Abstracts
Résumé
Cet article propose un survol de la littérature consacrée aux compositrices du Québec au cours du vingtième siècle. Le coup d’envoi des recherches sur leurs réalisations en musique de concert a eu lieu en grande partie dans la foulée de l’Année internationale des femmes en 1975, moment charnière où elles ont pris la parole pour revendiquer leur présence légitime dans le milieu de la création artistique, littéraire et musicale. Se dessine ainsi un avant et un après 1975 que met en évidence l’inventaire non exhaustif des concerts, critiques et travaux de recherche présenté en annexe.
Abstract
This article provides an overview of the literature devoted to women composers in Quebec during the twentieth century. Research on women’s accomplishments in concert music began largely in the wake of International Women’s Year in 1975, a pivotal moment when women asserted their rightful presence in the world of artistic, literary, and musical creation. Highlighted by a non-exhaustive inventory of concerts, reviews, and research works presented in the appendix, 1975 appears as a turning point within the Quebec creative and critical milieus.
Article body
Dans le cadre du projet DIG[1] dirigé par Vanessa Blais-Tremblay, nous avons présenté lors d’une conférence le 30 avril 2021 un bref survol historique des travaux de recherche publiés depuis 1975, ainsi qu’un relevé de quelques événements reliés à la diffusion des oeuvres des compositrices québécoises. Le présent article vise à compléter cette information par un premier inventaire non exhaustif, proposé en annexe, couvrant un peu plus de cent ans de création en musique de concert québécoise.
L’objectif visé par cette étude est d’offrir un aperçu historique d’une profession qui était jusqu’alors principalement réservée à la gent masculine et qui, grâce aux institutions religieuses féminines, ouvrira les portes de la composition aux femmes. Rappelons que, jusqu’au début des années 1960, seuls les collèges classiques masculins recevaient depuis 1922 des subventions gouvernementales (Collectif Clio 1992, 340). Pour pallier à ce manque de revenus, quelques communautés féminines[2] ont alors greffé à leurs collèges, entre 1926 et 1937, des écoles supérieures de musique afin d’ouvrir des carrières professionnelles en enseignement, en interprétation et en composition[3]. Profitant du retour d’Europe de jeunes musiciens formés au Conservatoire national de Paris et à la Schola Cantorum durant la décennie 1920-1930, elles ont ainsi invité plusieurs d’entre eux à diriger des classes de composition[4].
Le coup d’envoi des recherches sur les réalisations des femmes en musique a eu lieu, en grande partie, dans la foulée de l’Année internationale des femmes en 1975. Des chercheur·es américain·es ont en effet proposé, entre 1981 et 1991 différents outils de référence (encyclopédies, anthologies, discographies, critiques), permettant ainsi le déploiement de plusieurs publications sur le sujet[5].
Au Québec, depuis 1900[6], il y a eu dans les journaux plusieurs allusions à la présence de compositrices, d’ici et d’ailleurs. Ce n’est toutefois qu’en 1980 qu’est fondée « l’Association canadienne des femmes compositeurs[7] ». En 1988, nous avons proposé un premier bilan (Lefebvre 1988), à une époque où, faut-il le rappeler, les archives des compositrices étaient (et demeurent) peu nombreuses et où la numérisation des journaux n’existait pas encore. Nous avions alors relevé, pour la période 1900-1975, et de manière chronologique, le nom de 160 compositrices et plus de 1000 partitions d’inspiration classique (mélodies, valses, gavottes, etc.), la plupart rédigées avant 1950 et publiées dans les revues populaires de cette période dont Le Passe-Temps[8], auxquelles s’ajoutait un nombre important de compositions écrites par des religieuses, demeurées pour la plupart à l’état de manuscrit.
Commentaires en lien avec l’annexe
La chronologie des concerts, critiques et travaux de recherche proposée en annexe prend d’abord sa source dans les documents pédagogiques présentés lors de nos séminaires en 1984 et 1984 et complétés au cours de nos diverses publications sur le sujet, et complétés au cours de nos diverses publications sur le sujet, en inscrivant aux moteurs recherches des journaux numérisés sur le site de BAnQ les termes « femmes compositeurs », « compositeures » et « compositrices[9] ». Nous avons par la suite consulté le catalogue du Centre de musique canadienne (CMC) pour actualiser les informations, tout en étant cependant consciente que les données sur les compositrices du secteur électroacoustique et multimédia demeurent très parcellaires.
L’analyse de cette collecte de données a permis de mieux comprendre le sens, l’évolution et la fréquence de l’utilisation de ces expressions par les critiques musicaux, qui passe progressivement du rattachement de la fonction au métier masculin (femme compositeur) jusqu’à l’affirmation assumée de son équivalent féminin (compositrice). À la lumière de cette chronologie, se dessine un avant et un après 1975, ce moment charnière où les femmes se mobilisent et prennent publiquement la parole pour revendiquer leur droit et leur présence légitime dans le milieu de la création artistique, littéraire et musicale.
Avant 1975
De 1926 à 1949, à l’instar des professeurs d’instruments (surtout les pianistes), les compositeurs reconnus de l’époque organisaient annuellement les récitals de leurs élèves à des fins de publicité. Ainsi, Rodolphe Mathieu et Claude Champagne, alors professeurs d’écriture (harmonie, contrepoint, fugue) dans les écoles de musique dirigées par les religieuses et s’adressant essentiellement à une clientèle féminine, ont fait la promotion de leur enseignement en proposant de modestes concerts. Le public pouvait ainsi découvrir la production musicale de leurs étudiantes, et les quelques comptes rendus publiés dans la presse offraient à ces professeurs une plus grande visibilité.
Cependant, les compositions de leurs élèves n’obtiennent que peu de rayonnement. À l’exception des oeuvres d’Albertine Morin-Labrecque[10] diffusées à CKAC en 1931, aucune des pièces jouées lors de ces concerts pédagogiques n’a fait partie des programmes plus officiels des 14 Festivals de musique canadienne présentés par CKAC et à CBF entre 1934 et 1939[11], probablement parce que le milieu musical considérait tacitement ces oeuvres comme « des travaux scolaires », sans plus. En outre, les deux interventions de Léo-Pol Morin (1932 et 1937) n’évoquent que quelques femmes compositeurs européennes, et de manière assez péjorative. Celui-ci écrit en effet à propos d’Augusta Holmes (1847-1903) qu’elle compose « une musique un peu épaisse, marchant mal, sans personnalité » ; des compositions de Cécile Chaminade (1857-1944) comme d’« une musique assez creuse, pleine de lieux communs, d’un esprit bête assez souvent et féminine à l’excès en ce que ce mot peut avoir de péjoratif » et de Germaine Tailleferre (1892-1983) « elle a beaucoup de talent, mais son métier est assez faible ». Ne trouvent grâce à ses yeux que les Fanny Mendelssohn (1805-1847), Clara Schumann (1819-1896), Lili Boulanger (1893-1918) et Yvonne Desportes (1907-1993), dont il n’évoque pourtant que le nom (Morin 1932).
