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Cet ouvrage collectif, dirigé par Niewiadomski et Delory-Momberger, fait suite à un colloque international consacré à la recherche biographique qui a eu lieu à Lille en mai 2011. Il comprend 11 textes provenant de séances plénières qui avaient pour objet d’interroger la notion de recherche biographique et d’en préciser plus clairement la place dans le champ des sciences humaines et sociales aujourd’hui.
L’ouvrage fait d’abord l’objet d’une préface signée Autès et d’une courte introduction des directeurs de la publication qui offrent quelques points de repère à l’intérieur du champ biographique. Placée judicieusement en ouverture de l’ensemble des 11 chapitres, la contribution de Niewiadomski permet ensuite de distinguer la recherche biographique des approches biographiques. Suivent les deux textes ayant servi de support aux conférences inaugurales du colloque de Lille. Dans le premier, Delory-Momberger insiste sur la centralité sociale du biographique, alors que le deuxième, de Gaulejac, reprend de manière efficace les thèmes de la sociologie clinique dont il a été et reste une figure de proue. Par la suite, Reuter s’intéresse au biographique sous l’angle de la narratologie. Pour l’essentiel, dans les chapitres qui suivent, sont examinés des cas de figure particuliers : la pratique de type roman familial et trajectoires sociales (Rhéaume) ; l’étude de la biographisation de l’exceptionnel (Artières) ; l’intervention auprès de populations en situation de précarité (Scheibling) ; le récit de soi en milieu hospitalier carcéralisé (Chenivesse) ; et la pratique du théâtre-récit (Feldhender). Au sein de cet ensemble, deux chapitres plus théoriques sont intercalés : celui de de Villiers sur les approches de la communication appliquée au biographique et celui de Martucelli sur la biographie de type extrospective. En guise de conclusion, les responsables de l’ouvrage proposent une comparaison entre la recherche biographique et les sciences de l’éducation sous l’angle épistémologique. Enfin, deux textes en contrepoint font office de postface : le premier, de Daunay, sous l’angle de la didactique, et le deuxième, de Champy-Remoussenard, avec l’intention de créer des ponts vers le champ de l’analyse de l’activité.
Les riches contributions proposées tournent principalement autour d’une même problématique : la construction du sujet au sein de l’espace social. Rien qu’à l’énoncé de ces deux entités, on peut sentir l’ampleur des questionnements soulevés au coeur de cet ouvrage. Toutefois, très peu de ces contributions, de par leur toile de fond théorique ou historique, amènent le lecteur à véritablement comprendre la manière dont s’enseigne ou s’effectue la mise en récit de soi dans les sciences humaines et sociales. Il pourra parfois même être difficile, pour le lecteur, d’être véritablement touché par plusieurs de ces textes qui ne révèlent pas ou très peu le caractère intime, émotif et profond d’une démarche de mise en récit de soi.
Au final, il faut savoir que cet ouvrage offre une vue d’ensemble juste et généreuse de la place de la recherche biographique dans les sciences humaines et sociales. En ce sens, l’ouvrage est à consulter tant pour cette vue d’ensemble que pour la diversité des éléments abordés, la pertinence des idées véhiculées et les pistes de réflexion futures proposées par les différents auteurs.