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Le professeur Gérard Hébert, décédé le 16 août dernier, a enseigné la négociation collective à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal de 1965 à 1992. Il a marqué profondément l’enseignement et la recherche en relations industrielles au Québec et au Canada. Gérard Hébert fut un des pionniers qui ont donné aux relations industrielles leurs lettres de noblesse universitaires.

Détenteur d’un doctorat en sciences économiques, Gérard Hébert aborda les relations industrielles en s’intéressant aux décrets de convention collective, puis à l’ensemble de la négociation collective. Il explora aussi les dédales des relations du travail dans l’industrie de la construction. Auteur de plusieurs livres et articles, Gérard Hébert a signé en 1992 son oeuvre maîtresse, le Traité sur la négociation collective, un ouvrage phare dans la littérature nord-américaine en relations industrielles.

Les recherches de Gérard Hébert portaient sur les institutions propres aux relations industrielles : il les observait, les décrivait, en analysait le fonctionnement et les critiquait. Ce faisant, il a contribué à développer un paradigme en relations industrielles distinct de ceux des disciplines mères, comme les sciences économiques, la sociologie et le droit, qui, à l’époque, exerçaient encore une emprise considérable sur ce champ d’étude relativement nouveau.

Comme professeur, Gérard Hébert a formé plusieurs générations de spécialistes en relations industrielles. Aucun étudiant n’a oublié son enseignement dont la rigueur et les exigences étaient redoutables.

Le professeur Hébert fut un des membres fondateurs de l’Association canadienne des relations industrielles (ACRI) dont il agit comme président en 1980-1981. Il en a reçu le prix Gérard Dion en 1995, pour sa contribution remarquable à la discipline. Il s’est aussi distingué au sein de la Société royale du Canada, à laquelle il fut élu en 1979.

Avec le départ de Gérard Hébert, les relations industrielles ont perdu un solide pillier. Heureusement, plusieurs ont profité de ses enseignements et peuvent aujourd’hui en perpétuer l’oeuvre.