Bien que la Ligue canadienne des compositeurs admette parmi ses membres quelques compositrices anglophones peu de temps après sa fondation en 1951, dont Violet Archer (1913-2000), Barbara Pentland (1912-2000) et Jean Coulthard (1908-2000), les compositrices sont pratiquement ignorées par les médias jusqu’en 1975 ; même par la modeste publication de Claude Gingras en 1955, Musiciennes de chez-nous, qui présente en une centaine de pages 19 portraits de musiciennes québécoises (interprètes et historiennes uniquement). Et aucune n’a été invitée à participer à la Conférence internationale des compositeurs qui a eu lieu à Stratford en 1960 (Beckwith et Kasemets 1961).
Depuis 1975
La journaliste féministe Catherine Lord[12] sera la première à aborder de front la question au cours de L’Année internationale des femmes. « Pourquoi la création est-elle si difficile pour les femmes ? », écrit-elle dans le magazine Châtelaine en juin 1975. Après avoir relevé quelques citations misogynes de Platon, Voltaire, Valéry, Barbey d’Aurevilly, Auguste Comte et autres intellectuels, la journaliste évoque les difficultés vécues par plusieurs artistes et présente les témoignages de Marcelle Ferron (arts visuels), Marie Savard (littérature), Anne-Claire Poirier (cinéma) et Micheline Coulombe Saint-Marcoux (musique).
L’élan est donné. Entre 1976 et 1984, les créatrices de tous horizons expriment haut et fort leurs revendications féministes à travers des oeuvres choc, tant visuelles, théâtrales que musicales. Pensons aux réalisations (répertoriées dans la chronologie) des artistes et dramaturges Francine Larivée, Judy Chicago, Luce Guilbeault, Denise Boucher, à celles des compositrices Danielle P. Roger, Joane Hétu et Diane Labrosse à l’origine du groupe Wondeur Brass, ainsi qu’aux oeuvres de Micheline Coulombe Saint-Marcoux (1938-2005) et Marcelle Deschênes.
À partir de 1984, la création musicale produite par les femmes au Québec devient un objet de recherche. D’abord sous forme de séminaires que nous avons dirigés, puis en tant que sujet de mémoires et de thèses, elle donne lieu en 1993 à un colloque Les Bâtisseuses de la Cité au Congrès de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences (ACFAS), (Descarries et Hardy 1993).
La publication en 2009 de la revue Circuit consacrée à la création au féminin est venue, comme l’indique le directeur de ce numéro, Jonathan Goldman, « célébrer la diversité et la qualité des sons organisés par des femmes afin de comprendre et de faire connaître un peu mieux les démarches qui sont à l’origine de ces créations singulières ». Une publication qui vient donc ainsi souligner cette période de recherches et de publications qui a permis de soulever le voile de la participation des femmes à l’histoire musicale du Québec au cours du xxe siècle.
Plus récemment, les articles proposés par Vicky Tremblay dans Les Cahiers de la SQRM en 2017 et par Ariane Couture paru dans Recherches féministes en 2019 offrent désormais des synthèses fort bien documentées sur les contributions des compositrices du Québec. Et, autre apport majeur pour la valorisation et la diffusion de la musique des femmes : le lancement en 2020 de la base de données numérique française « Demandez à Clara », qui recense à ce jour 933 oeuvres de compositrices canadiennes[13].
Parallèlement à ces publications, plusieurs festivals et concerts ont mobilisé les compositrices à partir des années 1980, témoignant ainsi de la vitalité de leur production. L’histoire retiendra certainement, entre autres, le mémorable « Festival Super MicMac » présenté par Productions SuperMusique du 25 octobre au 12 novembre 2000 et qui réunissait plus d’une centaine d’artistes canadiennes (Stévance 2011[14]).
Toutefois, au-delà de ces bilans récents, on constate que les études visant spécifiquement la promotion des oeuvres des femmes ont été progressivement délaissées au profit d’une programmation qui intègre désormais les contributions à la fois des compositrices et des compositeurs.
Parmi les publications récentes, la thèse d’Ariane Couture (2013) sur les institutions et la création musicale à Montréal entre 1966 et 2006 utilise la formulation « compositrices et compositeurs » pour démontrer le rôle qu’ont tenu la Société de musique contemporaine du Québec, les Événements du Neuf, le Nouvel Ensemble Moderne et l’Ensemble contemporain de Montréal dans la diffusion des productions musicales contemporaines.
En 2014, Jonathan Goldman sollicite différents auteurs (tous masculins) pour publier des analyses substantielles d’oeuvres de 13 compositeurs et de 3 compositrices : Isabelle Panneton, Ana Sokolović et Nicole Lizée.
En 2018, sur le site Ludwig Van, Réjean Beaucage propose une liste de 16 jeunes compositeurs et 10 compositrices qui mériteraient d’être mieux connues. Et en 2020, Danick Trottier prononce une conférence sur les difficultés du métier de la composition exercé autant par les uns que les unes, précisant toutefois que certaines inégalités persistent : « Je constate plusieurs structures qui génèrent des inégalités de genre : au niveau institutionnel, ceux qui obtiennent des postes, ce sont encore majoritairement des hommes compositeurs. De plus, les enjeux d’identité sont trop facilement balayés du revers de la main par certains acteurs du milieu — ce qui semble être un élément en soi, qui nuit à l’inclusion des femmes » (Trottier 2020).
Cette intégration se reflète-t-elle également dans la programmation des organismes musicaux ? Depuis 2009, les concerts dédiés spécifiquement aux oeuvres des compositrices sont de plus en plus rares[15] et celui de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), présenté en juin 2021, semble bien être l’exception qui confirme la règle[16].
Conclusion
La reconnaissance de la légitimité des femmes en tant qu’autrices d’oeuvres musicales est relativement récente. Selon les données disponibles sur le site du Centre de musique canadienne[17], le nombre de compositrices québécoises agréées a augmenté au fil des ans, passant de 6 dans les années 1960 à 13 dans les années 1970, puis à 37 depuis le début des années 1980. Le pourcentage demeure tout de même à près de 30 pour cent par rapport au total des personnes agréées. Pour le Québec, on recense en effet 268 compositeurs, dont 209 hommes (dont 42 sont décédés), 58 femmes (dont 2 sont décédées) et une personne qui se définit comme genderqueer[18].
Plusieurs d’entre elles sont très actives dans le milieu musical, mais la recherche qui les concerne se limite aux oeuvres accessibles au CMC et à leur réception. En effet, leurs archives demeurent du domaine privé, ce qui rend l’accès à leurs écrits (correspondance et journaux personnels) et aux contextes entourant leur production plus difficile.
