Comptes rendus

Daniel Poitras et Micheline Cambron, L’Université de Montréal. Une histoire urbaine et internationale, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2023, 576 p.

  • Raphaël Pelletier

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Cover of La discipline sociologique au Québec : champs, formations et pratiques, Volume 65, Number 1, January–April 2024, pp. 7-146, Recherches sociographiques

Les auteurs s’intéressent d’abord aux premières heures de l’enseignement dit « supérieur » au Canada. Les deux premières sections du livre, couvrant respectivement les périodes 1639-1789 et 1790-1877, permettent d’y saisir des éléments de rupture et de continuité jusqu’à la création de la succursale de l’Université Laval à Montréal, ainsi que l’influence dynamique des différentes congrégations religieuses ayant joué un rôle dans l’histoire de l’éducation au Canada (p. ex., les Jésuites et les Sulpiciens). Ramenées à l’histoire de Montréal, ces sections présentent un intérêt indéniable en raison de l’attention portée aux initiatives institutionnelles ayant précédé l’établissement de la succursale lavaloise; les cas de l’École de médecine et de chirurgie, de l’École de droit et du Séminaire de Montréal étant ici emblématiques. À cela s’ajoute une mise en lumière réussie des rapports de force (notamment entre les évêchés de Québec et de Montréal) ayant conditionné l’avènement des institutions du savoir dans la province. Dans la troisième partie du livre, Poitras et Cambron se penchent sur les années qui séparent la création (1878) et l’autonomisation (1920) de la succursale de l’Université Laval à Montréal. Malgré la création de la succursale, force est de constater que les conditions de l’autonomie universitaire à Montréal sont loin d’être réunies. Dépendant directement de l’Université Laval pour l’octroi des diplômes et la structuration de l’enseignement, la succursale demeure seule responsable de sa viabilité financière. Jusqu’en 1919, elle en vient graduellement à se structurer par l’entremise de facultés – médecine, théologie, droit, arts – et d’écoles affiliées qui, à terme, contribuent pleinement à la constitution de lieux de sociabilité. Pensons à l’École polytechnique, à l’Institut agricole d’Oka, à l’École de pharmacie ou encore à l’École des hautes études commerciales. La quatrième partie de l’ouvrage met en lumière les défis et les réalisations institutionnels auxquels l’Université fait face jusqu’aux années 1940. L’UdeM, accédant de plein droit au statut d’université en 1920, se pose alors à nouveaux frais la question de la structure de l’institution, de sa vocation catholique et des influences qui la traversent. Que ce soit par le contenu et la forme des programmes, la place de la recherche, les orientations du recrutement ou encore le type de diplômes octroyés, l’administration s’interroge quant au modèle à adopter et aux sociétés (américaine ou française) vers lesquelles se tourner. La période 1920-1940 aura également été le théâtre d’initiatives ayant contribué à l’émergence d’assises favorisant la production et la reproduction d’une communauté universitaire. Pensons à la diversification de l’enseignement et à la multiplication d’associations scientifiques gravitant dans l’orbite de l’UdeM. La cinquième partie du livre se rapporte aux trois décennies suivant la relocalisation de l’Université sur son site actuel. À l’étroit dans le Quartier latin, l’UdeM se projette sous d’autres cieux. Installée à demeure sur le flanc ouest du Mont Royal en 1943, celle-ci poursuit son élan de réorganisation. Répondant à une volonté de centralisation et de standardisation des conditions de travail des enseignants, l’Université procède à une refonte de ses structures et à une réactualisation des attentes formulées à l’endroit des professeurs, notamment en ce qui a trait à la place de la recherche et à son caractère collectif. Dans un contexte de démocratisation de l’accès à l’éducation, se pose également la question de la place des étudiants au sein de l’Université et des leviers et formes d’organisation pouvant soutenir leurs aspirations. La sixième section porte sur les trois décennies suivant la création de la Faculté des arts et des sciences. Après une décennie 1960 riche en contestations sociopolitiques, l’histoire de l’UdeM qui se déploie au sortir des trente glorieuses se caractérise par l’émergence de préoccupations inclusives au regard de …