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Instrument de travail
1. Guido Treffler et Peter Pfister, coord., Erzbischöfliches Archiv München Julius Kardinal Döpfner. Archivinventar der Dokumente zum Zweiten Vatikanischen Konzil. Regensburg, Verlag Schnell und Steiner (coll. « Schriften des Archivs des Erzbistums München und Freising », Band 6), 2004, 1 082 p.
La participation des Allemands (Pères et periti) à Vatican II a été très importante. Toutefois, à ce jour, la mise en valeur de cette participation demeure limitée. La présentation de l’inventaire des papiers conciliaires Döpfner représente certainement une étape importante et pourrait, à terme, stimuler la recherche sur Vatican II en Allemagne.
On n’a pas à faire une longue démonstration de l’importance du fonds Döpfner pour l’étude de Vatican II. Celui-ci, membre de la Commission centrale préparatoire et du secrétariat pour les affaires extraordinaires, a été ensuite appelé à participer à la Commission de coordination et à être, à partir de la deuxième période, modérateur du concile et, à ces derniers titres, auteur de ce qui est désormais appelé le « Plan Döpfner » et au centre des discussions sur la clôture du concile. Ainsi, après l’inventaire des papiers Lercaro et Suenens, la publication de cet inventaire donne au chercheur un accès encore plus approfondi aux travaux des modérateurs et de la Commission de coordination. Cela n’est pas insignifiant si l’on veut étudier la dynamique des rapports entre le pape (que les modérateurs rencontraient à chaque semaine) et l’assemblée, entre les différentes instances de direction du concile (secrétariat général — on n’a qu’à voir le nombre de pièces se rapportant à Felici dans l’index des noms propres, p. 948 — conseil de présidence, tribunal administratif, etc.) et entre les modérateurs et les présidents des diverses commissions.
L’ouvrage s’ouvre par une brève préface du cardinal Wetter suivie d’un mot de présentation de P. Pfister. L’introduction (p. 15-25) de G. Treffler, après quelques mots sur les recherches entourant les sources conciliaires, présente les éléments essentiels d’une biographie du cardinal Döpfner avant de mettre en valeur sa contribution à Vatican II et de fournir des informations sur la conservation de ses papiers conciliaires dans les archives du diocèse de Munich et Freising. Viennent immédiatement les principes qui ont guidé la mise en ordre des papiers et la présentation de l’inventaire qui, à ce chapitre, suit les meilleurs exemples dans le domaine. Une dernière partie de l’introduction fournit un panorama du contenu des archives conciliaires Döpfner et propose quelques thèmes de recherche possibles sur la base de cette riche documentation.
L’inventaire lui-même est aussi précédé d’une chronologie détaillée du concile (p. 27-34) et d’une bibliographie extensive des travaux qui concernent — de près ou de loin — la contribution du cardinal Döpfner à Vatican II.
Par la suite (p. 47-910), l’ouvrage présente de manière détaillée (avec un résumé du contenu) les 5 387 pièces (ce qui est considérable) que contiennent ces archives. Il s’agit là d’un travail remarquable. Dans cet ensemble, on retient surtout, comme source inédite d’un intérêt particulier, les notes et journaux conciliaires de Döpfner (Konzilstagebücher) et l’abondante correspondance de l’archevêque de Munich (la correspondance, à elle seule, occupe près de 400 pages de l’inventaire), soit avec d’autres Pères conciliaires (p. 115-237), des théologiens (en particulier Mörsdorf, Rahner, Tilmann, Hirschmann, Schmauss et Häring, dans une moindre mesure et par ordre décroissant, avec les théologiens allemands Grillmeier, Semmelroth, Volk, Vorgrimler, Ratzinger, Schlier et Küng, et très peu avec Bertrams pourtant si influent auprès de Paul VI), des laïcs et des associations de toute sorte, aussi bien catholiques que des organisations non catholiques. Les théologiens étrangers réputés coryphées du concile (Congar, Philips, etc.) occupent finalement une part congrue, preuve supplémentaire, s’il le faut, de communications somme toute difficiles entre les diverses aires linguistiques. Outre les évêques allemands (Frings, Hengsbach, Jaeger, Schäufele, Schröffer, en particulier et König de Vienne), les figures dominantes qui se dégagent de cet inventaire sont les papes (Jean XXIII et Paul VI) et l’entourage immédiat de Paul VI (Dell’Acqua, Colombo), les membres des organes directeurs du concile — la figure de Felici écrasant pratiquement toutes les autres — en particulier des modérateurs et, au premier titre, Suenens, puis Lercaro (Dossetti) — Agaganian étant un peu laissé dans l’ombre — le Secrétaire d’État (Cicognani) occupant une place de choix, avant celle qui revient à d’autres membres des organes directeurs : Tisserant, Spellmann, etc. Viennent ensuite les noms des présidents de commission (Ottaviani, Marella, Pizzardo, Bea, Cento). Peu d’évêques hors de ces cercles retiennent vraiment l’attention, outre Léger, Elchinger, qui représente vraiment le trait d’union entre l’épiscopat français et allemand, Ruffini et Siri.
Fait remarquable, l’inventaire est suivi non seulement d’un index des noms de lieux et de personnes, mais également d’un index thématique fort élaboré (p. 979-1080) et très utile pour une bonne navigation dans cet ensemble volumineux. Malheureusement, les nombreux coups de sonde à partir de l’index des noms propres ne nous ont pas toujours donné des résultats satisfaisants, la pièce à laquelle renvoie l’index ne correspondant apparemment pas toujours à la personne indiquée dans l’index.
Fait remarquable aussi, l’inventaire ne s’intéresse pas seulement au concile et à sa préparation (qui occupe près de 100 pages), mais également à la période postconciliaire, Döpfner ayant été membre de la Commission centrale postconciliaire. Cela permet ainsi de lever le voile sur la première étape de la réception de Vatican II.
En somme, un travail remarquable qui encouragera les études en langue allemande sur l’histoire de Vatican II et qui conduira peut-être à l’élaboration d’autres inventaires de fonds allemands sans doute fort riches et dont l’ouverture contribuerait à approfondir notre connaissance de l’événement conciliaire.
