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Ces deux ouvrages présentent plusieurs caractéristiques communes : ils prolongent chacun deux expositions tenues à Montréal, après 2010 ; ils sont essentiellement constitués de photographies et de reproductions d’imprimés, accompagnés de courts textes ou des légendes qui servent à leur donner sens ; Anik Meunier, professeure en éducation et en muséologie à l’Université du Québec à Montréal, est coauteure des deux volumes ; ils sont publiés dans la collection Publics et Culture des PUQ, sous un format et un design très voisins.
Le premier ouvrage, sur l’école d’antan, compte treize chapitres portant sur autant d’éléments de la vie scolaire : les personnes, les activités pédagogiques, l’organisation, les objets scolaires, etc. On ne suit pas nécessairement une chronologie très stricte et l’iconographie des années 1910 à 1960 est beaucoup plus abondante que pour la période antérieure. Les grands-parents seront en terrain familier. Leurs enfants et leurs petits-enfants trouveront davantage matière à s’étonner.
L’iconographie est très urbaine et même montréalaise, trop même, compte tenu du titre de l’ouvrage. Elle est même parfois répétitive : la photo de classe typique de la couverture revient souvent. La reproduction de documents est souvent trop petite, rendant leur lecture difficile.
De son côté, l’histoire du syndicalisme enseignant présente, en un « résumé succinct », les grands moments de son évolution. « L’ouvrage se veut descriptif. Les faits qui y sont rapportés ne font pas l’objet d’une analyse politique ou sociologique. » Il n’est pas non plus un ouvrage de combat et les auteurs « ont préféré conserver une certaine ’neutralité’ ».
L’ouvrage s’ouvre sur les années 1930. Il déploie ses huit chapitres sur un horizon panquébécois. Son premier chapitre retrace les origines du syndicalisme enseignant et rappelle la figure presque mythique de Laure Gaudreault. On suit ensuite l’évolution des idéologies syndicales : corporatisme, syndicalisme catholique et de métier, syndicalisme de combat, retour aux préoccupations professionnelles, les confrontations récentes. Un chapitre intitulé : « Entre ruralité et urbanité » prend aussi en compte la dimension sociologique de la profession enseignante.
Dans l’iconographie, une place importante est faite aux personnes, et particulièrement aux leaders. On retrouve aussi bon nombre de photos de presse illustrant le syndicalisme en marche. On y lit aussi (pas toujours facilement) des coupures de presse touchant des événements ou des enjeux marquants des luttes syndicales.
Le texte occupe néanmoins une place significative de telle sorte à maintenir l’équilibre avec l’image qui accompagne le propos plutôt que l’inverse. C’est le contraire dans le volume sur l’école d’antan.
En histoire de l’éducation, peu de travaux accordent une place à l’image. Aussi, faut-il féliciter les auteurs et les PUQ pour ces initiatives. Les acteurs du milieu de l’éducation en particulier et les citoyens en général trouveront donc dans ces deux ouvrages une façon agréable d’enrichir leur culture sur l’école québécoise et ceux et celles qui l’ont faite et la font encore.