Abstracts
Résumé
Cet article consiste en une révision et une mise à jour, comprenant des corrections et des ajouts, de la liste des Bénédictins de Beuron et de la liste de James W. Wiles ainsi que des CD-ROM Corpus Augustinianum Gissense II, Patrologia latina et Corpus Christianorum citant le verset scripturaire d’Ex 3,14 dans les oeuvres augustiniennes. Nous y présentons un index cumulatif des citations d’Ex 3,14 chez Augustin accompagné d’explications appropriées sur les objectifs de l’évêque d’Hippone lorsqu’il mentionne le Nom de Dieu dans ses oeuvres. Nous croyons que ce travail de révision et de recensement fournit un outil précieux aux chercheurs désireux d’étudier la question du Nom de Dieu chez Augustin.
Abstract
This paper updates, with revisions, corrections and new additions, the “Liste des Bénédictins de Beuron” and the list of James W. Wiles as well as the CD-ROM Corpus Augustinianum Gissense II, Patrologia latina et Corpus Christianorum with regard to the scriptural citation of Ex 3:14 in the works of Augustine. We present a cumulative index of the citations of Ex 3:14 by Augustine together with pertinent notes on his objectives when mentioning the Name of God in his works. We think that this update, with its sound additions and corrections, provides a precious tool for those studying the question of the Name of God in Augustine’s works.
Article body
Anne-Marie LaBonnardière a débuté et orienté ses recherches sur les versets bibliques cités dans l’oeuvre d’Augustin bien avant l’ère informatique des CD-ROM : « Lors d’une Conférence internationale sur les études patristiques à Oxford en 1955, elle annonça son grand projet d’élaborer une histoire de la réflexion d’Augustin sur chacun des Livres de la Bible […][1] ». Elle donna comme titre à ses recherches capitales « Biblia augustiniana ». Ces études ne se résument pas à un « index cumulatif » des versets bibliques retrouvés dans l’oeuvre augustinienne : les citations bibliques sont « placées dans leur ordre de la Bible, précédées de leurs références, les citations scripturaires sont situées dans l’épisode, résumé et daté, auquel il est fait allusion[2] ». Le résultat est considérable :
En effet, en fournissant un répertoire exhaustif des citations bibliques dans leur ordre chronologique dans l’oeuvre d’Augustin, tout en les replaçant dans leur contexte historique, Anne-Marie LaBonnardière repère les autres versets associés habituellement par Augustin, apportant ainsi ce qu’elle a nommé d’une expression imagée qui depuis a fait son chemin, « l’orchestration scripturaire ». En reconstituant pour chacun des versets son « aventure » à travers l’oeuvre d’Augustin, on peut suivre l’évolution de la réflexion théologique d’Augustin sur les textes bibliques[3].
Les études d’A.-M. LaBonnardière sur la « Biblia augustiniana » n’ont cependant pas porté une attention particulière au livre d’Exode ni au verset d’Ex 3,14, comme le suggèrent les titres de ses recherches augustiniennes sur l’Ancien Testament : Livres historiques, Les douze Petits Prophètes, Le Deutéronome, Le livre de la Sagesse, Le livre de Jérémie, Le livre des Proverbes[4].
Notre étude s’appuie sur les données de certains experts augustiniens. En 1973, dans sa thèse de doctorat[5] et en 1978, dans un article[6], la savante augustinienne Émilie Zum Brunn reproduit la liste des Bénédictins de Beuron concernant la citation d’Ex 3,14 dans les oeuvres de saint Augustin : elle a reçu cette liste par « l’entremise d’A.-M. LaBonnardière[7] ».