Documents
2. Vatikanoko II. Kontzilio Ekumenikoa. Konstituzioak, Dekretuak, Adierazpenak eta Dokumentu osagarriak. Bilbao, Deustuko Unibertsitatea, 2003, 1 504 p.
Quarante ans après Vatican II, on assiste encore aujourd’hui, en Europe, à la traduction des textes conciliaires, ce qui leur permet d’être mieux connus des catholiques. Il a fallu attendre cet anniversaire avant de disposer d’une traduction en langue basque, une des plus anciennes langues européennes encore vivantes, des textes conciliaires. La traduction qui nous est offerte a été faite à partir de l’original latin — dont on trouve toujours le texte en regard — par Luis Baraiazarra (OCD). Cette traduction est précédée d’une présentation (p. 25-27) réalisée par l’évêque de Bilbao, Ricardo Blázquez, et d’une longue et consistante introduction (p. 29-44) signée par Angel M. Unzueta que l’on connaît pour ses travaux sur la réception de Vatican II au Pays basque. En plus des 16 documents conciliaires eux-mêmes, l’ouvrage présente aussi plusieurs documents relatifs au concile (1961-1965) : discours d’ouverture de Jean XXIII et de Paul VI, adresse de Paul VI aux Nations Unies, etc. (p. 1005-1148). Certains textes, aujourd’hui regardés comme importants, notamment les lettres de Jean XXIII du 11 septembre 1962 et de l’épiphanie 1963 sont toutefois absents, comme le sont les messages finaux du concile.
Enfin, l’ouvrage se complète par la présentation d’une chronologie des événements (1958-1967) entourant la tenue du concile (p. 1151-1174), d’un index des sources bibliques (p. 1175-1182) et des sources patristiques (p. 1183-1185) utilisées dans les documents conciliaires, sans que ne soit présenté cependant un index des textes pontificaux ou conciliaires repris dans les documents de Vatican II.
Plus original par rapport aux autres éditions des textes conciliaires, on remarque un index (p. 1187-1188) des passages de Vatican II cités et repris dans les textes postérieurs promulgués par le concile. On peut ainsi observer la réception que le concile lui-même fait des premiers documents adoptés. Finalement, l’ouvrage est complété par un index thématique fort élaboré (p. 1189-1497).
Il s’agit là d’une initiative très heureuse en cette année anniversaire de la clôture de Vatican II.
3. Femina ÁlvaresAlonso, « Primato e collegialità alla luce del “Fondo Maccarone” »,Richerche e Documenti, 03, III, 1 (2003). Città del Vaticano, Pontificia Università Lateranense, p. 11-64.
Après nous avoir présenté les fonds conciliaires des pères clarétains espagnols romanisés (Larraona, Tabera et Gutiérrez) dans son dernier numéro, le volume 3 du Bulletin semestriel du Centro Vaticano II de l’Université du Latran nous offre cette fois une série de 14 documents, introduits par Femina Álvares Alonso, tirés du fonds Maccarone et se rapportant à la question de la collégialité et de son rapport à la primauté. Cet ensemble commence par un différend survenu entre les periti (Rahner, Ratzinger, d’une part et Salaverri et Maccarone, d’autre part) dans la sous-commission V du De Ecclesia de la commission théologique. Le différend porte d’une part sur le fondement biblique (et patristique) de la collégialité et, d’autre part, sur le collège comme sujet du pouvoir suprême et plénier dans l’Église universelle. En somme, ce qui était visé, c’était l’« erreur » de la « cogubernatio » ou de tenir qu’il y a deux sujets du pouvoir suprême et plénier dans l’Église universelle. L’ensemble des documents nous montre comment Maccarone a tenté de faire valoir son point de vue aux différentes étapes de la discussion, trouvant en particulier chez Browne un allié à sa cause.
La présentation de ces nouveaux documents honore parfaitement le titre de ce bulletin semestriel et on ne peut que souhaiter que cette tradition de publication de documents se poursuive. Inutile de dire qu’il s’agit là de papiers inédits et qui, sans changer de manière importante l’interprétation des faits, n’en ajoutent pas moins à notre connaissance de Vatican II et permettent aussi d’éclairer les débats postconciliaires sur cette question.
Dans une recension de l’ouvrage de Turbanti et de Faggioli sur les fonds conciliaires (p. 78), le directeur du Centro signalait que les fonds romains apparaissent sous-représentés. Cette remarque est juste et on ne peut que se réjouir que le travail poursuivi au Centro conduise à mettre à jour des documents qui contribueront à éclairer l’histoire de Vatican II.
Monographies
4. Paul Pulikkan, Indian Church at Vatican II. A Historico-Theological Study of the Indian Participation in the Second Vatican Council. Trichur, Kerala, Marymatha Publications (coll. « Marymatha Publications », 1), 2001, lxii-591 p.
La publication de la thèse de doctorat de Paul Pulikkan représente une contribution importante à l’histoire de Vatican II. En effet, malgré tous les efforts, cette histoire demeure encore trop occidentale et les travaux entrepris jusqu’ici sur la contribution de l’Afrique ou de l’Océanie sur Vatican II demeurent trop souvent décevants[1]. Avec la thèse d’O. Beozzo sur l’épiscopat brésilien, cette publication est pour ainsi dire le premier travail de synthèse qui nous présente la contribution d’un épiscopat non occidental (ou d’un épiscopat missionnaire) à Vatican II. Dans le cas, on a affaire à un épiscopat important : numériquement l’épiscopat le plus important d’Asie et l’épiscopat qui arrive au septième rang mondial, à l’époque du concile, pour le nombre de ses membres. Plus encore, fait assez original, cette Église de l’Inde, comprend trois rites : le rite latin et deux rites orientaux. Enfin, cette Église, proprement en situation missionnaire, est largement minoritaire et est en contact constant avec des traditions religieuses plus anciennes que le christianisme : le bouddhisme et l’hindouisme. On le devine, cet épiscopat sera porteur de préoccupations et de questions originales et il est important d’entendre sa voix au concile.
