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Cet ouvrage collectif présente la contribution de chercheurs qui s’interrogent sur la question de l’enseignement du français dans les contextes pluriels et changeants de nos sociétés contemporaines. Chacun des 16 textes présentés souligne l’importance de tenir compte de la diversité des contextes locaux dans lesquels s’inscrit l’enseignement-apprentissage du français. Les auteurs proposent une didactique contextualisée du français (p. 15) qui considère les localités particulières des contextes de plus en plus souvent plurilingues et pluriculturels dans lesquels le français est enseigné. C’est dans cette optique que cet ouvrage nous décrit la manière dont cette didactique contextualisée du français est actualisée dans divers milieux, principalement en Europe, mais aussi au Canada, en Afrique du Nord, en Amérique du Sud et dans les territoires d’outremer français, en passant par les classes ordinaires de langue française, aux classes d’accueil pour élèves nouvellement arrivés, aux classes de français auprès des enfants sourds.
Cet ouvrage se divise en trois parties : la première offre quelques repères théoriques et présente des textes critiquant un enseignement traditionnel du français langue maternelle (p. 13) où le monolinguisme est encore considéré comme la norme, marquant ainsi un changement profond au sein de la didactique du français. La mondialisation, la mobilité et la migration (entre autres) font que les écoles sont de plus en plus hétérogènes, ce qui représente de nouveaux défis, tant pour les élèves que pour les enseignants. La deuxième partie présente des études de cas portant sur l’enseignement du français dans divers contextes. Ces cas illustrent tous les particularités que représente chaque contexte socioculturel pluriel, ainsi que la difficulté et les obstacles causés par l’idéologie monolingue et assimilationniste à cet enseignement. La troisième et dernière partie porte sur des travaux orientés plus spécifiquement vers ce qui se passe en salle de classe (p. 25), et présente des méthodes et des approches novatrices en contexte plurilingue. Celles-ci démontrent l’importance de cultiver et d’intégrer le répertoire langagier que les apprenants apportent à l’école avec eux. Cela valorise leurs identités et peut servir de ressources plurilingues transférables d’une langue à une autre et d’un contexte à un autre (Bemporad et Ristea, p. 264).
L’ouvrage se termine sur un texte qui souligne les avantages d’un stage professionnel dans une autre langue pour les futurs enseignants. Ce faisant, ceux-ci ne peuvent plus penser leur pratique professionnelle en référence à un imaginaire social exclusivement monolingue (Étienne-Tomasini, p. 285). L’ouvrage aurait potentiellement bénéficié d’études plus nombreuses qui se seraient interrogées sur la façon dont cette didactique du français plurilingue informe, et transforme, les programmes de formation professionnels des futurs enseignants. Quoi qu’il en soit, cet ouvrage intéressera les chercheurs en sciences de l’éducation et en didactique du français, les enseignants et formateurs de langue française, les étudiants ainsi que les décideurs du domaine de la formation et des pratiques enseignantes en contextes francophones plurilingues.