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R.W. Sharples a publié en 2008 une nouvelle édition du texte grec de la Mantissa attribuée à Alexandre d’Aphrodise[1]. C’était la suite logique et annoncée de sa traduction anglaise de cet ouvrage parue en 2004[2]. Ayant travaillé intensivement la Mantissa, nous avons remarqué quelques problèmes dans l’édition du texte grec de Sharples. Ils méritent d’être soulignés. Les références qui suivent reprennent la numérotation de l’édition de la Mantissa par I. Bruns, qui est toujours valide dans l’édition Sharples.
À trois reprises, Sharples n’a pas imprimé dans le corps du texte la leçon que l’apparat critique indique qu’il a choisie. Reprenant sans doute le grec de l’édition Bruns à partir du Thesaurus Linguae Graecae, il aurait oublié d’en modifier certains passages.
148.27. Le texte grec est celui de Bruns : κατ᾿ αὐτὸ. Or, l’apparat critique rapporte que Sharples désire reprendre la conjecture de Wendland et d’Accattino : κατ᾿ αὐτὰ. C’est ce que confirme la note 65 de son introduction, qui énumère les passages dans lesquels des conjectures des commentateurs modernes ont été adoptées.
155.27. Le texte grec est celui de Bruns : εἰσιν, πλὴν. Mais l’apparat critique suggère autre chose. Le passage devrait se lire : [εἰσιν] <χωρισθεῖσαι δὲ οὐκέτι>, πλὴν. Sharples (2004) voulait déjà modifier le passage en suivant la suggestion de Bruns : [εἰσιν] < οὐκέτι δὲ χωρισθεῖσαι >, πλὴν.
169.18. Sharples imprime ἡ <κατὰ τὴν>, mais selon l’apparat critique, il souhaite reprendre la suggestion de Bruns : ἡ < κατὰ τὸ>. C’était le choix qu’il avait fait en 2004.
En trois occasions, Sharples rend mal compte de l’édition Bruns.
123.4. L’apparat indique que l’ajout d’un ἕτι vient d’une suggestion de Rovida. Mais il ne mentionne pas que Bruns avait pris sur lui de faire cette addition.
136.29. Sharples fait une addition dont la source serait une suggestion de Bruns : τὸ ὁρᾶν <γίνεσθαι> λέγοντας. Après vérification, Bruns suggérait plutôt τὸ ὁρᾶν λέγοντας <γίνεσθαι>.
142.28. L’apparat omet de mentionner que le αἱ dans αἱ ὕελοι est une conjecture de Bruns. Ce dernier indique, ce que ne fait pas Sharples, que le manuscrit V et l’édition Aldine donnent οἱ comme leçon.
Il faut apporter en outre deux modifications aux notes 65 et 67 de l’introduction de Sharples (2008). À la note 65, il faut corriger le renvoi à 166.13, car il s’agit plutôt de 167.13. Et à la note 67, il faut ajouter 155.27, car la correction de Sharples (2008) ne correspond pas à celle faite dans Sharples (2004).
Parties annexes
Notes
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[1]
R.W. Sharples, Alexander Aphrodisiensis, De anima libri mantissa, a new edition of the Greek text with introduction and commentary, Berlin, New York, de Gruyter, 2008.
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[2]
R.W. Sharples, Alexander of Aphrodisias, Supplement to « On the Soul », translation, Ithaca, New York, Cornell University Press, 2004.