Par contre, on peut s’interroger sur le nombre réel d’oeuvres de compositrices qui, depuis 1975, ont été diffusées par différents ensembles. L’étude d’Ariane Couture, publiée en 2019 et qui porte sur seulement quatre ensembles de musique contemporaine (ce qui est déjà un sujet très riche), ouvre la voie à une recherche d’une plus grande ampleur[19] car il est fort probable que l’ajout, par exemple, des performances du groupe SuperMémé/SuperMusique à l’ensemble des concerts de différents groupes musicaux aura une influence sur le portrait global. Pensons, entre autres, à la programmation du Festival Montréal / Nouvelles Musiques (MNM) qui, entre 2003 et 2021, est passée de 13 pour cent à 36 pour cent d’oeuvres de compositrices grâce aux interventions de Joane Hétu et de l’Ensemble SuperMusique.
30 % : tel est le pourcentage à ce jour du nombre de compositrices que révèle le site du CMC. Il serait donc souhaitable et normal de leur réserver cette même proportion, en termes de durée, dans les programmations des musiques de concert présentées au Québec.
Appendices
Annexe
Chronologie
1900 |
Première inscription officielle de l’expression « femme compositeur » dans : Conseil national des femmes du Canada, Les femmes du Canada : Leur vie et leurs oeuvres, document présenté à l’Exposition Universelle de Paris, 1900. Mme Dignam rédige le chapitre intitulé : « Beaux-Arts, Arts industriels, Musique et Théâtre » dans lequel elle y énumère 17 canadiennes (p. 232), dont trois musiciennes de Montréal : Mme G. Ernest Muir et Mlles Beatrice-Maud McGowan et Louisa Morrison. Voir : https//numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2022201?docref=tC9qImnRjLhRqUjyYPpunQ&docsearchtext=femmes%20compositeurs |
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1913 |
Fémina [autrice anonyme], « Chronique d’actualité : Madame Marguerite Labori », Le Canada, 11 septembre 1913, p. 11. Présentation de la compositrice française née Maggie Okey (Australie 1864-France 1952), épouse de Vladimir de Pachmann, puis de Fernand Labori, avocat défenseur de Dreyfus et de Zola. |
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1920 |
Concert du Trio Mozart, premier trio féminin composé d’Albertine Morin-Labrecque (piano), Jeanne Labrecque (violon) et Yvette Lamontagne (violoncelle). Le Devoir, 10 avril 1920, p. 6. Oeuvres de Morin-Labrecque et l’opérette Pierrot Menteur (1918) d’Éva Dell’Acqua[20]. |
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1920 |
Octave Bourdon, « L’enseignement musical au couvent de Sillery », La Musique, juillet 1920, p. 129. Il écrit : « Plusieurs compositions de grande valeur, dues à la plume d’une religieuse, artiste ou fille d’artiste, mériteraient d’être signalées pour leur réelle beauté. Elles devraient sortir de l’ombre et être mises en publication pour enrichir le répertoire restreint, somme toute, des pièces où paroles et musique surplombent et de beaucoup l’ordinaire banalité ». |
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1923 |
Lazare Saminsky, « Les jeunes compositeurs américains », La musique, juin-août 1923, p. 86. Il termine ainsi son propos : « On ne peut passer sous silence le groupe des femmes compositeurs parmi lesquelles Marion Bauer, élève de Raoul Pugno et Nadia Boulanger ». |
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1926 |
Rodolphe Mathieu annonce l’ouverture d’une école de composition (harmonie, contrepoint, fugue, orchestration) dont les élèves sont majoritairement des femmes, Le Devoir, 16 janvier 1926, p. 6. Il enseigne également ces matières à l’École normale de musique de l’Institut pédagogique des Soeurs de la Congrégation de Notre-Dame (CND). |
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1927 |
Concert. « Des oeuvres d’élèves [de Rodolphe Mathieu] jugées intéressantes », La Presse, 2 février 1927, p. 68. Étudiantes de l’Institut pédagogique. |
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1927 |
Concert de musique canadienne au Ritz-Carlton. Oeuvres de Mathieu, Champagne, Beaudoin, Tanguay, Gagnier, O’Brien, Willan, mais également de Corinne Dupuis-Maillet (Chanson à l’ancienne) et Gena Branscome, (A Wind from the Sea, trio vocal). Le Devoir, 16 avril 1927, p. 6. À propos de Brandcome, on mentionne : « Aucune autre femme compositeur au Canada ne peut lui être comparée, tant pour le nombre que pour la qualité de ses oeuvres ». |
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1929 |
« Concert des élèves de Rodolphe Mathieu présenté durant la Semaine annuelle de musique », La Presse, 22 mars 1929, p. 8. On souligne les oeuvres de Mlle L. [Lucienne] Pelletier, Largo et Fantaisie. |
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1930 |
Frédéric Pelletier, « Une audition d’oeuvres ». Concert des élèves de Rodolphe Mathieu à la première des Soirées-Mathieu, Le Devoir, 28 février 1930, p. 3. Oeuvres de Berthe Godreau (Largo, violon et piano, Quatre Préludes, piano, Trio, violon, alto et violoncelle) ; Mlle L. [Lucienne] Pelletier (Fantaisie, violon et piano, Trois Préludes, piano) ; Mlle G. [Germaine] Daigle (Chanson triste, paroles de Robert Choquette, et Prélude, piano) ; Juliette Corbeil (Ma mère, ténor et piano) ; Marguerite Leroux (Lento et Scherzando, violon et piano, Moderato, violon et violoncelle) ; Mme P. Lippens-Ricard (Triste souvenir, soprano et piano, Lento et Allegro, deux violons) ; Mlle L. Boucher (Dans l’urne d’une fleur, soprano et piano, Prélude, piano) ; Thérèse Morin (Air et Légèreté, violoncelle et piano) ; Gracia Sylvestre (Unité, voix et flûte) ; Juliette Paradis (Ce que chantent les oiseaux, voix et flûte). Et le critique conclut : « Il se dégage de l’ensemble une preuve évidente de travail, un souci de faire marcher les voix avec indépendance, une recherche des sonorités qui montre qu’elles prennent leur travail au sérieux et qu’elles ont la volonté de dire quelque chose, même si elles ne le conçoivent pas encore bien clairement ». |
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1931 |
Oeuvres d’Albertine Morin-Labrecque diffusées à l’émission « L’Heure provinciale » sur les ondes de CKAC, Le Devoir, 20 mars 1931, p. 4. Concerto en do mineur pour deux pianos, Pièces de genre pour violon, Sonate en do majeur pour violon, op. 50, interprétées par la compositrice et Antonio Létourneau au piano, et Jeanne Labrecque au violon. |
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1932 |
À partir de 1932, Claude Champagne enseigne la composition à l’École supérieure de musique d’Outremont. |
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1932 |
