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Cette plaquette d’une quinzaine de courts chapitres synthétise des travaux historiographiques conduits par d’autres chercheurs. Elle retrace ainsi le parcours d’un Écossais de confession presbytérienne issu d’une famille riche, Edward Ellice, et fait ressortir le réseau d’influence qu’il a activé au Bas-Canada entre 1800 et 1840. Quelques chapitres présentent le contexte socio-historique et les principaux personnages mis en scène; on y voit comment le deuxième Empire britannique, à compter de 1815, a étendu son pouvoir politique et financier à l’échelle planétaire, comment l’idéologie de la supériorité anglo-saxonne s’est consolidée dans l’administration des « races » étrangères soi-disant impropres au gouvernement, comment la révolution industrielle a généré l’émergence de nouvelles classes sociales, comment le parti Whig leur a ensuite ouvert les portes de la vie politique en Angleterre, leur permettant du même coup d’orienter la législation impériale dans le sens de leurs intérêts économiques.
Marié en 1809 à l’une des filles du 1er comte Grey, Ellice devient le beau-frère du Premier Ministre du Royaume-Uni de 1830 à 1834. À sa mort le père Ellice laisse un petit empire constitué de propriétés terriennes dans les colonies britanniques d’Amérique du Nord et dans l’État de New York, des actions dans plusieurs compagnies impériales et des navires. Edward Ellice y ajoute des parts dans le commerce des fourrures au Canada, contribuant à unifier les deux compagnies rivales dans ce domaine, la Hudson’s Bay Company et la North West Company. Avec son frère, il crée également la British American Land Company qui achète à petit prix des terres de la Couronne, notamment dans l’Ouest, pour les revendre morcelées au moment de l’ouverture des territoires à la colonisation.
Au lendemain des révoltes patriotes de 1837-1838, Ellice fait nommer son neveu par alliance John George Lambton, mieux connu sous son titre de noblesse Lord Durham, Gouverneur des colonies britanniques d’Amérique du Nord. Celui-ci est « encadré » dans tous ses déplacements au Bas-Canada par un certain George Moffatt, homme d’affaires et représentant officiel de la compagnie possédée par les frères Ellice. C’est ainsi que le rapport Durham recommandera l’union des deux Canada et la fusion de leurs dettes respectives pour le plus grand profit des marchands et financiers, au premier rang desquels Edward Ellice.