Abstracts
Résumé
Si la croyance en l’existence des démons, comme en celle des anges, est commune à toutes les traditions chrétiennes, elle revêt un aspect particulier dans l’Égypte copte, comme dans d’autres cultures enracinées dans un passé polythéiste très ancien. Plusieurs récits de saints moines combattant les idoles des dieux d’autrefois montrent que ceux-ci se sont mués en démons dont l’existence et le pouvoir de nuire ne sont nullement niés. Il s’agit moins d’une « survivance » des antiques divinités que d’une « porosité » naturelle entre culture païenne et culture chrétienne populaire. L’avènement du christianisme n’a pas signifié la négation de l’existence des dieux du « paganisme ». Simplement, leur puissance a été dévaluée et diabolisée. Dans les pratiques magiques, on observe même certains amalgames étonnants entre les dieux démonisés et le Christ ou ses saints.
Abstract
While the belief in the existence of demons is common to all Christian traditions, it has a particular aspect in Coptic Egypt, as in other cultures rooted in a very ancient polytheistic past. Several accounts of holy monks fighting the idols of the ancient gods show that the latter have been transformed into demons whose existence and power to harm are by no means denied. It is less a question of a “survival” of ancient deities than of a natural “porosity” between pagan culture and popular Christian culture. The advent of Christianity did not mean the negation of the existence of the gods of “paganism.” Simply, their power was devalued and demonised. In magical practices, one can even observe certain astonishing amalgams between the demonised gods and Christ or his saints.