Mot des rédacteurs invitésLe management des connaissances à l’épreuve des nouveaux « objets » de la gestion du XXIe siècle

  • Pascal Lievre,
  • Jean-Philippe Bootz et
  • Etienne Wenger-Trayner

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Couverture de Le management des connaissances à l’épreuve des nouveaux « objets » de la gestion du XXI<sup>e</sup> siècle, Volume 27, numéro 6, 2023, p. 4-105, Management international / International Management / Gestiòn Internacional

Le XXIe siècle voit émerger un grand nombre de nouveaux « objets » de toutes natures au sein des organisations, entre les organisations et au-delà des organisations. Ces nouveaux objets émergent dans les différents continents aussi bien en Europe, qu’aux États-Unis, mais aussi en Asie; aussi bien dans des pays émergents que dans des pays ayant des fortes traditions industrielles. De nouvelles pratiques, formelles mais aussi informelles, de nouveaux outils et dispositifs de gestion, de nouvelles technologies, mais aussi des nouvelles philosophies de l’organisation et de la société apparaissent et bouleversent en profondeur le paysage managérial. C’est une liste à la Prévert que l’on pourrait établir en les nommant par ordre alphabétique : After Work, Aigo Café, Big Data, Blockchain, Blue Economy, Club Open Innovation, Coaching, Communauté créative, Communauté épistémique, Communauté de pratique, Communauté d’innovation, Communauté d’intérêt, Communités virtuelles, Convention citoyenne pour le climat, Deep Learning, Design Thinking, Digitalisation, Forum hybride, Économie collaborative, Économie circulaire, Entreprise libérée, Espace de Co-Working, Gestion du Commun, Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, Groupe de Co-Développement, Hackathon, Hackerspaces/Makerspaces, Modèle C/K, Innovation jugaad, Internet des objets, Learning Expedition, Living Lab, Fab-Lab, Middle Ground, Monnaie locale, Open Lab, Open Source, Plate-forme Cognitive, Réseau Social d’Entreprise, Responsabilisation, Service KM, Smart City, Tiers Lieux, Ecologique, Wiki … Par ailleurs, de nombreux évènements émergent à l’initiative de salariés appartenant à différentes institutions de toutes sortes, publiques et privées, qui organisent des échanges réguliers sur les échecs et les réussites issues d’actions innovantes. On voit ainsi apparaître de nouveaux espaces de collaborations qui remettent en cause les frontières traditionnelles des organisations et leurs modes de management (Bootz & Lievre, 2023; Bootz et al., 2023; Bootz, 2015; Cohendet et al., 2006; Cohendet et al., 2010; Wenger, 1998; Wenger et al., 2002). Par ailleurs, la croissance exponentielle des usages liées aux nouvelles technologies numériques entraînent des mutations profondes dont les effets sont difficiles à prévoir à long terme. Enfin, ce sont de nouvelles philosophies de l’organisation qui voient également le jour et posent les germes de changements fondamentaux. Dans le même temps, de nouveaux cadres paradigmatiques et théoriques émergent à partir des années 90 pour rendre compte d’une évolution historique de l’économie capitaliste : d’une économie de la production de masse (1950-1975) à une économie de la qualité (1975-1990) vers une économie de la connaissance (Foray, 2004). Une évolution de l’économie mais aussi des modes de management afférents, puisqu’à chaque étape correspond une nouvelle organisation de l’entreprise qui renvoie à une forme spécifique du management (Cohendet & Simon, 2017; Lièvre & Coutarel, 2012). Cette évolution se traduit par le passage d’une société industrielle qui reposait sur le capital et le travail à une société post-industrielle où la ressource principale est la connaissance (Drucker, 1993). La firme profondément transformée devient un processeur de connaissances (Cohendet & Llerena, 1999) et même un processeur d’idées (Cohendet & Simon, 2017). Le management fondé sur le commandement et contrôle repose de plus en plus sur l’accompagnement et la confiance envers les salariés (Hamel, 2008). C’est un nouveau paradigme du management qui émerge selon Clark & Clegg (2000). Des propositions sont faites pour distinguer d’une manière radicale cette économie de la connaissance en rupture avec une économie industrielle (Foray, 2009). Les capitaux intangibles qui dépassent les capitaux tangibles dans la croissance économique des pays, un phénomène qui pointe la place que détient la connaissance dans la création de valeur. Une rupture socio-technique avec l’apparition de l’ordinateur et de la communication à distance via le web qui modifie les rapports au savoir, en termes d’accessibilité et de coût, mais aussi nos rapports au …

Parties annexes