Le premier chapitre présente un panorama de la situation du catholicisme à la veille de Vatican II. Là aussi, comme en Afrique, en Europe ou en Amérique, les réveils n’ont pas attendu Vatican II. Il est donc toujours un peu hasardeux de parler en termes « d’avant » et « d’après », comme si Vatican II traçait une frontière nette entre deux époques. La tenue d’un concile plénier en 1950 est déjà porteuse d’une requête d’adaptation à la situation de l’Inde et la création de la conférence épiscopale pose les premiers jalons des requêtes à venir. Plus encore, la semaine d’étude nationale de 1956 formule les premières réflexions sur les rapports entre le christianisme et les cultures et thématise les premières requêtes dans le domaine de l’adaptation liturgique. Cela sera repris et élargi par les délégations indiennes à la semaine missiologique de Louvain (1958) et de Nimègue (1959). Les requêtes dans le domaine de l’adaptation liturgique se précisent et deviennent alors explicites. Manifestement, l’histoire actuelle du mouvement liturgique ne prend pas suffisamment en compte les ferments de renouveau que l’on retrouve alors dans les Églises d’Afrique, d’Asie et d’Amérique et on a trop tendance à le confiner à la Belgique, la France et l’Allemagne. Ce premier chapitre est sans doute l’un des plus intéressants de ce livre, parce que ce qui y est rapporté est encore trop peu connu en Occident.
Le deuxième chapitre aborde les phases antépréparatoires du concile et examine en particulier les vota des évêques indiens. À côté de requêtes plus traditionnelles (la définition de nouveaux titres mariaux), le mot clé de ces vota est sans doute « adaptation ». L’adaptation est suggérée dans à peu près tous les domaines de l’activité de l’Église : la formation des prêtres, la pastorale catéchétique, la liturgie, etc. Toutefois, bien au-delà de cette requête d’adaptation, il y a tout un développement sur la décentralisation de l’Église : un désir de voir le code de droit canonique révisé de telle sorte qu’il se limite à des lois générales pour l’Église universelle et accorde plus de facultés aux évêques locaux ; que les conférences épiscopales aient plus de pouvoirs et que la curie leur abandonne un certain nombre de pouvoirs. La réforme liturgique est également un point d’attention central dans ces vota, de même que la requête au sujet de la restauration du diaconat permanent. Comme on pouvait s’y attendre, le rapport synthèse des vota ne reflète pas exactement leur teneur, la question de la décentralisation de la curie étant notamment ignorée.
Le chapitre trois s’intéresse quant à lui à la participation de sept évêques et de cinq théologiens indiens aux diverses commissions préparatoires du concile et, plus largement, à l’évolution de la pensée des évêques indiens au cours de cette période. À nouveau, les grandes questions qui retiennent l’attention des Indiens à la Commission centrale préparatoire sont la décentralisation de la curie, l’ordination de diacres mariés, la réforme et l’adaptation de la liturgie, les missions, etc.
Le reste du volume suit un plan commandé par le déroulement du concile, un chapitre étant consacré à chaque période conciliaire. En plus de leur participation remarquée au débat sur la liturgie (avec des requêtes bien précises au chapitre de l’usage du vernaculaire et du rôle des conférences épiscopales dans l’adaptation de la liturgie), l’attention de l’auteur se porte sur quatre faits significatifs qui marquèrent la première session : la lettre collective des évêques indiens de février 1962, une tentative (mai 1962) en vue de coordonner les efforts des évêques d’Asie au moment du concile ; l’impréparation des évêques indiens à participer activement au concile (arrivés à Rome sans secrétariat ni théologiens), le travail en conférence épiscopale, malgré leur dispersion à Rome. Au total, leur participation assez significative à cette première session peut se ramener aux accents suivants : nécessité d’adapter la vie de l’Église aux territoires de mission, adaptation aux cultures, attention aux chrétiens non catholiques et aux non-chrétiens et souci pour les pauvres.
On retrouve pratiquement les mêmes accents lors des débats de la seconde session, en particulier lors du débat sur le De Ecclesia, le De Episcopis et le De Ecumenismo. Encore là, une sensibilité missionnaire et oecuménique distinguait les interventions de l’épiscopat indien. Des thèmes similaires étaient également abordés : la décentralisation de la curie romaine, le renforcement des pouvoirs des conférences épiscopales, etc. Si des préoccupations semblables occupèrent la troisième session, la première discussion des schemata sur la liberté religieuse, les religions non chrétiennes et du schéma XVII (discernement des signes des temps, défense de la dignité humaine, croissance de la population, pauvreté, faim et justice, dignité du mariage et de la famille, guerre et paix) allaient donner l’occasion aux évêques indiens de faire valoir leur point de vue propre sur ces questions qui les concernaient vivement. De même, la discussion sur les Églises orientales et sur l’activité missionnaire de l’Église allait les intéresser grandement.
Une des particularités de cet ouvrage est de consacrer un chapitre entier (chapitre 7) au pèlerinage de Paul VI à Bombay pour le 38e congrès eucharistique international (novembre-décembre 1964). L’expérience de dialogue, de catholicité auquel il donna lieu et l’appel à la solidarité auquel il conduisit contribuait, en quelque sorte, à mettre concrètement en oeuvre ce que le concile tentait d’élaborer péniblement. À cet égard, ce voyage de Paul VI en pays de mission, dans un monde pauvre et majoritairement non chrétien, allait servir les fins du concile.
L’ouvrage de P. Pulikkan, réalisé sans un accès à des fonds d’archives qui auraient été d’un grand secours, éclaire tout de même d’une lumière neuve l’histoire de Vatican II et représente une véritable contribution à cette reconstruction historique qui comporte plusieurs pièces. Il permet de situer Vatican II sur un horizon plus vaste que le monde européen, celui d’une jeune Église aux prises avec des défis particuliers, un épiscopat de plus en plus conscient des défis qui s’ouvrent à lui : la rencontre des non-chrétiens, la pratique de l’oecuménisme, l’adaptation aux cultures, la solidarité avec les pauvres, la collaboration entre Églises de rites différents, etc. Il est significatif que dans l’index des noms propres, celui de Schillebeeckx n’apparaisse qu’une fois (il a donné une conférence aux évêques de l’Inde au cours de la première session). On est loin de l’idée d’un concile entièrement mené par les periti européens qui auraient en quelque sorte apporté la révélation à ces pauvres évêques ignorants qui n’étaient pas à même de voir les enjeux. Ce qui est intéressant dans cet ouvrage, c’est de voir que, dès avant le concile, les évêques étaient conscients de la nécessaire adaptation (de la liturgie en particulier) aux cultures et aux pays de mission ; du rôle indispensable des conférences épiscopales dans ce travail d’adaptation — ce qui signifiait une décentralisation du gouvernement de l’Église catholique et une profonde réforme de la curie romaine —, du défi que représentaient la rencontre avec les religions non chrétiennes, le respect des traditions propres des Églises orientales, le travail oecuménique sur le terrain, la construction de la solidarité avec les pauvres et le travail en faveur de la justice et de la paix.
