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Si la traduction officielle et institutionnelle fait l’objet d’études depuis les années 1980 (pensons aux publications de B. Mossop) et suscite de plus en plus d’intérêt de la part des traductologues (p. ex. K. Koskinen), l’exploration de la question du statut professionnel des traducteurs officiels n’est qu’à ses débuts (Ruokonen 2013). Or, des résultats de recherche (p. ex. Dam et Zethsen 2009) fournissent des paramètres utiles pour étudier le statut professionnel des traducteurs, proposent des hypothèses et invitent les chercheurs à faire des études de nature qualitative ou quantitative. Nous nous proposons de retenir certains des paramètres proposés par Dam et Zethsen (2009 : 31-32), à savoir ceux étroitement liés à 1) l’identité professionnelle, 2) la confiance du client en la qualité de la traduction produite, ce qui suppose de l’expertise dans le domaine, 3) la visibilité, c’est-à-dire le degré d’interaction professionnelle avec les collègues et avec le client, 4) la responsabilité et 5) l’appréciation, et de nous en servir pour étudier le statut professionnel des traducteurs officiels au Canada. Retracer des moments-clés de l’histoire de la traduction officielle au Canada, surtout depuis la Confédération, nous permettra d’identifier les traducteurs officiels francophones qui se sont démarqués en vue d’examiner leur statut professionnel en fonction des paramètres retenus. Notre étude est ainsi historique, plutôt qu’ethnographique, et il y aura des silences. Nous nous servirons d’une variété de documents primaires et secondaires pour analyser l’identité professionnelle des traducteurs officiels, de même que les relations entre les traducteurs et leurs « clients/patrons » (le gouvernement et le peuple canadien/québécois). Grâce à cette approche historique, nous pourrons suivre l’évolution du statut professionnel des traducteurs officiels tout en tenant compte des silences évoqués ci-dessus pour aboutir à l’état actuel de la profession. Feront partie de la communication la définition de traducteur officiel et celle de statut, suivies d’un survol du statut des traducteurs officiels d’hier et d’aujourd’hui qui situe le traducteur dans son contexte socio-politico-linguistique.
Parties annexes
Note biographique
Denise Merkle est professeure de traduction à l’Université de Moncton. Ses champs de recherche sont le sujet traduisant et les contraintes avec lesquelles il (ou elle) doit composer. Elle a codirigé un numéro thématique de Meta 29(3) en plus de trois numéros de TTR, entre autres numéros de revues et recueils. Parmi ses publications récentes figurent « L’exécution de Louis David Riel (16 novembre 1885) et les enjeux de la traduction au Canada », dans S. Humbert-Mougin, et al., dirs. L’Appel de l’étranger. Traduire en langue française en 1886, 2015 ; « February 1968 : Acadian Activism and the Discontents of Translation », dans K. Mezei, et al., dirs. Translation Effects : The Making of Canadian Culture 1950-2000., 2014 ; « Official Translation », dans Y. Gambier et L. van Doorslaer, dirs. Handbook of Translation Studies, 2013.