Article body

Puisque les écrits restent et qu’une revue savante est tenue à certaines exigences de fiabilité, je voudrais signaler deux erreurs de fait dans la note critique sur le livre de Xavier Gélinas, La droite intellectuelle et la Révolution tranquille,  que j’ai signée dans le dernier numéro (« La mémoire décatie », RS, XLIX, 2, 2008). Ce n’est pas à « 50 cents la tonne » que ses adversaires accusaient Duplessis de vendre le Québec aux grandes compagnies du primaire, mais à « 1 cent la tonne ». Et l’idéologie du Regroupement national, particule de droite issue d’une scission du R.I.N., mais ajustée à ses temps et tout à fait raisonnable,  n’était pas un archaïque « mélange de corporatisme catholique à la Salazar et de créditisme sauce béret blanc ».

Comme quoi il ne faut jamais se fier à sa propre mémoire lorsqu’on prétend examiner rigoureusement l’histoire, surtout lorsqu’on en est contemporain. Dans le premier cas, elle vous fait anachroniquement convertir les dollars courants de la fin des années 1950 en dollars constants de 2008 ; et dans le second, elle vous amène à confondre vos souvenirs d’une formation politique avec une autre. Mes excuses au lectorat de Recherches sociographiques et, surtout, à l’auteur du livre, qui n’est évidemment pour rien dans mes interprétations et ajouts erronés à ses propos, pour leur part impeccablement appuyés sur des sources solidement documentées. [Article]