Résumés
Résumé
En matière criminelle et pénale au Québec, les activités des tribunaux sont le plus souvent mesurées en termes de nombre de causes ou de décisions rendues. Mais c’est un tout autre défi de tenter de les mesurer en termes d’efficacité. Coûts de la justice, taux de confiance des usagers ou taux de récidive restent, encore et toujours, les indices les plus recherchés, mais aussi les plus inaccessibles ou contestés, pour évaluer le bon fonctionnement de notre système de justice. Cette étude présente les taux de récidive (qualifiés plutôt de « réentrée » dans le système de justice) d’accusés admis au programme de mesures de rechange général pour adultes à la Cour du Québec. Se trouvant être à la fois un programme de justice réparatrice et un programme alternatif aux procédures judiciaires, ce programme a été mis en oeuvre pour la première fois à l’automne 2017. La trajectoire des 1 000 premiers dossiers admis au programme a pu être observée de 2017 à 2022. Les dossiers ont été suivis en temps réel pendant une période de deux ans après la fin de la date de réalisation de la mesure de justice réparatrice par l’accusé. Les résultats montrent que plus d’un tiers des accusés avaient des antécédents judiciaires avant d’être admis au programme, et que seulement 93 sur 1 000 semblent de nouveau avoir été inscrits pour une nouvelle infraction dans le registre des dossiers judiciaires du Québec, dans les deux ans après la fin de leur mesure. Les résultats, tout en tentant d’apporter une contribution à la mesure de l’efficacité des programmes judiciaires au Québec, mettent en évidence les enjeux liés à l’utilisation de telles mesures, dès lors qu’il s’agit d’observer des programmes fondés sur des initiatives hybrides, à la fois pénales et sociales.
Abstract
In criminal and penal matters in Quebec, the courts’ activities are most often measured in terms of the number of cases or decisions handed down. However, trying to measure them in terms of effectiveness is a whole other challenge. The costs of justice, the confidence of the users of the judicial system as well as recidivism rates remain the most sought-after yet most inaccessible and contested indicators of how well our justice system is working. This study presents the recidivism rates (more accurately described as re-entry into the justice system) of accused persons admitted to the Court of Quebec’s Adult General Alternative Measures Program. This program, which is both a restorative justice program and an alternative to court proceedings, was implemented for the first time in the fall of 2017. The trajectory taken by the first 1,000 cases admitted to the program was observed between 2017 and 2022. The cases were monitored in real time for a period of two years after the end of the date on which the accused completed the restorative justice measure. The results show that more than one third of the accused had a criminal record before being admitted to the program and that only 93 out of 1,000 appear to have been entered again for a new offence in Quebec’s criminal records register within two years following the end of their measure. While attempting to make a contribution to measure the effectiveness of Quebec’s judicial program, the results highlight the issues associated with the use of such measures when it comes to observing programs based on hybrid penal and social initiatives.
Resumen
Las actividades de los tribunales en materia criminal y penal en Quebec suelen calcularse en términos de números de causas o de decisiones dictadas. Sin embargo, tratar de medirlas en términos de eficacia constituye un desafío totalmente diferente. Para evaluar el buen funcionamiento de nuestro sistema de justicia, los indicadores más examinados siguen siendo todavía los costos de justicia, el porcentaje de confianza de los usuarios o la tasa de reincidencia, aunque también estos son los más inaccesibles y cuestionados. Este estudio presenta las tasas de reincidencia (calificadas más bien como reingresos en el sistema judicial) de procesados que han sido admitidos en el programme de mesures de rechange général pour adultes (programa general de medidas alternativas para adultos) de la Corte de Quebec. Este programa, que al mismo tiempo es de justicia reparadora, constituye una alternativa a los procesos judiciales que se aplicó por primera vez en el otoño del año 2017. Se pudo observar la trayectoria de los mil primeros casos admitidos a dicho programa entre 2017 y 2022, y se ha hecho un seguimiento de los casos en tiempo real durante un periodo de dos años, después de que el procesado completara la medida de justicia reparadora. Los resultados demostraron que más de un tercio de los procesados tenían antecedentes judiciales antes de haber sido admitidos al programa y que solamente 93 de 1000 casos parecen haber sido registrados nuevamente por un nuevo delito en el registre des dossiers judiciaires du Québec en el lapso de dos años tras el fin de la medida. Los resultados, que a la vez intentan contribuir a estimar la eficacia de los programas judiciales en Quebec, ponen de manifiesto los problemas conexos al uso de tales medidas, cuando se trata de observar programas basados en iniciativas híbridas que a la vez son penales y sociales.