Léo-Pol Morin, « Les femmes compositeurs », conférence et concert radio à l’émission l’Heure provinciale, CKAC, Annonce dans Le Devoir, 18 octobre 1932, p. 4. Oeuvres de Germaine Tailleferre, Cécile Chaminade, Lili Boulanger et Augusta Holmes. Conférence publiée dans Le Canada, 19 octobre 1932, p. 3. Reproduite dans : Léo-Pol Morin, Musique, Montréal, Beauchemin, 1944, p. 323-330. |
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1933 |
Anonyme, « Un concert d’oeuvres féminines canadiennes », La Presse, 20 mars 1933, p. 10. « Sous les auspices de l’Institut canadien de musique dirigé par Rodolphe Mathieu, le concert d’hier soir a révélé deux pièces anonymes de M.G [?], Lied et de S.M.T [?], Dans l’urne d’une fleur, ainsi que les oeuvres Soir de Blanche Arcandet Fuguetta de Mme Lippens-Ricard, en plus de de brèves compositions de Thérèse Morin, Germaine Daigle, Lucienne Pelletier, Juliette Paradis, étudiantes de Rodolphe Mathieu ». |
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1933 |
Annonce, « Concert à l’École de musique d’Outremont [le 29 avril prochain] ». Élèves de Claude Champagne en composition. Oeuvres chorales de religieuses et de Marthe Gratton, Margaret Wims et Marguerite Boucher, interprétées par le Choeur mixte de Montréal, dirigé par son fondateur Claude Champagne. La Presse, 22 avril 1933, p. 40. |
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1934 |
Frédéric Pelletier, « La vie musicale ». Concert des élèves de la classe de composition de Claude Champagne, Le Devoir, 13 octobre 1934, p. 4. Annonce du concert le 2 octobre prochain d’oeuvres des élèves de Champagne à l’École de musique d’Outremont avec le Choeur mixte de Montréal. Oeuvres anonymes de religieuses et des laïques : Rita Paquette, Margaret Wims, Marthe Gratton et Madeleine Trudel. |
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1935 |
24 mars. Concert entièrement consacré aux oeuvres d’Albertine Morin-Labrecque qui vient de recevoir un doctorat Honoris Causa de l’Université de Montréal. Francine [Adrienne Roy-Vilandré], « Festival d’oeuvres canadiennes. Comment Mme Morin‑Labrecque a réussi avec succès à remplir tout un programme », L’Autorité, 30 mars 1935, p. 3. Critique assez juste sur la musique de cette compositrice « un peu passé[e] mode ». |
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1937 |
Léo-Pol Morin, émission Radio-Canada, 22 mars, « Promenades musicales », consacrée aux femmes compositeurs, Clara Schumann, Agatha [Backer] Grøndahl, Cécile Chaminade et Germaine Tailleferre. Annonce dans L’Action catholique, 20 mars, p. 16. |
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1942 |
Jean-Paul Guilbault, étudiant à l’Université de Montréal, critique le concert des élèves de Claude Champagne à de l’École de musique d’Outremont. Texte reproduit par Frédéric Pelletier dans « La vie musicale », Le Devoir, 30 mai 1942, p. 6. Il mentionne deux religieuses anonymes et dix étudiantes, dont Lucile Grenier, Quatre oeuvres pour piano ; Madeleine Raymond, Scènes d’enfant ; Geneviève Gagnon, Ave Maria et Vivre ; ainsi que des oeuvres de Rolande Lefebvre, Jeanine Payment, Louise Baril, Madeleine Pâquet, Jocelyne Binet, Annette Roux et Gisèle Robillard. |
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1944 |
Frédéric Pelletier, « La vie musicale : Les idées de Sir Thomas Beecham sur les femmes musiciennes », Le Devoir, 20 mars 1944, p. 9. Il commente avec ironie ses propos parus dans une revue américaine. Beecham affirme : « Il n’y a pas de femmes compositeurs. Il n’y en a jamais eu et il n’y en aura jamais », Pelletier ajoute : « Sir Thomas Beecham est bien le seul musicien qui puisse se permettre de parler avec une pareille ironie ». Et Pelletier ajoute le 27 mars suivant : « Mais qui se rappelle de Chaminade et de Holmes et oui, il y a eu plusieurs auteurs qui ont disparu de la mémoire des gens ». |
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1946 |
Anonyme, « Trois femmes ont obtenu le Prix de la CAPAC [Association des compositeurs, auteurs et éditeurs du Canada] l’an dernier. Cette année, une femme l’a obtenu », Le Droit, 14 décembre 1946, p. 14. En 1945 et 1946, deux oeuvres de Minuetta Kessler[21] remportèrent le prix (New York Suite et Ballet Sonatina). (On ne connaît pas le nom des autres gagnantes du prix en 1945.) |
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1949 |
Paul Roussel, « Jean Coulthard, femme compositeur canadien, reçoit un prix décerné habituellement à des scientistes », Le Canada, 17 mai 1949, p. 5 : « Elle a reçu plusieurs prix dont celui d’une grande Société Scientifique américaine [A Grant from the American Learned Societies] pour l’ensemble de son oeuvre ». |
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1952 |
Simone Gélinas, « Les musiciennes françaises occupent une place de choix ». Entrevue avec la pianiste française Andrée Berty qui parle des compositrices françaises. Photo-Journal, 28 février 1952. |
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1955 |
Claude Gingras, Musiciennes de chez-nous, Éditions de l’École Vincent-d’Indy, 1955. Bref portrait de 19 musiciennes, mais aucune compositrice n’y est mentionnée. |
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1956 |
Annonce. Émission de Radio-Canada consacrée aux femmes compositeurs de France, Le Devoir, 3 janvier 1956, p. 10. |
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1958 |
Anonyme, « Femme et compositeur : Le Conseil des arts du Canada attribue une bourse à Violet Archer ». Brève biographie. L’Action catholique, 24 juillet, p. 6. |
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1961 |
Claude Gingras, « Rôle prépondérant de la femme dans la musique », La Presse, 24 juin, p. 38. Il nomme une seule compositrice, Violet Archer. Il insiste surtout sur les femmes gestionnaires, dont celles du Ladies Morning Musical Club. |
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1961 |
Programme du Festival de Montréal organisé par Pierre Mercure. La Semaine internationale de musique actuelle (3-8 août 1961). Seule invitée féminine : Yoko Ono. |
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1966 |
À l’émission « Femme d’aujourd’hui » du 14 avril 1966, on pose la question : « Pourquoi n’y a-t-il pas de femmes compositeurs de génie en musique ? », Ici Radio-Canada, Madame[22], vol. 1 no 1, 1er avril, p. 22. (Il n’existe aucune archive de cette émission spécifique. On ne connaît donc pas la réponse…) Animatrice : Lizette Gervais et Yoland Guérard. |
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1969 |
Anonyme, « Un concert consacré aux oeuvres de cinq femmes compositeurs ». Elinor Remick Warren, Elizabeth Gould, Mabel Daniels, Louise Talma, Julia Smith. Concert organisé à New York par la Fédération nationale des clubs de musique, Le Soleil, 21 février 1969, p. 22. Le journaliste rapporte quelques brefs commentaires des compositrices américaines. |