En 1995, James W. Wiles présente un index cumulatif des versets scripturaires dans l’oeuvre augustinienne. Vers 1996-2002, dans son article intitulé « Ego sum qui sum[8] », G. Madec fait brièvement allusion à la liste des Bénédictins de Beuron et mentionne les corrections apportées dans le CD-ROM Corpus Augustinianum Gissense (CAG), sans pour autant dresser ou reproduire la liste corrigée des citations d’Ex 3,14 dans l’oeuvre d’Augustin. De plus, le CAG I ou II est difficilement accessible aux étudiants et chercheurs universitaires, du moins au Canada. Nous croyons que le présent article est pertinent à plusieurs égards, car :
il met à jour les listes manuscrites d’Ex 3,14 qui datent de 1978 et de 1995 ;
contrairement au CAG II, à la Patrologia latina et au Corpus Christianorum, il regroupe, de manière schématique et synthétique, les citations d’Ex 3,14, ce qui permet aux chercheurs d’avoir un aperçu rapide des oeuvres augustiniennes citant le Nom de Dieu ;
il présente une source d’informations facilement accessibles aux universités qui n’ont pas accès notamment au CAG II (au Canada, par exemple : Université Concordia, Université Laval, Université de Toronto, UQAM, Université de Montréal, Université St-Paul) ;
il contient aussi des explications, des commentaires et des modifications sur l’objectif de saint Augustin lorsqu’il cite Ex 3,14 ;
de plus, il fournit des informations plus spécifiques sur le sujet que celles offertes par les CD-ROM qui fonctionnent très bien lorsqu’on écrit le mot « Ego sum qui sum » (Ex 3,14a), mais qui fournissent une multitude de données souvent non pertinentes lorsqu’on utilise le terme « Qui est » (Ex 3,14b), car « qui est » n’est pas seulement attribué à Ex 3,14b, mais peut revêtir plusieurs sens dans les phrases augustiniennes. Il faut donc se rapporter au livre même, ce que nous avons fait, pour répertorier adéquatement les versets d’Ex 3,14.
L’objectif de notre travail, modeste, est de présenter un « index cumulatif » corrigé, enrichi, et assorti de certaines précisions, sur la citation scripturaire d’Ex 3,14 dans les oeuvres de saint Augustin. De plus, nous en profitons pour esquisser quelques notes sur la terminologie et le sens du texte d’Ex 3,14 chez Augustin.
I. Les listes des commentateurs augustiniens d’Ex 3,14
1. L’inventaire des oeuvres augustiniennes répertoriés citant Ex 3,14
Pour répertorier les citations d’Ex 3,14 dans l’oeuvre pastorale d’Augustin, nous avons consulté principalement trois CD-ROM (Corpus Christianorum[9], Patrologia latina[10] et CAG II) et la liste des Bénédictins de Beuron[11], auxquels, bien sûr, se sont greffées quelques découvertes fortuites[12]. Ainsi, nous avons pu répertorier trente-deux sermons[13] et onze libri citant le verset biblique d’Ex 3,14 sous la formulation scripturaire Ego sum qui sum ou Qui est.
2. Les citations d’Ex 3,14 d’Augustin par rapport à ses oeuvres
L’ensemble des oeuvres pastorales d’Augustin contient environ 854 sermons. On y retrouve 124 Tract. in Io. Ev. ; 570 Serm. ad populum ; 150 En. in Ps. et 10 Tract. in Ep. Jo. ad Part. Nous avons relevé 6 Tract. in Io. Ev. sur 124 ; 9 Serm. ad populum sur 570 ; 15 En. in Ps. sur 150 et 2 Tract. in Ep. Jo. ad Part. sur 10 citant le verset scripturaire d’Ex 3,14. Nous avons répertorié trente-deux prédications sur 854 « sermons » énonçant Ex 3,14. Nous avons aussi répertorié chez saint Augustin seulement 11 libri sur 93 citant Ex 3,14 (Retr. 2, 67, 94). Il n’y a aucune mention d’Ex 3,14 dans les Lettres d’Augustin. Le nombre de sermons et libri incluant le verset biblique d’Ex 3,14, ainsi que le traitement du verset dans chacun de ces sermons, prennent donc peu de place, sur le plan quantitatif, dans l’ensemble de l’oeuvre d’Augustin.