L’auteur, à partir des sources qui lui étaient disponibles (la plupart étant des sources imprimées) a réussi un travail remarquable. La clarté de l’exposé et sa cohérence figurent parmi les qualités de cet ouvrage. La lecture d’un tel ouvrage comble pour une part notre ignorance de la vie ecclésiale en Asie à l’époque de Vatican II et nous permet de comprendre les développements de cette Église au cours de la période postconciliaire.
5. Riccardo Burigana, Dei Verbum. Per il 40o anniversario del Concilio Vaticano II. Testo integrale e commento teologico-pastorale e conclusione S.E. Mons. Luciano Pacomio. Casale Monferrato, Edizioni Piemme, 2002, 182 p.
Cet opuscule célèbre de manière originale le 40e anniversaire de Dei Verbum. Destiné à un large public, mais reposant sur une solide connaissance du dossier, ce petit volume reconsidère l’un des plus importants documents de Vatican II. En introduction (p. 9-57), R. Burigana présente, de manière bien documentée, le long itinéraire de l’exégèse catholique, de Providentissimus Deus à Vatican II, réservant la part la plus importante de cette introduction aux travaux entourant Vatican II. L’auteur, spécialiste de l’histoire de la rédaction de Dei Verbum, met ici à la disposition d’un large public les connaissances les plus à jour dans le domaine.
La partie centrale de l’ouvrage présente le texte de Dei verbum (original latin avec, en regard, la traduction italienne) en le découpant par chapitres. Chaque partie comporte d’abord une brève introduction historique, le texte lui-même suivi d’un commentaire théologique et pastoral de Mgr Pacomio.
La dernière partie, enfin, présente quelques documents utiles à l’interprétation de la Constitution : le texte du De fontibus revelationis, préparé par la commission théologique préparatoire, et du De verbo Dei élaboré à la même époque par le Secrétariat pour l’unité des chrétiens, texte sur lequel on attire trop peu souvent l’attention. Enfin, le livre se complète par des indications bibliographiques, un index des textes bibliques cités et un autre se rapportant aux textes des Pères de l’Église et du magistère.
Un ouvrage simple et accessible, mais un travail de vulgarisation fondé sur une recherche approfondie et une connaissance solide de la question.
Actes de colloque
6. Rino Fisichella, dir., Il concilio Vaticano II. Recezione e attualità alla luce del Giubileo. Milano, Edizioni San Paolo s.r.l., 2000, 766 p.
À l’occasion du Jubilée de l’an 2000, le Comité central du Grand Jubilée a réuni, à Rome, pour un congrès, des personnalités, certaines bien en vue, d’autres plus inconnues, surtout d’Europe, mais aussi d’autres continents. Il n’est pas facile de recenser l’ouvrage qui présente les Actes de ce colloque en raison d’abord de la différence de statut des auteurs. Certains, universitaires, d’autres, exerçant des fonctions très officielles dans le gouvernement de l’Église catholique (cardinaux responsables de dicastères, par exemple), ont des approches différentes lorsqu’il s’agit de se rapporter au concile et d’en faire une étude. On ne s’attend donc pas à des niveaux de parole comparables et cette diversité crée chez le lecteur une impression d’hétérogénéité. Est-on en présence d’études scientifiques sur les textes du concile ou l’ouvrage relève-t-il d’un autre genre de discours ? De plus, cette impression d’hétérogénéité vient probablement du fait que les auteurs qui ont contribué à cet ouvrage, qui se propose de traiter de la réception et de l’actualité de Vatican II, ne travaillent pas avec un même concept de réception, concept que les auteurs ne prennent pas soin de définir (sauf Angelo Scola, alors recteur au Latran). Cette absence de définition du concept fédérateur de ces diverses contributions a pour effet de laisser « indéfini » l’objet même de l’ouvrage, si bien que les contributions sont d’ordre assez divers. Certaines sont des prises de position sur des questions disputées à ce moment de la réception de Vatican II, d’autres sont proches du commentaire des textes conciliaires alors que d’autres enfin tentent, avec parfois plus de succès, d’examiner la réception du concile, examen qui demeure souvent trop général, puisqu’on tente d’embrasser la totalité du catholicisme et, par conséquent, un peu superficiel.
Hormis la contribution de Jean Vanier sur l’appel à la sainteté, chaque chapitre de la première partie a pour thème l’une ou l’autre des quatre constitutions conciliaires. La seconde partie se propose d’explorer l’actualisation du concile, autour de quelques grands thèmes : la transmission de la foi, la liturgie, la mission ad gentes, l’oecuménisme, la recherche théologique, théologie et spiritualité, formation et vie sacerdotale, inculturation, la liberté religieuse, le dialogue interreligieux. Les nombreux chapitres rassemblés autour de ces thèmes sont de qualité bien inégale et il serait difficile de poser un jugement d’ensemble. Certains travaillent des questions précises ou à partir de contextes bien délimités et, du coup, parviennent généralement à approfondir les questions traitées, dépassant le commentaire général pour produire une recherche originale qui ne répète pas ce que l’on entend partout par ailleurs. D’autres au contraire, sans doute plus ambitieux, embrassent trop large mais ne parviennent pas à bien étreindre ce qu’ils ont embrassé. On se demande aussi ce qui a guidé la détermination des espaces de la réception. Ainsi, pour la recherche théologique, les deux études qui dressent la situation dans deux continents (l’Amérique du Nord — entendons les États-Unis — et l’Afrique), sont suivies d’un chapitre qui présente la situation au Pérou, alors qu’on se serait attendu à trouver un chapitre sur l’Asie et l’Europe, par exemple. De même, on se demande quel est l’intérêt particulier de présenter un chapitre sur la situation du renouveau liturgique aux États-Unis ou sur la formation des prêtres en Espagne et en France. N’aurait-il pas été intéressant de présenter des études comparatives à partir de situations plus diverses ?
