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Comme le dit Michel Allard dans sa préface, «il appartient à Robert Cadotte, à Anik Meunier et à leurs collaborateurs d’avoir eu l’intelligence sensible, non pas de reconstituer cette école d’antan, mais de l’évoquer en ouvrant les écluses de la mémoire» (p. VIII). Cet ouvrage s’inscrit donc dans cette voie et 100 ans d’histoire sont racontés et illustrés de façon à redécouvrir, pour certains, l’école québécoise d’avant la Révolution tranquille, alors que pour d’autres ce livre sera l’occasion de découvrir l’école d’antan fréquentée par leurs parents ou leurs grands-parents.

Présentation

Cet ouvrage a été rédigé à partir de la recherche effectuée afin de préparer l’exposition L’école d’antan (1860-1960) présentée au Musée du Château Dufresne du 28 septembre 2011 au 29 mai 2012. Le siècle couvert par cet ouvrage tient compte des particularités propres aux écoles présentes dans les réseaux français catholique et anglo-protestant. Plus particulièrement, les exemples intégrés dans cet ouvrage proviennent principalement du quartier Hochelaga-Maisonneuve de Montréal. La première section de l’ouvrage expose en quatre pages une échelle de temps permettant de tracer un portrait des grands événements survenus dans les 100 ans d’histoire racontés dans cet ouvrage. Ce livre de 198 pages est divisé en 13 chapitres qui s’inscrivent dans des perspectives complémentaires afin d’avoir une vision globale et intégrée de l’école d’antan. Ces chapitres abordent les thématiques suivantes: 1) les enseignants; 2) la présence religieuse à l’école; 3) la condition enseignante; 4) l’élève en classe; 5) le matériel de l’enseignant; 6) la discipline et la motivation; 7) le patriotisme; 8) la santé, l’hygiène et le sport; 9) l’uniforme; 10) la fréquentation scolaire et le décrochage; 11) les sciences naturelles; 12) les manuels scolaires et 13) les bâtiments d’écoles.

La structure organisationnelle de cet ouvrage est similaire d’un chapitre à l’autre. D’une part, une courte introduction précise le sujet abordé dans le chapitre et différentes sections présentent les aspects spécifiques traités par les auteurs. D’autre part, l’ensemble des chapitres est abondamment illustré par différents types de reproduction, ce qui facilite la compréhension du texte et permet de mieux saisir les singularités de l’école d’antan. Les chapitres sont relativement courts alors qu’un seul dépasse 20 pages et les textes sont soigneusement écrits.

Point de vue

Cet ouvrage fait partie de la collection Publics et culture qui réunit des ouvrages originaux sur la culture et ses publics. Il n’est aucunement question d’un essai historique, mais plutôt d’un portrait de ce qu’était l’école québécoise avant la période de déconfessionnalisation. Clair, concis et fort bien documenté, cet ouvrage saura plaire autant aux chercheurs et aux praticiens qu’aux étudiants en formation professionnelle désirant découvrir ou se rappeler l’école d’antan. Il importe d’ailleurs de souligner la diversité et la qualité des reproductions sur lesquelles s’appuient les 13 chapitres. Ces reproductions constituent des exemples concrets permettant de visualiser et de s’imaginer cette école d’antan.

Parmi les thématiques abordées, certaines sont toujours d’actualité et méritent certainement une attention particulière. Par exemple, on y aborde la question du décrochage scolaire chez les garçons: «En fait, ils réussissent moins bien même s’ils fréquentent des écoles réservées aux petits garçons, même si les frères organisent de nombreuses activités sportives parascolaires et même si tous leurs enseignants sont des hommes!» (p. 156). Comment ne pas être interpellé par cette citation alors que le Québec est aux prises actuellement avec un taux élevé de décrochage scolaire chez les garçons et que les solutions proposées sont similaires à celles mises en oeuvre il y a près de 100 ans. Il en est de même pour d’autres thématiques telles que la gestion de la discipline, les systèmes utilisés par les enseignants pour motiver leurs élèves, les règles sur l’habillement des élèves, le nombre d’élèves par classe, la mixité des classes et l’éducation à la santé dans les écoles.

Dans son ensemble, L’école d’antan 1860-1960 se veut un ouvrage agréable et divertissant à découvrir pour tous ceux qui s’intéressent au système scolaire québécois. Par contre, comme l’ouvrage présente succinctement les différentes thématiques, il sera nécessaire pour un lecteur désirant approfondir un sujet de trouver d’autres ouvrages de référence.