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1975 |
Table ronde animée par Francine Larivée sur « La place des femmes dans la création artistique au Québec », UQAM, 13 février 1975. |
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1975 |
Catherine Lord, « Pourquoi la création est-elle si difficile pour les femmes ? », Châtelaine, juin 1975, p. 29-33 et p. 69-72. |
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1975 |
Serge Garant, « Les femmes compositeurs », Émission Musique de notre siècle. Radio-Canada, 1975. Évocation des oeuvres de Marcelle Deschênes, Micheline Coulombe Saint-Marcoux et Norma Beecroft[23]. Publication de trois revues féministes[24]
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1976 |
Francine Larivée, La Chambre nuptiale, installation exposée au Complexe Desjardins lors de son ouverture. |
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1976 |
Collectif, La Nef des sorcières. Textes de sept autrices qui proposent un théâtre expérimental au féminin, à l’initiative de Luce Guilbeault. Présenté le 5 mars 1976. |
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1978 |
Denise Boucher, Les Fées ont soif, présenté au théâtre du Nouveau Monde. |
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1979 |
Fondation de Productions SuperMémé par Joane Hétu, Diane Labrosse et Danielle P. Roger. Renommé Les Productions SuperMusique en 1991. |
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1980 |
Premier d’une longue série de spectacles du groupe Wondeur Brass, premier ensemble féminin de musique improvisée, à la Salle Polonaise le 1er décembre 1980 afin de souligner le 5e anniversaire de la Librairie des femmes de Montréal. Voir : https://www.supermusique.qc.ca/fr/programmation/1979-84 |
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1982 |
Exposition Art féministe. Reprise de La Chambre nuptiale de Francine Larivée et présentation de l’oeuvre de Judy Chicago, The Dinner Party. Une installation de 39 couverts pour 39 femmes et sur le plancher 999 tuiles avec le nom de femmes. Exposition au Musée d’art contemporain (Cité du Havre), 11 mars-2 mai 1982, visitée par plus de 90 000 personnes selon La Presse, 3 mai 1982. Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Dinner_Party. |
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1982 |
Louise Bail, Présentation des oeuvres de Gisèle Ricard et Sylvaine Martin. Émission Musique de canadiens, Radio-Canada, 7 mars, 1982. |
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1983 |
Fondation par Michel Levasseur du Festival international de musique actuelle de Victoriaville au cours duquel le public pourra découvrir le groupe Wondeur Brass. |
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1983 |
Marcelle Deschênes, OpéraaaH. Performance multimédia, 10, 11 et 12 mars 1983. Présentée par la SMCQ à la salle Marie-Gérin-Lajoie de l’UQAM. Spectacle en cinq tableaux dans lequel la compositrice nous livre sa vision du monde, une genèse imaginaire de l’univers dans laquelle elle inscrit son univers psychique et ses préoccupations sociales. |
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1984 |
Présentation de l’oeuvre Transit de Micheline Coulombe Saint-Marcoux au théâtre de l’Eskabel. Jean Royer, « Transit : La modernité mise en musique », Le Devoir, 29 septembre 1984, p. 32. Suivie de la critique par le même auteur, « Transit : Du théâtre musical superbe à l’Eskabel », Le Devoir, 6 octobre 1984, p. 30. |
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1984 |
Séminaire « Femmes et Musique au Québec », Marie-Thérèse Lefebvre (dir.), Faculté de musique, Université de Montréal, automne 1984. |
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1985 |
Séminaire « Les compositrices du Québec », Marie-Thérèse Lefebvre (dir.), automne 1985. |
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1986 |
Concert d’oeuvres de compositrices canadiennes à la Faculté de musique de l’UdeM dans le cadre de la rencontre annuelle de l’Association canadienne des femmes compositeurs. Oeuvres de Wendy Bartley, Ginette Bertrand, Nicole Carignan, Marcelle Deschênes, Ghislaine Dubuc, Helen Hall, Nicole Lemieux, Marie Pelletier, Nicole Rodrigue, Roxanne Turcotte, Carole Ann Weaver et Hildegard Westerkamp. Le Devoir, 30 mai 1986, p. 5. |
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1987 |
Roseanne Kidd, « Les femmes compositeurs au Canada : Données sociologiques et historiques », Revue Sonances, vol. 6, no 3, avril 1987, p. 16-22. |
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1987 |
Claire Rhéaume, La création musicale chez les religieuses de trois communautés montréalaises, mémoire de maîtrise, Université de Montréal, 1987. |
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1988 |
Festival Musiciennes Innovatrices (SuperMémé). 6-10 avril 1988. Programme disponible en ligne : https://www.supermusique.qc.ca/fr/series/205 |
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1988 |
Marie-Thérèse Lefebvre, « Place aux femmes compositeurs du Québec », Les Cahiers de l’ARMuQ, no 7, p. 79-89. |
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1990 |
Festival Montréal Musiques Actuelles/New Music America, direction Jean Piché. 29 octobre-11 novembre 1990. Oeuvres de Linda Bouchard, Marcelle Deschênes et de plusieurs compositrices américaines. Et une création de SuperMémé : La légende de la pluie. |
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1991 |
Marie-Thérèse Lefebvre, La création musicale des femmes au Québec, Montréal, Éditions du remue-ménage, 1991. |
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1993 |
Collectif, Les Bâtisseuses de la Cité, Actes du colloque présenté lors du congrès de l’ACFAS (1992), 1993. Section « Création et vie musicale » : Hélène Paul, « Importance des femmes dans la vie musicale entre les deux guerres » Marie-Thérèse Lefebvre, « Existe-t-il une musique dite féministe ? » Isabelle Panneton, « Y a-t-il une musique virile ? » Sylvaine Martin, « La musique composée au féminin » Maryvonne Kendergi, « La communication musicale à travers les femmes que j’ai connues » |
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1993 |
Festival Tohu Bohu (organisé par le groupe SuperMémé). 3-9 mai 1993. Voir le programme sur le site : https://www.supermusique.qc.ca/fr/series/218 |
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1993 |