3. Authenticité des oeuvres augustiniennes citant Ex 3,14
Bien que l’authenticité des libri de saint Augustin ne soit pas contestée par les savants augustiniens, une étude sérieuse se doit d’aborder la question de l’authenticité des trente-deux sermons citant Ex 3,14 en vertu du problème de l’historicité des manuscrits augustiniens ainsi que celui de leur transmission[14]. C’est une question importante surtout lorsqu’il s’agit des Sermones ad populum qui ont été fréquemment « plagiés et pastichés[15] ». D’autant plus que nous ne possédons pas les manuscrits originaux d’Augustin[16] et que son oeuvre pastorale a été transcrite de seconde main, au vol, par des tachygraphes souvent « zélés[17] ».
Évidemment, l’avis des commentateurs[18] sur le nombre de sermons authentiques, en particulier les Serm. ad populum, est partagé[19]. L’étude de Verbraken, présentement encore la plus exhaustive sur le sujet, relève 544 Sermones ad populum authentiques[20], auxquels il faut ajouter les 26 sermons Dolbeau[21]. L’authenticité des 544 Sermones ad populum est attestée par les méthodes de critique externe et de critique interne[22]. Les résultats de notre recherche tiennent compte des travaux exhaustifs de Verbraken. Les Serm. ad populum contenant le verset biblique d’Ex 3,14, en l’occurrence les Serm. 6, 7, 156, 10D, 223A[23], 229T[24], 293E, 341, 22D, sont catalogués authentiques. De même, les Tract. in Io. Ev., les Tract. in Ep. Jo. adPart. et les En. in Ps. sont des oeuvres authentiques[25].
4. Les paragraphes citant Ex 3,14 : Ego sum qui sum ou Qui est
Il importe aussi de noter que nous recherchons spécifiquement le verset biblique d’Ex 3,14 qui origine du texte scripturaire et non une simple allusion ou une réminiscence biblique du Nom divin. Le verset spécifique que nous recherchons est : Dixit dominus ad Moysen : Ego sum qui sum. Dices filiis Israel : Qui est misit me ad vos. Nous ne répertorions pas les expressions reliées à la nature divine retrouvées dans plusieurs prédications : le quod est[26], l’ipsumesse[27], l’idipsum[28], l’essentia[29], la substantia[30], l’incommutabilis[31] et l’aeternitas[32].
5. Révisions, corrections et ajouts à la liste de J.W. Wiles et à celle des Bénédictins de Beuron
Pour la révision des deux listes d’Ex 3,14, nous utilisons les éditions critiques[33], les CD-ROM patristiques et les textes dans l’édition « Institut d’Études Augustiniennes ». Compte tenu que ces éditions sont similaires, nous soulignerons seulement les variantes au moment opportun : s’il y a concordance entre les éditions, comme c’est souvent le cas, nous ne le mentionnerons pas.