Dans toute la littérature actuelle sur Vatican II, cet ouvrage se distingue finalement par le fait que bon nombre d’auteurs qui y contribuent ne sont pas, par ailleurs, réputés pour avoir publié beaucoup ou poursuivi des recherches approfondies sur Vatican II au cours des dernières années. On n’a pas affaire ici à un groupe de spécialistes sur la question. Cela a sans doute un avantage, celui de déplacer les perspectives, de faire valoir d’autres points de vue et de faire entendre d’autres voix. Cela dit, l’ouvrage aurait gagné à être mieux construit, autour de concepts de réception et d’actualisation mieux définis. Il en aurait ainsi gagné en cohérence et en homogénéité.
7. Mathijs Lamberigts et Leo Kenis, dir., Vatican II and its Legacy. Leuven, Leuven University Press et Peeters (coll. « Bibliotheca Ephemeridum Theologicarum Lovaniensium », CLXVI), 2002, xv-512 p.
Sept ans après la tenue du colloque international « Vatican II and its Heritage », le présent volume publie les contributions données à cette occasion. La première originalité de cet ouvrage est de donner la parole à l’espace néerlandophone européen (la Flandre belge et les Pays-Bas), les auteurs en provenance de cet espace présentant la majorité des contributions, l’autre espace important étant l’Amérique du Nord. Il s’agit d’un catholicisme qui a contribué de manière importante à Vatican II et qui, depuis, a connu des évolutions fort importantes. Le deuxième fait significatif est la place qu’occupe dans l’ensemble la Constitution Gaudium et spes (quatre contributions s’y rapportent directement) et la théologie morale (quatre contributions). On sait que la première est souvent considérée comme dépassée du fait qu’il s’agit d’une constitution pastorale, et liée à un contexte donné. Ici, au contraire, on fait ressortir toute l’actualité de ce document conciliaire. Quant à la seconde, plusieurs ont dit jusqu’ici que la morale avait été laissée pour compte à Vatican II, les théologiens moralistes n’ayant pas occupé le devant de la scène au concile. Pourtant, ici, on montre bien l’importance de Vatican II dans l’inflexion des perspectives en théologie morale, même si aujourd’hui on est tenté de réinterpréter de manière minimale des affirmations de Vatican II (voir la contribution de Mary Elsbernd). L’ecclésiologie et la liturgie, quant à elles, n’occupent pas toute la place comme cela est souvent le cas, les contributions sur la liturgie — qui abordent des questions telles le renouveau du sacrement de la réconciliation et la participation à la liturgie à partir des célébrations en absence de prêtres — nous permettant de sortir des sentiers battus et des discours entendus. Le volume accorde également une attention importante à la question de la Révélation (deux contributions) et des ministères (quatre contributions), sujet souvent négligé, mais si capital au cours de la période postconciliaire. Enfin, une section entière du volume est consacrée à la réception de Vatican II dans divers continents : J. Grootaers fait état des développements postconciliaires en Europe, G. Fogarty rappelle l’expérience américaine (plus modestement on aurait dit états-unienne) de la Déclaration sur la liberté religieuse, G. de Schrijver nous présente les développements en Amérique latine depuis Medellín jusqu’à Santo Domingo et, finalement, F. Kabalese Lumbala trace le chemin qui va de Vatican II au synode pour l’Afrique, à partir de la question de l’inculturation. Le tout est précédé d’un chapitre signé par G. Alberigo sur « Vatican II et son héritage » qui traite de l’herméneutique de Vatican II à partir de l’identité originale de ce concile.
8. Günther Wassilowsky, dir., Zweites Vatikanum : vergessene Anstöße, gegenwärtige Fortschreibungen. Freiburg im Breisgau, Herder (coll. « Quaestiones disputatae », 207), 2004, 206 p.
Le paysage théologique allemand est marqué par la présence, dans les universités d’État, de facultés catholiques et protestantes, mais aussi d’« académies catholiques » soucieuses de créer un lien entre la théologie scientifique, la pensée contemporaine et un public plus large. En 2002, l’académie du diocèse de Mayence a ainsi convoqué un colloque, dont les contributions sont rassemblées ici. Les deux parties du volume veulent esquisser la situation d’avant le concile (I) et celle qui prévaut, 40 ans après son ouverture (II), le passé et l’avenir devant être compris comme complémentaires (cardinal Lehmann, p. 74).
Wilhelm Damberg (p. 9-30) présente deux piliers de la vie catholique, les paroisses et les « Verbände », ces derniers étant une particularité allemande. Pour répondre à la question de savoir si le concile est venu trop tôt ou trop tard, l’auteur part de statistiques sur la vie religieuse, dont une baisse constante se dessine dès les années 1930. L’après-guerre, bien que représentant un catholicisme au sommet de sa vitalité et de son influence sur la nouvelle RFA (la situation est encore bien différente en RDA), préfigure déjà les crises postconciliaires. C’est avant tout la jeune génération, marquée par un changement de mentalité, qui se distancie par rapport à l’Église, comme en témoignera bientôt la chute du nombre d’ordinations. Damberg livre aussi des observations sur les mariages mixtes, sur la presse diocésaine, sur l’accueil de l’annonce du concile dans les paroisses et sur les « Verbände », parmi lesquelles seules les « Frauen- und Müttervereine » semblent avoir compris les enjeux du concile.
Günther Wassilowsky examine les attentes de Karl Rahner à l’égard du concile à trois moments charnières : 1959, au moment de son annonce, 1962, lors de son ouverture, et 1965, au moment de sa clôture (p. 31-54). En 1959, il s’exprimait, avec une prudence sceptique, à propos du processus même du concile, son sujet encore flou et son caractère « oecuménique ». En 1962, il met en garde contre des attentes exagérées, qui contrastaient notamment avec les schemata préparés. Distinguant avec Rahner les dimensions charismatiques et institutionnelles du concile, Wassilowsky met néanmoins l’accent sur des présupposés charismatiques, dont le concile dépendait concrètement. Une fois le concile clos, Rahner présente celui-ci comme un commencement ne devant en aucun cas servir à l’Église de prétexte pour se reposer. Résumant son expérience conciliaire, il insiste sur un point central : au concile, les différents courants théologiques ont trouvé en toute liberté une expression commune de la foi.