Marie Laurier « L’art au féminin ». Annonce du concert de l’Ensemble contemporain de Montréal, direction de Véronique Lacroix. Concert consacré à sept femmes : Maya Badian, Linda Bouchard, Isabelle Marcoux, Ka-Ming Lo, Sylvaine Martin, Marie Pelletier et Pascale Trudel, Le Devoir, 5 mars 1993, B-8. Diffusé le 8 mars. |
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1997 |
Nicole Labelle, Répertoire des oeuvres des compositrices du Québec au xxe siècle, Centre de recherche en civilisation canadienne-française, Université d’Ottawa, 1997. Un inventaire de 24 compositrices. Accessible en ligne : https://arts.uottawa.ca/crccf/sites/arts.uottawa.ca.crccf/files/40-documents_de_travail_crccf_compositrices.pdf |
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1998 |
Marie-Thérèse Lefebvre, « La contribution des femmes à l’histoire de la musique au Québec », New Sound, International Magazine for Music, Belgrade, vol. 2, no 12. |
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2000 |
Festival SuperMicMac[25] organisé par le groupe SuperMusique du 25 octobre au 12 novembre 2000. Voir le programme sur le site : https://supermusique.qc.ca/fr/series/222 |
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Marie-Thérèse Lefebvre, La face cachée de l’histoire musicale au Québec. Conférence présentée dans le cadre de ce festival et publiée dans Le Devoir, 30 octobre 2000, B7. |
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2003 |
Première du Festival Montréal/Nouvelles Musiques par la SMCQ. On y a présenté des oeuvres de 65 compositrices d’ici et d’ailleurs entre 2003 et 2021. |
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2004 |
Anne Robineau, « Musique, femme et création musicale », Dire, revue des études supérieures, Université de Montréal, vol. 12, 2004, p. 19-22. |
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2005 |
Réjean Beaucage, « Maestra-Rendez-vous international des créatrices en musique », La Scena Musicale, 9 avril 2005. Fondé par France Leblanc, le festival Maestra a lieu du 5 au 8 mai 2005. Trois spectacles. Au Metropolis, Maestra Jam. Au Spectrum, Chanson des Amériques et Dame du Jazz. À la salle Pierre-Mercure, Merci ma soeur ! |
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2005 |
Anne Robineau, Étude sociologique de la musique actuelle au Québec : Le cas des Productions Supermusique et du Festival international de musique actuelle de Victoriaville, thèse de doctorat, Université de Montréal. |
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2005 |
Marie-Thérèse Lefebvre, « La contribution des femmes à l’histoire musicale et les compositrices d’aujourd’hui au Québec », dans Anne-Marie Green et Hyacinthe Ravet (dir.), L’accès des femmes à l’expression musicale, Paris, L’Harmattan, 2005, p. 65-81. |
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2008 |
Symposium-concert « Y a-t-il une compositrice au programme ? » organisé le 5 mars 2008 par le Centre de musique canadienne et Les Éditions du remue-ménage, à l’occasion de la Journée internationale des femmes. Présentation de Nicole Carignan, Mireille Gagné et France Leblanc, directrice de Maestra (UQAM). Bulletin d’information de l’IREF, printemps 2008, p. 10-12. |
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2008 |
Concert de l’Ensemble contemporain de Montréal. Les Marquises. Oeuvres de Mélissa Hui, Analia Llugdar, Luna Woolf, Danielle P. Roger, Charles Ives, Jonathan Crow et Jacynthe Riverin (improvisation), 14 mai 2008. Programme accessible en ligne : https://ecm.qc.ca/spectacle.php?id=15&lang=f |
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2009 |
Maestra et le Centre de musique canadienne soulignent du 4 au 6 décembre 2009 les 20 ans du drame de Polytechnique. Exposition thématique et un colloque qui se termine le 6 décembre par le concert « Bleu Silence » avec Sylvie Tremblay, Pol Pelletier et le Duo Lambert-Chan. Programme du colloque accessible en ligne : http://www.lecre.umontreal.ca/wp-content/uploads/2009/12/pdf_9257-Progr_ColloqueIREF-4.pdf |
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2009 |
Jonathan Goldman (dir.), « Composer au féminin », Circuit : Musiques contemporaines, vol. 19, no 1, 2009. Parmi les intervenantes du Québec : Hélène Prévost, « De la musique de geste à la musique du son, de SuperMémé à I8U » ; Sophie Stévance, « La composition musicale et la marque du genre : L’examen conscient de l’écriture féminine », (conférence présentée en 2007 à l’OICRM) ; Marie-Thérèse Lefebvre, « Micheline Coulombe Saint-Marcoux et Marcelle Deschênes : Pionnières dans le sentier de la création électroacoustique ». |
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2010 |
Sophie Stévance, « Quelle place pour les femmes dans la création musicale au xxie siècle ? », dans Sophie Stévance (dir.), Composer au xxie siècle : Pratiques, philosophies, langages et analyses, Paris, Vrin, 2010, p. 41-60. |
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2011 |
Sophie Stévance, Musique actuelle, Presses de l’Université de Montréal, 2011. L’autrice présente un tableau chronologique de l’évolution de ce courant musical (159-162) dans lequel sont désormais intégrés compositeurs et compositrices. |
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2013 |
Ariane Couture, Institutions et création musicale à Montréal de 1966 à 2006 : Histoire et orientations artistiques de la Société de musique contemporaine du Québec, des Événements du Neuf, de l’Ensemble contemporain de Montréal et du Nouvel Ensemble moderne, thèse de doctorat, Université de Montréal, 2013. En annexe de cette étude, l’inventaire des compositeurs et compositrices canadiens et étrangers joués par ces organismes. Cette thèse a été publiée aux Presses de l’Université Laval en 2019 sous le titre La création musicale à Montréal de 1966 à 2006 vue par ses institutions. |
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2014 |
Jonathan Goldman (dir.), La création musicale au Québec, Presses de l’Université de Montréal, 2014. Présentation de 3 compositrices sur 16. Jean-Jacques Nattiez, « Isabelle Panneton : De la rigueur à la liberté de création » ; Brian Harman, « Ana Sokolović: Robots musicaux et kola serbe » ; Maxime McKinley, « Nicole Lizée : Faisceaux imaginaires et cool media ». |
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2017 |
Vicky Tremblay, « Bilan et perspectives sur la situation des compositrices au Québec : Vers un décloisonnement des identités », Cahiers de la SQRM, vol. 18, no 1, printemps 2017, p. 41-49. Accessible en ligne : https://www.erudit.org/fr/revues/sqrm/2017-v18-n1-sqrm04586/1059793ar/ |
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2017 |