5.1. Liste de J.W. Wiles
En 1995, James W. Wiles écrit un index scripturaire des oeuvres augustiniennes[34], mais son répertoire d’Ex 3,14 n’est vraiment pas exhaustif, du moins si on le compare à celui des Bénédictins de Beuron et, malheureusement, ses citations, en l’occurrence celles d’Ex 3,14, proviennent de la récente traduction anglaise de l’oeuvre augustinienne éditée par E. Hill[35]. Voici la liste de J.W. Wiles[36] :
De doctr. christ. 1, 32, 35 ; De ciu. Dei 8, 11 ; De ciu. Dei 12, 2 ; Conf. 7, 10, 16 ; De fide et symbolo 4, 6 ; Tract. in Ep. Jo. ad Part. 2, 5 ; De Gen. ad litt. 5, 16, 34 ; De perf. iust. hom. 14, 32 ; De natura boni 19 ; En. in Ps. 1, 6 ; En. in Ps. 9, 11 (3) ; En. in Ps. 39, 7 ; En. in Ps. 39, 22 ; En. in Ps. 83, 12 ; En. in Ps. 90, 3 ; En. in Ps. 105, 4 ; En. in Ps. 144, 5 ; Serm. 6, 2 ; Serm. 6, 4 ; Serm. 7, 1 ; Serm. 7, 5 ; Serm. 7, 7 ; Serm. 72, 3 ; Serm. 156, 6 ; Serm. 223A, 5 ; Serm. 229T ; Tract. in Io. Ev. 2, 2 ; Tract. in Io. Ev. 38, 8 ; Tract. in Io. Ev. 39, 8 ; Tract. in Io. Ev. 40, 3 ; Tract. in Io. Ev. 99, 5 ; De Trin. 1, 1, 2 ; De Trin. 1, 8, 17 ; De Trin. 5, 2, 3 ; De Trin. 7, 5, 10 ; De uera rel. 49, 97.
James W. Wiles note que l’on retrouve Ex 3,14 au § 19 du De natura boni, ce qui est juste, mais il serait préférable de mentionner l’édition critique sur laquelle il se base (Opera Omnia) parce que dans la Patrologia latina et les autres éditions critiques, il est écrit De natura boni 19, 19. Pour l’En. in Ps. 9, il suffit d’écrire § 11 sans le chiffre 3. Les éditions critiques ne mentionnent pas Ex 3,14 dans l’En. in Ps. 39, 7 (Ps 39,5) ; l’En. in Ps. 39, 22 (Ps 39,13 ; Mt 26,35) ; l’En. in Ps. 83, 12 (Ps 83,9) ; dans le sermon 1 de l’En. in Ps. 90, 3 (Ps 90,1-2) et dans le sermon 2 de l’En. in Ps. 90, 3 (Ps 90,9-12) ; l’En. in Ps. 105, 4 (Ps 105,3 ; Mt 10,22 ; Ps 93,15 ; Ps 96,7 ; Ps 36,6 ; Ps 93,15 ; Ps 74,3) ; l’En. in Ps. 144, 5 (Ps 144,4 ; Ps 113,17 ; Ec 17,26 ; Jn 11,25 ; Mt 22,32 ; Rm 14,8 ; Rm 14,9). Il est intéressant de soulever une difficulté dans le Serm. 72, 3 : on retrouve « Ego sum, inquit, Deus Abraham et Isaac et Iacob ». S’agit-il de l’Ego sum d’Ex 3,14 ou bien de l’Ego sum d’Ex 3,15 ? Les éditions critiques mentionnent qu’il s’agit uniquement d’Ex 3,14, ce qui ne nous semble pas juste, car Ex 3,14 est écrit de cette manière : Dixit dominus ad Moysen : Ego sum qui sum. Dices filiis Israel : Qui est misit me ad vos. Ne s’agirait-il donc pas plutôt d’Ex 3,15 : Dixit iterum Deus ad Moysen : Ego sum Deus Abraham, et Deus Isaac, et Deus Jacob, hoc mihi nomen est in aeternum ? Il faut cependant faire preuve de prudence avant d’affirmer catégoriquement qu’il s’agit d’Ex 3,15 parce qu’une des habitudes exégétiques d’Augustin est d’entrecouper et de rassembler les versets bibliques[37]. Le contexte sotériologique, ici, nous invite cependant à y voir Ex 3,15 plutôt qu’Ex 3,14[38].
