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La Revue de l’Université de Moncton
J’aimerais souhaiter la bienvenue aux nouveaux lecteurs de la Revue. Il se peut que vous ne savez pas encore que La Revue suit la tendance actuelle d’un grand nombre de revues savantes et met en ligne ses numéros depuis 2005. Ce projet pilote étant un franc succès, nous avons décidé après une période de transition, de nous diriger vers des publications électroniques seulement. Cette évolution de la Revue proposera une nouvelle vitrine, une plus grande accessibilité à ses publications.
Ce numéro de la Revue vous propose non seulement des articles thématiques reliés à l’immigration et à l’éducation, mais vous propose aussi trois articles hors-thème traitant de thématiques connexes. Anne-Marie Dionne de l’Université d’Ottawa étudie les rôles parentaux tels que représentés dans la littérature jeunesse franco-canadienne. Certains auteurs sont d’avis qu’en tant que produit culturel, les livres destinés aux jeunes lecteurs sont le reflet de la société. C’est aussi l’avis d’Anne Marie Dionne qui dans son article présente un examen attentif des modèles parentaux dans l’ensemble des livres jeunesse qui composent le Palmarès Communication-Jeunesse des livres préférés des jeunes pour la catégorie des 6 à 9 ans depuis 1999. Ainsi elle étudie les stéréotypes sexistes à l’égard des mères et des pères. Dionne conclut que « puisque la lecture est un processus de construction de sens, il serait intéressant d’étudier la façon dont les jeunes lecteurs interprètent les stéréotypes auxquels ils sont exposés dans les livres jeunesse. L’influence marquante de la littérature jeunesse sur les rapports sociaux est une raison suffisamment importante pour justifier qu’on s’y intéresse davantage » (p. 138 de ce numéro). Aussi, il serait intéressant d’élargir cette étude à celle de l’étude des représentations véhiculées par rapport à d’autres cultures ou communautés dans ces livres jeunesse. Y-a-il une éducation sensibilisant à la connaissance et à l’ouverture à d’autres cultures dans la littérature jeunesse? Et quels sont les représentations véhiculées?
Pour sa part, François Vigneau de l’Université de Moncton, mesure le vocabulaire « réceptif », c’est-à-dire les mots compris par l’enfant (en distinction des mots utilisés par l’enfant), qui tient une place importante dans l’étude des aptitudes mentales et dans la pratique psychologique. Malgré cette importance, l’évaluation du niveau de vocabulaire réceptif est rendue difficile, dans le contexte francophone néo-brunswickois, à cause de la rareté des tests disposant de normes adaptées et de données psychométriques actuelles.
Il est clair que ces outils seraient d’une grande utilité pour mesurer le vocabulaire réceptif des enfants immigrés ou refugiés de plus en plus nombreux dans les écoles francophones du Nouveau-Brunswick, notamment dans la grande région de Moncton. En effet la disparité des compétences en français des francophones venant de différents pays de la francophonie pose des défis importants aux enseignants de français dans les écoles francophones au Nouveau-Brunswick.
Dans ce numéro nous présentons également deux comptes-rendus d’ouvrages récents qui seront sûrement d’un grand intérêt pour nos lecteurs. Mathieu LeBlanc nous fait le compte rendu du collectif L’avenir du français, dirigé par Maurais, Dumont, Klinkenberg, Maurer et P. Chardenet. Ce compte-rendu vise plus particulièrement tous les sociolinguistes, politologues, économistes et démographes qui s’intéressent à l’état des lieux du français et sa position dans l’avenir. Toujours dans le domaine de la linguistique, Julie Bérubé discute du collectif Francophonie : Minorités et pédagogie, dirigé par Dalley et Roy, qui réunit un ensemble de 14 articles traitant de divers aspects de l’éducation en milieu minoritaire, selon des perspectives canadiennes et internationales. Ces deux ouvrages proposent des recherches intéressantes, utiles aussi à l’intégration des élèves immigrants dans les écoles francophones en situation minoritaire en Acadie.
Les articles de ce numéro concernent non seulement la francophonie canadienne mais aussi la Francophonie internationale qui est le point de départ de la plupart des immigrants et réfugiés francophones qui viennent s’installer au Canada. Ainsi, le dernier article dépeint un aspect de la réalité des pays d’origine des immigrants qui viennent de régions rurales : l’élevage, réalité importante et omniprésente dans plusieurs pays africains. Ce dernier article hors thème est celui du chercheur Elie Ngongang, de l’Université de Yaoundé II (Cameroun) qui décrit l’importance de l’élevage dans les pays africains. Il propose une nouvelle façon de calculer la production/l’élevage de bétail en tenant compte des changements climatiques. En même temps, il défend l’idée que l’État doit reconnaître la valeur de l’élevage pour les gens à faible revenu. Il présente plusieurs axes à considérer: le nombre de têtes de la production, la formation brute de capital, ainsi que des « variations de stocks de la branche ».
Bonne lecture !