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À la lecture de l’ouvrage, ce qui vient à l’esprit est la théorie de la gravité, appliquée à une échelle macroscopique entre différents États. Ici, il s’agit de comprendre premièrement l’interaction et le positionnement entre les pays ou les continents sur le plans économique, agricole et environnemental, et deuxièmement de comprendre que l’ouvrage constitue un outil didactique, une oeuvre de réflexion pertinente sur les mutations en cours dans le monde et sur l’évolution des relations économiques entre les régions, entre les pays et entre les puissances qui émergent, se consolident et celles qui disparaissent. Il s’agit là d’un ouvrage à lire autant pour les professionnels que pour les profanes en quête d’une connaissance plus générale sur le rôle, la place et l’importance de certains pays sur l’échiquier mondial.
L’ouvrage est fort agréable et se lit facilement. Il constitue une source précieuse d’analyse et de comparaison sur l’évolution de l’agriculture, de la pêcherie, de l’énergie, de l’industrie, de l’économie, du domaine militaire et de l’environnement dans certains pays clés. Même si le livre aborde des aspects qui ne sont pas étrangers aux analyses classiques se rapportant à ces questions, la perspective et l’angle sous lequel les auteurs font leurs analyses constituent une nouvelle source de questionnement sur les relations entre territoire, population et développement, entre les espaces et l’économie, entre les pays et leurs productions respectives afin de saisir les nouveaux enjeux qui se dessinent progressivement avec la recomposition des hégémonies dans un environnement de plus en plus ouvert.
L’ouvrage est fort bien structuré. Le modèle de présentation, qui intègre à la fois des cartes, des tableaux et un texte explicatif, permet de suivre les auteurs dans leurs démarches d’analyse et d’avoir une idée précise des différents thèmes abordés. Les cartes réalisées participent aussi à une compréhension plus simples des phénomènes décris et expliqués. Les notions qui semblent souvent abstraites lorsqu’on parle des questions liées aux productions économiques, agricoles, industrielles ou énergétiques sont abordées de manière explicite. La diversité des thèmes abordés dans l’ouvrage constitue un atout qui ne dilue pas pour autant le contenu ainsi que les questions essentielles. Par la richesse et la diversité de son contenu, cet ouvrage constitue une très bonne source d’information et de culture générale.
Ce regard positif que nous portons sur ce volume doit être tempéré par quelques insuffisances. Si les chapitres 2, 3, 4 et 5, portant respectivement sur l’agriculture et la pêcherie, l’énergie, l’industrie et l’économie, apparaissent très documentés, les chapitres 6 et 7 sur le domaine militaire et l’environnement, par contre, semblent très pauvres en information, surtout pour une question aussi fondamentale que l’environnement. Les dates de comparaisons ne sont pas uniformes et varient considérablement. Cette situation s’explique, certes, par les données statistiques non disponibles à certaines dates, mais ne permet pas, malheureusement, d’observer de façon globale l’évolution des productions et de faire des comparaisons entre les pays à un moment donné.
Au-delà de ces observations, l’ouvrage constitue une excellente référence et un document majeur d’analyse et de comparaison entre les régions et les pays du monde, et les cartes très bien élaborées mettent en évidence le poids respectif des États, leurs forces et leurs faiblesses dans plusieurs domaines, le tout dans un jeu d’interaction parfois pas connu ou peu connu, souvent sous-estimé ou surévalué par les lecteurs. À ce titre, cet ouvrage constitue un atout considérable dans la compréhension des rapports entre États et de leurs poids relatifs dans différents domaines.