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Dans « Questions d’urbanisme » les professeurs de l’Institut d’urbanisme de Montréal (IUM) ont rassemblé leurs idées à l’occasion du 50e anniversaire de leur institution et expriment, par cette démarche, leur intention de faire partager au plus grand nombre quelques-unes de leurs préoccupations ; ce qui les conduit à aborder différents sujets tels que le vieillissement, la mobilité, l’étalement urbain, les inégalités sociospatiales ou encore le développement durable.
Un ouvrage qui donne un aperçu des « Questions d’urbanisme »
Cet ouvrage collectif se compose formellement de trois parties, qui succèdent à une introduction donnant une vision synthétique de ses enjeux transversaux : la première partie fait part au lecteur des défis à relever par le Québec en matière d’urbanisme à l’horizon 2026 ; la deuxième met l’accent sur les enjeux qui se présentent pour les villes du monde, en pointant divers défis urbains auxquels elles ont désormais à faire face dans un contexte mondialisé. Enfin, la troisième partie expose un certain nombre de questions découlant du rapport entre la planification urbaine et les visées du développement durable.
Ce cheminement à travers certaines questions fondamentales de l’urbanisme n’a pas pour ambition d’en proposer une lecture novatrice : il s’agit plutôt de pointer « des dynamiques qui domineront, des tensions et des conflits qui émergeront, ainsi que des opportunités qui se présenteront ».
L’urbanisme en question ?
Le livre a pour lui, incontestablement, le syncrétisme des thèmes qui y sont abordés, donnant à voir la diversité des enjeux avec lesquels les spécialistes de l’espace sont amenés à négocier pour penser l’avenir des territoires. Toutefois, mettre ainsi en lumière un ensemble de tendances présentes et futures ne va pas sans poser d’autres questions, par exemple celle de l’articulation entre les enjeux spatiaux et les dynamiques de production de la ville, ce qui ne va pas de soi dans un contexte de crise plus ou moins généralisée des finances publiques. Par ailleurs, un questionnement un peu plus abouti sur l’enseignement de l’urbanisme, à un autre niveau que celui du seul design urbain, aurait été le bienvenu. La posture générale adoptée par les auteurs semble les ancrer dans une approche marquée par les tendances planificatrices et prospectives relativement traditionnelles de l’urbanisme.
Néanmoins, on peut noter que l’ouvrage n’a pas pour vocation d’élargir ou de déplacer le débat urbanistique, mais plutôt de proposer un aperçu raisonnable des sujets qui occupent les professeurs de l’IUM.
Il en résulte un ouvrage assez court et évocateur, dans lequel l’ouverture se propose de faire le lien entre les différentes contributions des auteurs, et dans lequel le lecteur, néophyte ou urbaniste, pourra découvrir ou redécouvrir différentes questions et réflexions thématiques sur les enjeux de l’urbanisme au XXIe siècle – accompagnées d’illustrations de paysages urbains.