaines personnes qui voyaient en cette initiative au mieux une curiosité, au pire une menace pour leurs propres activités. Ces réactions (accessoires comparativement aux commentaires positifs) nous ont donné un aperçu des côtés plus obscurs de la collégialité universitaire. Pour reprendre les mots de Frédéric Deschenaux (2019), cette aventure nous aura appris la nécessité de savoir « s’affirmer… poliment », et par la même occasion de mieux comprendre la nature parfois complexe des relations entre les différentes unités, organisations, disciplines et personnalités du milieu. En ce qui nous concerne, disons simplement que préparer un argumentaire pour convaincre un professeur (d’une autre discipline, précisons-le) du bien-fondé de notre démarche après qu’il nous ait envoyé un courriel hostile fait réfléchir sur l’image peu flatteuse que certaines personnes semblent (encore) avoir des initiatives étudiantes. L’adversité est parfois une source d’apprentissage fort instructive.
Conclusion et perspectives
L’objectif de ce court article est de montrer en quoi l’appropriation des codes et des normes propres au monde de la recherche universitaire par les étudiant.e.s, à l’occasion de projets autonomes extracurriculaires, peut contribuer significativement à leur formation. Pour ce faire, j’ai exposé cinq avantages et cinq défis que nous avons expérimentés à l’occasion de la mise sur pied de la revue scientifique étudiante Regards politiques. À l’instar de plusieurs, notre expérience montre le haut potentiel de professionnalisation de ce type de projet, complémentaire à la formation prévue au cursus académique.
Les réflexions présentées dans cet article sont susceptibles de s’appliquer à d’autres initiatives étudiantes de nature scientifique, comme les colloques étudiants ou les présentations d’affiches. Il semble ainsi que les institutions d’enseignement supérieur devraient favoriser la mise sur pied de projets étudiants autonomes et les envisager comme des avenues pertinentes de formation à la recherche scientifique. Mentionnons aussi le rôle essentiel des pairs et des professeur.e.s. En acceptant de collaborer ou d’appuyer ce genre d’initiatives, elles et ils contribuent également à former la relève. Leur rôle peut s’avérer déterminant. Il doit être reconnu et salué[4].
Les étudiant.e.s en science politique évoluent dans un monde compétitif caractérisé par le « Publish or Perish » et font face à un marché de l’emploi universitaire leur étant actuellement défavorable. En dehors du monde académique, des transformations quant à la nature et à l’organisation du travail représentent aussi des défis alors que de plus en plus de personnes ont (ou auront) la possibilité de travailler à distance, d’additionner les mandats ou encore de choisir le travail autonome. Développer une variété de connaissances et de compétences s’avère donc nécessaire pour tirer son épingle du jeu.
Les projets étudiants autonomes complémentaires au cursus prévu au programme représentent une occasion de développer une meilleure compréhension du milieu universitaire, de ses normes et de ses codes, de manière à bénéficier d’une meilleure lecture globale de la communauté dans laquelle on évolue. En plus de contribuer à la professionnalisation des étudiant.e.s qui s’y impliquent, c’est aussi l’occasion d’expérimenter diverses tâches propres au monde universitaire et ainsi être mieux préparé.e.s à les exercer de façon plus officielle. C’est le cas notamment de l’évaluation des manuscrits, de la recherche de financement auprès de partenaires, ou encore de la négociation avec des collègues sur des sujets litigieux. Soulignons que toutes ces compétences peuvent aisément être utiles en dehors du monde universitaire également.
Cela est aussi l’occasion de mieux comprendre l’importance de la communauté dans l’exercice de la recherche universitaire, alors que les principaux critères et les sources de valorisation sont essentiellement d’ordre individuel. Pour un.e jeune chercheur.euse en formation, avoir conscience du rôle indispensable que joue un grand nombre de personnes dans le développement, l’évaluation et la diffusion de la recherche permet de mieux saisir la « bête » et l’aborder de manière plus efficace, avec confiance et reconnaissance. On ne soulignera jamais assez que développer son sens de la collégialité est aussi une source d’enrichissement professionnel et personnel.
Parties annexes
Note biographique
Philippe R. Dubois est professeur adjoint en communication publique et politique à l'École nationale d'administration publique (ENAP) à Québec. Ses intérêts de recherche portent notamment sur la communication politique et gouvernementale ainsi que sur la professionnalisation des campagnes numériques. Il s’intéresse également à la politique municipale québécoise. Il est l’auteur de plusieurs chapitres d’ouvrages, de rapports de recherche et d’articles scientifiques ayant été publiés, entre autres, dans la Revue canadienne de science politique, Internet Policy Review, Politique & Sociétés, et le Catalan Journal of Communication & Cultural Studies. Membre du comité de rédaction de la Revue canadienne de science politique à titre de responsable des recensions d’ouvrage, il est aussi régulièrement invité à intervenir dans les médias. www.philipperdubois.com
Notes
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[1]
L’auteur désire remercier les deux évaluateur.trice.s anonymes pour leur contribution à ces réflexions.
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[2]
À ce titre, la « Politique de reconnaissance des auteurs en matière de publication » adoptée par le Centre d’analyse des politiques publiques (CAPP) de l’Université Laval en est un bon exemple. Elle peut être consultée à l’adresse suivante : https://www.capp.ulaval.ca/sites/capp.ulaval.ca/files/politique_de_reconnaissance_des_auteurs_25_janvier_2018.pdf
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[3]
L’auteur de ce texte est l’une de ces personnes, avec Camille Girard-Robitaille et Pascal Lalancette.
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[4]
Dans le cas du projet Regards politiques, l’accueil bienveillant des professeur(e)s Érick Duchesne, Thierry Giasson et Sule Tomkinson (Université Laval) a été capital pour la réussite du projet, tout comme la généreuse participation de tous les chercheur(e)s qui ont accepté de réviser des manuscrits (certaines personnes l’ont fait alors même que la revue n’existait que dans un carnet de notes, ce qui témoigne de leur grand enthousiasme à soutenir les projets étudiants parfois embryonnaires mais prometteurs).
Bibliographie
- Arsenault, Amelia C., Andrew Heffernan et Micheal P.A. Murphy. 2021. « What Is the Role of Graduate Student Journals in the Publish-or-Perish Academy? Three Lessons from Three Editors-in-Chief. » International Studies 58 (1): 98-115.
- Benoit, Maude. 2018. « L’apprentissage et la pratique de l’écriture scientifique aux études supérieures. » Politique et Sociétés 37 (3) : 115-122.
- Cornut, Jérémie et Vincent Larivière. 2012. « Docteurs et doctorants en science politique au Québec (1997-2010). » Politique et Sociétés 31 (3) : 13-40.
- Daigneault, Pierre-Marc. 2018. « Pour un postdoctorat réussi : les douze pièges à éviter. » Politique et Sociétés 37 (3) : 123-137.
- Deschenaux, Frédéric. 2019. « Survivre à la collégialité. » Dans Devenir professeur. Sous la direction de Pierre Noreau et Emmanuelle Bernheim, 267-276. Montréal : Presses de l’Université de Montréal.
- Huot, Alexandre et Audrey Groleau. 2019. « Concilier la rédaction en chef ou la direction d’une revue avec la tâche professorale. » Dans Devenir professeur. Sous la direction de Pierre Noreau et Emmanuelle Bernheim, 258-266. Montréal : Presses de l’Université de Montréal.
- Larivière, Vincent. 2012. « On the shoulders of students? The contribution of PhD students to the advancement of knowledge. » Scientometrics 90 : 463-481.