Peter Henrici, évêque auxiliaire de Coire, évoque ses réflexions personnelles (p. 55-70). Pour cet étudiant jésuite des années 1950, nourri de la nouvelle théologie et du mouvement liturgique, de l’enseignement de Pie XII et de l’esprit de la faculté de Louvain, les tendances approuvées par le concile n’étaient guère nouvelles. Henrici mentionne notamment le sens de l’histoire, menant non sans difficultés à une compréhension historique de la vérité ainsi que le dialogue avec les non-catholiques — à Louvain, la théologie s’est rendu compte des dimensions linguistiques et culturelles de l’oecuménisme, ce qui d’ailleurs n’est pas sans intérêt si l’on veut comprendre le rôle de théologiens non romains au concile. Et surtout, suivant plusieurs modèles, on a mis en valeur la dimension anthropologique de la théologie. Considérant les soupçons de modernisme qui pesaient sur ces différents courants, Henrici estime que le concile a dépassé l’antithèse modernisme/ antimodernisme, et cela en évitant ce que Congar a nommé, à la suite de Blondel, le « monophorisme ».
Le cardinal Karl Lehmann, président de la conférence épiscopale allemande, présente toute une herméneutique conciliaire (p. 71-89). Il propose de comprendre Vatican II comme « processus » (p. 72). Ainsi, les textes conciliaires, souvent considérés d’un mauvais oeil comme « compromis », apparaissent plutôt dans une « pluridimensionnalité » (p. 74) pleine de richesse. Ne pouvant pas donner de réponses à toutes les questions, ces textes laissent souvent à la réception du concile le soin de chercher une synthèse que celui-ci ne pouvait pas offrir. Tradition et innovation, lettre et esprit, aspects pastoral et dogmatique, rédaction et réception d’un texte conciliaire ne s’excluent pas, mais sont complémentaires. Lehmann concrétise ses réflexions à partir de Gaudium et spes, injustement qualifié de trop optimiste selon le cardinal, et dont l’« éthos » (84) est le modèle d’une réception qui est encore loin d’être achevée. Quelques réflexions au sujet de la question de Dieu, la transmission de la foi, l’Église servante et ouverte au dialogue sont proposées aux nouvelles générations, qui doivent découvrir les impulsions de Vatican II.
Helmut Hoping retrace les discussions récentes autour de la liturgie renouvelée par le concile (p. 90-115). Présentant quelques publications clés, il évoque le climat souvent combatif dans lequel les cinq positions principales de ces discussions (p. 93) sont articulées. Hoping met d’abord en garde contre une « désacralisation » de la liturgie (p. 94), qui aurait trop négligé ses dimensions cultuelle et symbolique. Ensuite, il présente la liturgie, ainsi que sa réforme, suivant la conception qu’en donne Sacrosanctum concilium. Deux paragraphes sont consacrés aux discussions autour de la celebratio versus populum et aux problèmes de l’inculturation et de l’unité de la liturgie romaine. Pour débloquer les discussions décrites par H., il serait peut-être utile d’appliquer l’herméneutique proposée par Lehmann, d’autant plus que Sacrosanctum concilium a été voté bien avant la fin du processus conciliaire.
Abordant la constitution Lumen gentium, Peter Walter se concentre de manière exemplaire sur les relations entre les Églises locales et l’Église universelle (116-136). Lumen gentium ne part pas seulement de l’épiscopat, caractérisé par la collégialité au sein de laquelle la papauté garantit l’unité, mais aussi de la fonction ecclésiogénétique de l’eucharistie, liant ainsi unité indispensable et pluralité légitime. Walter retrace la dispute entre les cardinaux Kasper et Ratzinger et renvoie à l’oeuvre de J.-M. Tillard pour combiner les dimensions locales et universelles de l’Église. Pour répondre aux défis actuels, la foi doit être incarnée à nouveau dans le monde contemporain, qu’il ne faut pas seulement juger négativement. Cet aggiornamento toujours difficile et complexe exige de prendre en considération l’expérience des croyants et de « trouver collectivement la vérité », comme l’a suggéré Karl Rahner en se référant à son expérience conciliaire.
Le théologien protestant Gunther Wenz rappelle le rôle du concile pour l’oecuménisme actuel (p. 137-153). Avant de traiter de Lumen gentium et Unitatis redintegratio, il met l’accent sur la liberté religieuse, une véritable « nouveauté » (139), qui change d’emblée la situation du dialogue oecuménique. Pour l’interprétation du « subsistit in », il se réfère à la dispute entre Kasper et Ratzinger, mais aussi à Dominus Jesus, dont il se demande si ce n’est une interprétation trop restrictive du concile. Pour Wenz, on devrait partir du baptême avant de traiter des différences, comme l’a fait Unitatis redintegratio 22.
En proposant une relecture de Nostra aetate, Roman Siebenrock met en rapport l’histoire du texte, ses interférences avec les autres documents conciliaires, le caractère événementiel du concile et son esprit ainsi que les exigences d’une approche contemporaine (p. 154-184). Pourtant, il ne considère ses réflexions que comme préliminaires à un grand commentaire systématique qui paraîtra dans le cadre d’un recueil de commentaires en plusieurs tomes, dont la publication est annoncée à partir de septembre 2004. La déclaration sur les religions non chrétiennes ne propose guère de définitions, mais plutôt un « habitus ecclésiologique » et une « grammaire théologique » (p. 175). Son caractère prudent et presque provisoire est tout sauf faiblesse, car il s’agit d’un dialogue inédit dont les enjeux ont considérablement évolué depuis le concile.
Finalement, Hans-Joachim Sander présente Gaudium et spes comme expression du type de « pouvoir » que le concile désire pour l’Église (p. 185-206). Le phénomène du « pouvoir » étant incontournable, Gaudium et spes veut pourtant le définir comme une capacité de servir et de construire la communion, au-delà des frontières de l’Église. À travers la genèse de cette « deuxième constitution sur l’Église » (p. 187), Sander précise encore la notion de pouvoir : En lisant les signes des temps, l’Église a le « pouvoir de la solidarisation » (p. 204), celui de renoncer aux ressentiments et d’accueillir la vocation de tous les hommes. Il en résulte des conséquences pour la compréhension du Dieu trinitaire, qui est au milieu de l’histoire sans jamais s’identifier à elle.