Réjean Beaucage, « 16 pionnières de la musique québécoise à redécouvrir », Site Ludwig Van, 16 décembre 2017. Présente 8 compositrices et 8 interprètes et gestionnaires[26]. Accessible en ligne : https://www.ludwig-van.com/montreal/2017/12/16/liszts-16-pionnieres-de-la-musique-quebecoise-a-redecouvrir/ |
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2018 |
Réjean Beaucage, « 26 compositeurs et compositrices d’ici dont les médias ne parlent pas assez », Site Ludwig Van, 24 et 29 mars 2018. Présentation de 10 femmes[27]. Accessible en ligne : https://www.ludwig-van.com/montreal/2018/03/24/liszt-des-compositeurs-et-compositrices-dont-les-medias-parlent-pas-assez/. |
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2019 |
Ariane Couture, « Jouer les femmes : Les concerts de musique contemporaine au Québec », Recherches féministes, vol. 32, no 1, 2019, p. 195-215. Analyse des oeuvres des compositrices d’ici et d’ailleurs présentées lors des concerts de la SMCQ-E9-NEM-ECM entre 1966 et 2006. L’autrice a répertorié 159 oeuvres sur 2064, de 84 compositrices sur 1022. Accessible en ligne : https://corpus.ulaval.ca/jspui/bitstream/20.500.11794/36655/1/J-COUTURE.pdf |
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2020 |
Danick Trottier, « Métier compositeur — Vivre de la création musicale : Les défis de la stabilité et de la reconnaissance dans le métier de compositrice et de compositeur ». Conférence présentée au CMC le 12 novembre 2020. |
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2020 |
Lancement de la base de données « Demandez à Clara » créée par la claveciniste française Claire Bodin. Accessible en ligne : https://www.presencecompositrices.com/ Selon l’Agence France Presse, « Un site consacré aux compositrices pour découvrir le « matrimoine musical ». Un projet en cours. 933 oeuvres de compositrices canadiennes sur un total d’environ 15 000 y sont répertoriées à ce jour (en date du 8 octobre 2021). |
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2021 |
Concert de l’Orchestre symphonique de Montréal, direction de Dina Gilbert. Voix de femmes : Une ode à la vie. Oeuvres d’ Ana Sokolović, Lili Boulanger, Elizabeth Maconchy, Barbara Croall et Alexina Louie. 15 juin 2021. Voir : https://projectionculturel.com/2021/06/losm-presente-voix-de-femmes-une-ode-a-la-vie/ |
Autres références citées
Beckwith, John et Udo Kasemets (dir.) (1961). The Modern Composer and His World : A Report from the International Conference of Composers, Held at the Stratford Festival, August, 1960, Toronto, University of Toronto Press.
Collectif Clio[28] (1992). L’histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles, Montréal, Le Jour Éditeur.
Lefebvre, Marie-Thérèse (1986). Serge Garant et la révolution musicale au Québec, Montréal, Éditions Louise-Courteau.
Lefebvre, Marie-Thérèse (2011). « Analyse de la programmation radiophonique sur les ondes québécoises entre 1922 et 1939 : Musique, théâtre, causeries », Les Cahiers des Dix, no 65, p. 179-225.
Lefebvre, Marie-Thérèse (2015). « 1923 : Les Cloches de Corneville à la radio », dans : Denis Saint-Jacques et Marie-José Des Rivières (dir.), De la Belle Époque à la Crise, Montréal, Éditions Nota Bene, p. 261-269.
Lord, Catherine (1991). Réalités de femmes, Montréal, Éditions du Boréal.
Stévance, Sophie (2011). Musique actuelle, Presses de l’Université de Montréal.
Vennat, Pierre (1991). « À titre posthume », La Presse, 3 mars, C3.
Et, pour le plaisir de découvrir l’humour décapant de cette autrice
Xenakis, Françoise (1985). Zut, on a encore oublié madame Freud…, Paris, JC Lattès. Biographies semi-imaginaires de quelques épouses de grands hommes : Martha Bernays (Sigmund Freud), Xanthippe (Socrate), Adèle Foucher (Victor Hugo), Baronne Jenny Von Westphalen (Karl Marx), et Alma Schindler (Gustav Mahler).
Note biographique
Marie-Thérèse Lefebvre, musicologue, est professeure émérite à l’Université de Montréal, où elle a enseigné durant 30 ans à la Faculté de musique. Spécialiste de l’histoire de la vie musicale au Québec, elle a publié plusieurs livres et articles sur divers compositeurs, une Chronologie musicale du Québec (1535-2004) en collaboration avec Jean-Pierre Pinson et elle a dirigé l’édition Réception des arts de la scène à Montréal entre 1919 et 1939. Retraitée depuis 2010, elle poursuit activement ses recherches.
Notes
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[1]
Dont la programmation complète est accessible en ligne : https://www.digmusiquequebec.ca/programmation/. Ce projet d’envergure et innovateur explore les différences et inégalités de genre dans l’industrie musicale au Québec.
-
[2]
Évoquons, entre autres, les collèges montréalais des Soeurs de la Congrégation de Notre-Dame, des Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, des Soeurs de Sainte-Croix et des Soeurs de Sainte-Anne.
-
[3]
La musique n’était pas pour autant absente des collèges masculins. Plusieurs d’entre eux possédaient une fanfare, et parfois un petit orchestre, pour agrémenter les activités sociales, tel le Collège Mont-Saint-Louis dont nous avons évoqué les performances lors d’une émission radiophonique le 12 juin 1923. (Lefebvre 2015).
-
[4]
Parmi ces premiers professeurs, mentionnons Claude Champagne, Rodolphe Mathieu, Auguste Descarries et Gabriel Cusson.
-
[5]
Par ordre chronologique, voici les outils de référence les plus importants :
Cohen, Aaron I., (dir.), International Encyclopedia of Women Composers, New York, R.R. Bowker, 1981. (2e édition, New York, Books and Music, 1987).
Neuls-Bates, Carol (dir.), Women in Music : An Anthology of Source Readings from the Middle Ages to the Present, New York, Harper and Row, 1982.
Frasier, Jane, Women Composers : A Discography, Detroit, Information Coordinators, 1983.
Green, Mildred D., Black Women Composers : A Genesis, Boston, Twayne, 1983.
Cohen, Aaron I., International Discography of Women Composers, Westport (Connecticut), Greenwood Press, 1984.
Bowers, Jane et Judith Tick, Women Making Music: The Western Art Tradition (1150-1950), Urbana, University of Illinois Press, 1986.
Briscoe, James R. (dir.), Historical Anthology of Music by Women, Bloomington (Indiana), University Press, 1987.
McClary, Susan, Feminine Endings : Music, Gender and Sexuality, Minneapolis, University of Minnesota Press, 1991.
-
[6]
Date de la première inscription officielle de l’expression « femme compositeur » dans une publication canadienne.
-
[7]
La première association de femmes compositeurs, The Society of American Women Composers, a été créée en 1925 par Amy Beach. Au Canada, Carolyn Lomax fonde en 1980 l’Association des femmes compositeurs canadiennes/Association of Canadian Women Composers, afin d’offrir une plus grande visibilité aux compositrices en encourageant l’exécution de leurs oeuvres ici et à l’étranger.