5.2. Liste de Bénédictins de Beuron
Voici la liste des Bénédictins de Beuron des citations d’Ex 3,14 tirée de l’article de Zum Brunn[39] :
De uera rel. 49, 97 ; De fide et symb. 4, 6 ; En. in Ps. 1, 6 ; En. in Ps. 9, 11 ; De doctr. christ. I, 32, 35 ; Conf. VII, 10, 16 ; Conf. XIII, 31, 46 ; Contra Felicem II, 18 ; De natura boni 19, 19 et 24, 24 ; De Trin. I, 8, 17 ; En. in Ps. 121, 5 ; In Io. Eu. Tr. 2, 2-4 ; En. in Ps. 127, 5 ; En. in Ps. 130, 12 ; In Io. Ep. Tr. 2, 2-4 ; En. in Ps. 101, S. 2, 10 ; De Gen. ad litt. V, 16 ; Sermon 7, 1, 5 ; Sermon 6, 1, 2, 4, 5 ; En. in Ps. 103, S. 1, 3 ; En. in Ps. 80, 14-15 ; En. in Ps. 143, 11 ; En. in Ps. 134, 4-6 ; En. in Ps. 49, 14 ; En. in Ps. 38, 6-10 et 22 ; De perf. iust. hom. 14, 30 ; De Trin. V, 1, 1-2 ; V, 2-3 ; De Trin. VII, 4, 9-VII, 5, 10 ; De ciu. Dei VIII, 8-12 ; En. in Ps. 82, 14 ; En. in Ps. 89, 2-5 et 15 ; De ciu. Dei XII, 1-2 ; In Io. Eu. Tr. 38, 8-11 ; In Io. Eu. Tr. 39, 7-8 ; In Io. Eu. Tr. 40, 2-3 ; In Io. Eu. Tr. 43, 17-18 ; En. in Ps. 104, 3-4 ; De Trin. I, 1, 2-3 ; En. in Ps. 112, 1-2 ; Sermon 156, 6 ; Sermon 341, 8, 10 ; In Io. Eu. Tr. 99, 4-5 ; Contra Maxim. I, 19 ; Contra Maxim. II, 26 (10, 11, 14) ; Sermon Denis II, 5 ; Sermon Caillau et Saint-Yves I, 57, 1-2 ; Sermonum fragmenta, P. L. 39, c. 1725-1726.
Pour éviter toute confusion, il est nécessaire d’apporter à cette liste des modifications qui, espérons-le, seront utiles pour les recherches ultérieures en étude augustinienne. Dans l’ensemble, sans tenir compte des nouvelles recherches sur la datation des sermons, la liste d’Ex 3,14 des Bénédictins de Beuron est assez cohérente, malgré le fait qu’elle semble être excessive à certains endroits au sujet des paragraphes répertoriés citant Ex 3,14.
Selon la liste des Bénédictins de Beuron, le Tract. in Io. Ev. 2 citerait Ex 3,14 aux § 2-4 alors que cette citation ne se retrouve qu’au § 2 : dans les § 3-4, Augustin fait allusion à Ex 3,14 non pas en se servant du nominatif masculin « Qui est » d’Ex 3,14b, mais il utilise le nominatif neutre ou accusatif neutre « Quod est » pour évoquer le nomen divin. On peut certes soutenir que, sémantiquement, « Qui est » et « Quod est » ont le même sens, ou presque, et renvoient à la même réalité, c’est-à-dire à Ego sum qui sum ou Qui est. Mais puisque notre étude se concentre sur la citation biblique textuelle d’Ex 3,14, nous croyons qu’il serait plus prudent de ne pas inclure « Quod est » dans la liste. Il est préférable de considérer « Quodest » comme une allusion, presque similaire, se rapportant à Ex 3,14 d’autant plus qu’on ne retrouve jamais dans les oeuvres augustiniennes le verset d’Ex 3,14 cité de la manière suivante : « Quod est misit me ad vos ». Le § 11 du Tract. inIo. Ev. 38 ne mentionne pas Ex 3,14, mais deux versets (Jn 8,24 et Jn 8,25) qui se réfèrent certainement, il est vrai, à Ex 3,14. Le § 7 du Tract. in Io. Ev. 39 n’évoque pas Ex 3,14 : on retrouve Jn 14,6, « Ego sum via et ueritas et uita ». Mais cette citation n’est jamais mise en lien avec Ex 3,14. Le § 2 du Tract. in Io. Ev. 40 ne mentionne pas Ex 3,14 : il s’agit plutôt de l’Ego sum en Jn 8,28, « Cum exaltaueritis Filium hominis, tunc cognoscetis quia ego sum et a meipso facio nihil, sed sicut docuit me Pater, haec loquor ». Le § 17 dans le Tract. in Io. Ev. 43 ne cite pas Ex 3,14 même s’il se réfère au Ego sum en Jn 8,58 : « Amen, Amen dico uobis, antequam Abraham fieret, ego sum ».