Ce volume ne prétend pas à l’exhaustivité, mais présente néanmoins des éléments centraux de la discussion sur la réception de Vatican II tels qu’ils sont perçus et discutés actuellement en Allemagne. Ainsi, il prend le relais de plusieurs publications allemandes autour du 30e anniversaire du concile.
Michael Quisinsky
Ouvrages de vulgarisation
9. Bernard M. Daly, Beyond Secrecy. The Untold Story of Canada and the Second Vatican Council. Ottawa, Novalis, 2003, 247 p.
10. Noël Copin, Vatican II retrouvé. Paris, Desclée de Brouwer, 2003, 192 p.
11. Gian Franco Svidercoschi, Un concilio che continua. Cronaca, bilancio, prospettive del Vaticano II. Postfazione del card. Roberto Tucci. Milano, Àncora Editrice, 2002, 185 p.
Dans des styles assez différents, deux journalistes ont choisi de rendre compte du concile Vatican II. Le premier, Bernard Daly, couvrit le concile comme envoyé du Service d’information de la conférence des évêques du Canada, le second, à titre de correspondant au journal La Croix. Dans les deux cas, le concile représente l’événement le plus marquant de leur carrière de journaliste et les deux n’ont pas la prétention de faire une histoire fouillée et approfondie de Vatican II, mais de rendre compte, pour un large public, de cet événement hors série. Le parallèle s’arrête toutefois là, car les deux ouvrages prennent ensuite des directions différentes et offrent des perspectives contrastées.
Le premier, Bernard Daly, se propose de présenter la contribution canadienne à Vatican II. En faisant appel, comme source principale, aux chroniques qu’il avait écrites à l’époque, l’auteur réussit à rassembler en un même volume et en six chapitres les éléments les plus importants de la participation canadienne à Vatican II. Toutefois, à défaut de s’appuyer sur un travail de fond dans les sources inédites et dans les Acta synodalia, l’ouvrage ne parvient pas tout à fait à dresser une histoire de la contribution canadienne à Vatican II, histoire qui reste encore à écrire. Certes, l’auteur s’appuie ici ou là sur des études qui permettent d’aller au-delà de l’information que le chroniqueur avait rassemblée à l’époque, mais certaines études importantes demeurent encore ignorées. On doit pourtant souligner un effort pour aller au-delà de la connaissance que l’on avait déjà de cette histoire. Je pense en particulier au travail dans les archives conciliaires du diocèse de Toronto, travail qui donne d’ailleurs de très heureux résultats. C’est là la bonne surprise que nous réserve la lecture de cet ouvrage. À défaut d’avoir fréquenté les Acta et les sources inédites, le travail des évêques canadiens dans les commissions demeure inexploré. On a plus souvent qu’autrement d’excellents résumés de leurs discours dans l’assemblée, ce qui n’est pas négligeable, puisque le grand public n’a pas facilement accès à ces textes publiés, au demeurant, en langue latine. De plus, l’ensemble a encore trop le caractère d’une chronique, le récit n’étant pas guidé par une problématique qui aurait fourni une unité et une cohérence à l’ensemble. Bref, un ouvrage qui met entre les mains du grand public des éléments intéressants de la contribution canadienne à Vatican II, notamment des évêques de Toronto et de l’Ouest canadien, contribution dont l’histoire demeure toutefois à compléter.
L’ouvrage de Noël Copin est, pour sa part, un peu différent. D’abord, il ne s’attache pas en particulier à la participation d’un épiscopat à Vatican II. Après trois brefs chapitres qui composent la première partie, intitulée significativement « L’événement », l’auteur considère trois monuments de Vatican II : la constitution sur l’Église, la Révélation, la liturgie, l’Église dans le monde et la liberté religieuse. Un récit bien mené, vif, bien écrit, agrémenté de nombreux témoignages recueillis à l’époque, d’anecdotes, de faits, etc. Si le spécialiste n’apprendra pas beaucoup de choses à la lecture de cet ouvrage, il tiendra pourtant le pari que s’est fait l’auteur : « témoigner de l’actualité et de la pertinence du concile » aujourd’hui.
Ces deux ouvrages ont le mérite de faire ce que les études spécialisées n’arrivent pas à faire : garder vivante, dans le grand public, la mémoire de Vatican II. C’est déjà là une grande chose.
De son côté, en 200 pages, Gian Franco Svidercoschi veut mettre en scène les 40 dernières années de l’Église catholique. On imagine le défi que représente la présentation en six pages des quatre périodes conciliaires, mais le défi n’est pas moindre (est-il seulement tenable) de présenter en six petites pages le pontificat de Jean-Paul II. L’ouvrage est bien écrit, on trouve parfois des perles, mais l’ensemble laisse songeur. Une histoire qui n’est pas souvent traversée de contradictions, de tensions, mais pleine d’optimisme qu’on oserait presque qualifier de naïf. Les lecteurs qui sont soucieux d’analyse n’y trouveront pas leur compte. Le tout est suivi d’une postface du cardinal Tucci et d’une brève chronologie (p. 179-182) du déroulement de Vatican II, depuis son annonce jusqu’à sa conclusion.
Synthèse
12. Giuseppe Alberigo, dir., Histoire du Concile Vatican II (1959-1965). T. IV. L’Église en tant que communion. La troisième session et la troisième intersession (septembre 1964-septembre 1965). Version française sous la direction d’Étienne Fouilloux, traduit par Jacques Mignon. Leuven, Peeters Publishers ; Paris, Les Éditions du Cerf, 2003, 822 p.
Le récit de ce quatrième volume de l’Histoire du Concile Vatican II semble rompre avec celui que nous rapportent les volumes deux et trois. D’une part, il met en scène la minorité qui intervient de manière désormais plus efficace et suivant une nouvelle stratégie, alors que la majorité semble un peu en déroute. D’autre part, au cours de cette troisième période, le concile semble être entré dans une autre étape. On est déjà manifestement pressé d’en finir et les difficultés s’accumulent. Le moment de l’euphorie est derrière nous. On n’est plus à imaginer ce que pourrait être le concile et à rêver à ce qu’il pourrait produire, mais on essaie péniblement de mener à terme l’oeuvre amorcée.
