Résumés
Résumé
Si l’on s’appuie sur les dires d’Hervé Guibert, son oeuvre répond à ses propres voeux lorsque l’écriture intime y est privilégiée, elle « rate » lorsqu’elle s’éloigne du « je » autobiographique. Certaines de ses oeuvres archivées et non publiées sont ainsi, par lui, considérées comme ratées. L’enjeu du ratage est aussi présent dans son journal intime, Le mausolée des amants (2001), qui a la particularité d’avoir été écrit dans la perspective d’une publication posthume, ce qui offre à Guibert le loisir d’échapper, de son vivant, aux effets de son discours, tout en explorant son identité en relation avec un interlocuteur imaginé. Ainsi le motif du ratage permet d’analyser l’éthos intime guibertien. C’est à cette démonstration que s’attelle cet article en analysant Le mausolée des amants à la lumière de la notion d’éthos, ici décentrée et mise en rapport avec la théorie psychanalytique (du désir, surtout), envisagée à partir d’une sensibilité queer à la question du ratage.
Abstract
According to Hervé Guibert, his work fulfills his own wishes when it focuses on intimate writing, but “fails” when it moves away from the autobiographical “I.” Some of his archived and unpublished works are thus considered by him as failed. The issue of failure is also present in his diary, Le mausolée des amants (2001), which has the peculiarity of having been written with a view to a posthumous publication, giving Guibert the opportunity to avoid, while still alive, the effects of his discourse, as he explores his identity in relation to an imagined interlocutor. Thus, the motif of failure enables us to analyze the Guibertian intimate ethos. This article sets out to do just that, analyzing Le mausolée des amants in the light of the notion of ethos, here decentered and placed in relation with the psychoanalytic theory (of desire, above all), viewed from a queer sensitivity to the question of failure.