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Pour célébrer les 20 ans de TTR, j’aimerais reprendre les propos de Jean-Marc Gouanvic lors de la publication du tout premier numéro de la revue en 1988, qu’il plaçait sous le signe de la Traduction et de la culture, ou des cultures, tout en exprimant le voeu que s’instaure un débat permanent sur la problématique culturelle en traduction :
Acte de communication translinguistique et transculturelle, la traduction pose des questions sur l’existence d’universaux et, s’ils existent, sur leur nature, sur la relation du même et de l’autre, sur l’innovation linguistique et les solutions trouvées par les autres langues pour les mêmes référents extra-linguistiques. Mais dans quelle mesure s’agit-il des mêmes référents? L’acte de traduire se caractérise sans doute par une tension, un mouvement centrifuges pour la saisie du « sens », qui n’est pas à dissocier dans son principe de l’acte de connaissance même. Cela se vérifie a fortiori lorsque la pensée exprimée dans le message de la langue de départ est imprégnée de faits de culture et lorsque la culture de la langue de départ est dotée d’une forte altérité pour la culture de la langue d’arrivée. Mais dans tous les cas la question de la dialectique du même et de l’autre se pose avec acuité.
TTR, 1/1, p. 8
Tous les numéros subséquents de TTR, dont chaque titre rend compte d’une orientation précise, se situent dans cette problématique générale, et il y a lieu aujourd’hui, à l’heure du bilan, de reconnaître à la traduction son statut de fait culturel à nature plurielle.
Avant même de passer au fond et à la forme de ce volume anniversaire, j’aimerais reconnaître la dette de la revue, tout d’abord envers ses fondateurs, Jean-Marc Gouanvic et Robert Larose, et ensuite envers ses collaborateurs/trices qui sont autant d’agents de la traductologie : les membres du comité de rédaction, du comité consultatif international et du comité de lecture, les évaluateurs/trices externes, l’équipe d’Érudit chargée de la numérisation de la revue, les collaboratrices à l’édition, et enfin les auteurs d’articles qui sont la vie même de la revue. Soulignons aussi le soutien financier continu du CRSHC et du FQRSC, qui s’est avéré indispensable. Je tiens à leur rendre hommage, tant pour leurs contributions que pour leur dévouement, sans lesquels TTR ne serait pas ce qu’elle est.
En ce qui a trait au fond du volume XX, un fil conducteur a été retenu : traductologie et ouverture, ouverture sur les lieux de rencontre du même et de l’autre et de leur décloisonnement. S’y trouvent et y dialoguent une pluralité de disciplines, décloisonnées à leur tour : histoire et transhistoricisme, sémiotique et signifique, études littéraires, théories de la communication, sociologie, sciences cognitives, études de genre, études féministes, traductologies interlinguale et intralinguale, études intercultu-relles, transculturelles et pluritransculturelles, sociolinguistique, droit, philosophie et éthique, révélant une fois de plus la richesse des questionnements de la discipline traductologique, de ses outils et de ses objets d’étude, qui forgent à présent sa propre histoire.
Pour ce qui est de la forme de ce volume, elle a subi quelques modifications car la revue entre dans une nouvelle étape technologique. En effet, dorénavant la mise en page sera effectuée avec InDesign, une formule conseillée par Érudit pour simplifier la numérisation, et l’équipe éditoriale en a profité pour effectuer quelques améliorations visuelles. Aussi, pour rappeler le lancement de TTR en février 1988, nous publions une photo souvenir tirée du journal Entête de l’Université du Québec à Trois-Rivières. C’est Christine Klein-Lataud qui tient le premier numéro de TTR, baigné d’une aura de lumière.