De plus, ce quatrième volume est vraiment dominé par la figure de Paul VI (le nombre d’entrées d’index est déjà éloquent) qui semble de plus en plus diriger le concile et intervenir personnellement dans la conduite des affaires. Cette première impression doit cependant être corrigée car, derrière l’autorité supérieure, se dissimulent bien des manoeuvres, puisque l’on lui prête parfois des volontés qu’elle n’a pas explicitement formulées. En somme, et ce travail d’enquête est loin d’être achevé, on voit de plus en plus la nécessité d’examiner les rapports entre le pape et les organes directeurs du concile (en particulier le secrétariat général), le pape et la curie (relire en particulier la p. 542 et 551), le pape et la minorité (p. 550) et le pape et la majorité qui fit parfois preuve de laxisme et de relâchement (p. 505 et 550). En occupant une position de carrefour entre tous les intervenants, les problèmes de communication (p. 489-490, 505) et d’interprétation allaient fatalement se multiplier. De plus, en acceptant d’arbitrer un certain nombre de questions ou en ne se contentant pas simplement d’être le notaire des voeux du concile, Paul VI, soucieux d’élargir le consensus, méticuleux et nuancé, prêt à écouter toutes les parties, s’exposait aux manipulations et risquait de devenir victime de la bureaucratie qui l’entourait, et d’être l’objet de bien des pressions et de bien des manigances, et il l’a été, parfois sans ménagement, la minorité étant plus soucieuse de faire cour auprès du pontife que la majorité, trop sûre d’elle-même. Sur Paul VI, rien ne remplacera, dans ce volume, les pages équilibrées et nuancées écrites par Tagle, au chapitre VI où, pour chaque question délicate qu’il aborde, il consacre une partie de son développement au rôle ou à l’attitude de Paul VI dans le traitement et le règlement de ces questions. Malgré ces belles pages, on n’a certainement pas encore écrit le dernier mot sur Paul VI au cours de cette troisième période, lui qui « apparaît presque automatiquement comme “le méchant” de l’histoire » (p. 494).
Ce quatrième volume met aussi en scène la minorité, Larraona en particulier et Felici dont l’ombre plane partout. Ni l’un ni l’autre ne sortent grandis de ces épisodes souvent pénibles, mais cela suggère qu’il sera nécessaire d’aller au fond des choses et d’explorer plus avant, sources en main, leur rôle au moment de cette troisième session du concile.
Sur le plan de l’argumentation, se dessinait de plus en plus clairement une ligne qui devait peser de plus en plus lourd dans la discussion de toutes les questions : rien, aussi bien quant à la lettre qu’au fond, ne devait rompre la continuité doctrinale des deux derniers siècles. Aussi, Vatican II devait-il davantage s’inscrire du côté de la continuité que de celui de l’innovation.
Ce n’est pas seulement au sujet du rôle de Paul VI que ce quatrième volume n’a pas dit le dernier mot. L.A. Tagle le précise d’entrée de jeu, « la “semaine noire” reste fondamentalement un mystère, qui exigera des recherches approfondies dans le futur » (p. 475). Malgré l’élargissement souligné dans l’introduction (p. 8), plusieurs auteurs font observer que certaines questions demeurent encore embrouillées en raison de l’absence des sources qui pourraient les éclairer (p. 484, 504, 547, etc.). Celles-ci sont particulièrement déficientes au chapitre III (elles se limitent aux sources officielles et aux sources allemandes), sans doute le chapitre le plus faible du volume.
Ce volume nous fait probablement entrer dans la période de l’après-concile au moment où la bureaucratie essaie de ralentir les avancées, où la curie s’impose un peu plus et où la majorité se relâche, croyant avoir gagné la partie. Il nous place aussi devant un concile qui souffre de plusieurs dysfonctionnements, de problèmes importants d’articulation entre le pape et l’assemblée, l’assemblée et les commissions, l’assemblée, les commissions et les organes directeurs, etc. Malgré tout, la reconstruction historique de cette troisième période du concile fait état d’acquis capitaux, notamment le De Ecclesia et le décret sur l’oecuménisme.
Articles de revues ou chapitres d’ouvrages collectifs
Les publications sur Vatican II dans les revues scientifiques s’intéressent largement à la constitution Sacrosanctum concilium dont on célébrait le quarantième anniversaire, en 2003. Plusieurs colloques ont en effet souligné cet anniversaire.
Parmi les revues qui ont récemment consacré un volume spécial à Vatican II, on retiendra la revue Mission. En effet, le volume 10 (no 2), intitulé Vatican II. La réception du concile au Canada/The reception of the Council in Canada reprend les communications d’un colloque organisé par l’Université Saint-Paul (Ottawa) à l’automne 2002, à l’occasion du quarantième anniversaire de l’ouverture de Vatican II. L’ensemble s’attache à plusieurs aspects de la réception de Vatican II au Canada. On y trouve des études fort suggestives.
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Parties annexes
Notes
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[*]
Cette chronique poursuit les précédentes consacrées au même thème. Voir G. Routhier, « Recherches et publications récentes autour de Vatican II », Laval théologique et philosophique, 53, 2 (juin 1997), p. 435-454 ; 55, 1 (février 1999), p. 115-149 ; 56, 3 (octobre 2000), p. 543-583 ; 58, 1 (février 2002), p. 177-203 ; et 59, 3 (octobre 2003), p. 583-606. Je suis reconnaissant à Michael Quisinsky (doctorant, Albert-Ludwigs-Universität, Freiburg im Brisgau), d’avoir inséré une recension dans la présente chronique.
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[1]
C’est le cas des travaux de Messina sur l’Afrique (voir ma précédente chronique) ou la thèse de doctorat de J.J. Murphy sur la contribution de l’épiscopat australien à Vatican II. Il faut mettre à part quelques travaux de fonds sur les vota des évêques d’Afrique et quelques contributions sur les apports des épiscopats latino-américains.