-
[8]
La revue Le Passe-Temps, consacrée à la musique, à la littérature, au théâtre, à la mode et aux sports, a été fondée par le typographe Joseph‑Émile Bélair, inventeur d’un procédé de gravure musicale. Elle a été publiée de 1895 à 1949, avec une interruption entre 1935 et 1945. Elle visait une clientèle familiale, surtout féminine. Elle fut parmi les premières à publier des partitions musicales insérées dans la revue.
-
[9]
Il est intéressant de noter l’évolution de ces termes au fil des ans. L’expression « compositrice » était si récente au moment où nous avons amorcé cette recherche que plusieurs d’entre elles avouaient ne pas aimer ce mot, le jugeant trop « triste », préférant de beaucoup celui de « compositeure », et à la limite, « femme-compositeur ».
-
[10]
Née en 1886 et décédée en 1957, la compositrice Albertine Morin-Labrecque a écrit plus de 150 oeuvres dont certaines ont été publiées à Paris et à New York, et plusieurs à compte d’auteur. Elle a également signé quelques biographies de compositeurs et reçu un doctorat Honoris Causa de l’Université de Montréal en 1935.
-
[11]
Voir la liste des oeuvres diffusées au cours de ces Festivals (Lefebvre 2011).
-
[12]
Catherine Lord (1948-1990), journaliste aux magazines Châtelaine (1971-1984) et Actualité (1976-1979) ; rédactrice en chef de La Gazette des femmes (1984-1990). Un journaliste lui rend ainsi hommage lors de la parution d’une anthologie de ses écrits Réalités de femmes, éditée chez Boréal l’année suivant son décès : « Journaliste compétente et appréciée et militante féministe. D’un féminisme intelligent, décidé à abolir une fois pour toutes les stéréotypes, à expliquer, faire comprendre, éclairer et informer plutôt que bêtement dénoncer » (Vennat 1991).
-
[13]
Cette base de données est accessible en ligne au : https://www.presencecompositrices.com/recherche-oeuvre.
Le site contient plus de 15 000 oeuvres répertoriées à travers le monde, mais ne précise pas celles produites au Canada par province, dont le Québec. Consulté le 8 octobre 2021.
-
[14]
L’autrice présente un tableau chronologique de l’évolution du courant de la musique actuelle (159-162).
-
[15]
C’est le constat qui se dégage de la consultation des programmes annuels de différents ensembles musicaux.
-
[16]
Concert numérique gratuit, présenté par l’Orchestre symphonique de Montréal et accessible du 15 au 22 juin 2021. La journaliste Marguerite Setrakian présente ainsi le programme : « Dédié à “ces femmes, victimes de violence, dont les voix ne peuvent plus être entendues”. Le concert s’ouvre sur la lecture d’un texte de la poétesse innue Joséphine Bacon, dont les poèmes tirés de ses recueils Bâtons à message, Un thé dans la toundra et Uiesh — Quelque part tisseront un réseau d’images et de couleurs tout au long de l’heure que dure cet événement ». Entre ces lectures, les musiciens de l’orchestre interprètent D’un soir triste et D’un matin de printemps de Lili Boulanger, un extrait de la Serenata Concertante d’Elizabeth Maconchy, la pièce Zasakawa (“Présence d’une forte gelée”), de la compositrice Barbara Croall issue de la Première Nation Odawa, le morceau évocateur de la compositrice canadienne Alexina Louie, Take the Dog Sled, ainsi que Love Songs, pour voix de femme et Ma mère, d’Ana Sokolović, compositrice contemporaine d’origine serbe ».
Voir : https://projectionculturel.com/2021/06/losm-presente-voix-de-femmes-une-ode-a-la-vie/. Accédé le 2 novembre 2022.
-
[17]
Site du CMC visité le 17. juin 2021 : https://cmccanada.org/fr/.
-
[18]
Ce nombre est relatif car plusieurs compositeurs et compositrices n’ont pas déposé une demande d’agrégation au CMC, soit parce qu’ils et elles sont encore en début de carrière, ou soit parce qu’ils et elles n’ont pas souhaité en devenir membre. De plus, en l’absence d’un répertoire accessible, notre analyse ne tient pas compte du nombre important de compositeur·rices électroacousticien·nes membres, entre autres, de l’Association pour la création et la recherche électroacoustiques du Québec (ACREQ) ou des Réseaux des arts médiatiques.
-
[19]
Évoquons, entre autres, le Festival international de musique actuelle de Victoriaville créé en 1983 dont les programmes sont accessibles en ligne, ou encore, les 38 ensembles de musiques nouvelles membres du diffuseur Le Vivier. Voir : https://levivier.ca/fr.
-
[20]
Eva Dell’Aqua, compositrice belge d’origine italienne (1856-1930).
-
[21]
Minuetta Shumiatcher-Borek-Kessller, née en Russie en 1914 et décédée en 2002. Naturalisée canadienne au cours des années 1920, puis américaine dans les années 1940, elle conserva des liens étroits avec le milieu musical canadien.
-
[22]
Durant quelques mois, la Société Radio-Canada a publié le guide-horaire Ici Radio-Canada en deux brochures différentes, intitulées « Divertissement » et « Madame », celle-ci pour annoncer les émissions traitant spécifiquement de sujets féminins.
-
[23]
Texte reproduit dans Lefebvre (1986).
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[24]
Bien qu’elles ne recensent aucune information sur la musique, nous rappelons la publication de ces trois revues afin de situer l’apport des compositrices dans le contexte du mouvement féministe qui émerge dans les années 1970. Il en est de même pour les références à l’installation de Francine Larivée et au Collectif La Nef des sorcières en 1976, à la pièce de théâtre Les Fées ont soif de Denise Boucher en 1978 et à l’exposition The Diner Party de Judy Chicago en 1982.
-
[25]
MicMac : Musiciennes innovatrices canadiennes/Musiques actuelles et contemporaines.
-
[26]
Les compositrices Linda Bouchard, Micheline Coulombe Saint-Marcoux, Marcelle Deschênes, Joane Hétu, Estelle Lemire, Isabelle Panneton, Marie Pelletier et Gisèle Ricard.
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[27]
Lori Freedman (1958), Monique Jean (1960), Roxane Turcotte (1960), Ana Sokolović (1968), Cléo Palacio-Quintin (1971), Analia Llugdar (1972), Nicole Lizée (1973), Caroline Lizotte (1969), Line Katcho (1979) et Myriam Bleau (1988). À cette liste, nous ajoutons Katia Makdissi-Warren (1970), que nous a fait découvrir la SMCQ dans la série Hommage au cours de la saison 2019-2020.
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[28]
Le Collectif Clio regroupe les chercheures Micheline Dumont, Michèle Jean, Marie Lavigne et Jennifer Stoddart.