Il faut enlever le § 5 de l’Enarratio 127 pour le remplacer par le § 15. On devrait ajouter à l’Enarratio 101, S. 2, 10 les § 12 et 14, car ils contiennent la citation d’Ex 3,14. Pour l’Enarratio 38, 6-10 et 22, il convient de préciser que les § 6, 8, 9 et 10 ne mentionnent pas Ex 3,14. Au § 6, il n’y a pas d’allusion, de près ou de loin, à Ego sum qui sum. Au § 8, il est écrit « qui est », mais c’est une allusion ontologique aux nombres de jours en Ps 38,5 : « Notum fac mihi hunc numerum dierum meorum qui est, ut sciam quid desit mihi ». Augustin emploie aussi le « quod est » pour expliquer l’opposition entre l’être et le non-être. Le § 9 mentionne à trois reprises « qui est » : c’est une réminiscence biblique du Ps 38,5 et non pas d’Ex 3,14. C’est dans le même esprit qu’il a recours au « qui est » au § 10 : il commente le verset Ps 38,6 en utilisant une réminiscence psalmique de Ps 38,5, « desideravi numerum dierum meorum qui est ». Ces expressions peuvent parfois se référer à Ego sum qui sum, mais on ne retrouve pas la citation d’Ex 3,14. On ne retrouve pas dans les § 2 et 4 de l’Enarratio 89 le verset d’Ex 3,14 : il est davantage question du refuge en Dieu. Le § 5 mentionne la notion de l’immutabilité divine sans citer Ex 3,14. Le § 15 fait référence à « ipse es » et « qui est » : ces termes se rapportent « au nombre de jours qui est ». Le § 3 de l’Enarratio 104 n’évoque pas Ex 3,14 : il y est davantage question d’un exercice spirituel (« chercher la face de Dieu »). La liste des Bénédictins de Beuron inclut l’Enarratio 112, 1-2 : elle citerait Ex 3,14 à deux endroits. Or, on ne voit pas comment y faire un lien avec Ex 3,14, malgré une lecture attentive. Il est excessif d’inclure au § 1 la citation d’Ex 3,14, car on n’y retrouve aucune allusion à Ex 3,14. Au § 2, Augustin cite Is 46,4 : « Ego sum, et usque dum senescatis, ego sum ». En évoquant Ego sum on serait tenté de rapporter Is 46,4 à Ex 3,14. Or, nous ne pouvons même pas considérer Is 46,4 comme étant une allusion ou même une réminiscence biblique d’Ex 3,14, car, à aucun endroit, dans l’oeuvre pastorale, Augustin n’associe Ex 3,14 à Is 46,4.
On retrouve au § 2 du Serm. 6 le verset d’Ex 3,14 cité pour la première fois de manière inusitée, car y est exclu le nomen divin : « Dixit dominus ad Moysen » (Ex 3,14). Le Corpus Christianorum identifie clairement qu’il s’agit du verset d’Ex 3,14. L’édition Patrologia latina et celle des Mauristes mettent entre parenthèse « Dixit dominus ad Moysen » sans noter qu’il s’agit du verset d’Ex 3,14. Le § 1 du Sermon 6 ne cite pas Ex 3,14 explicitement même s’il s’agit d’une allusion à la théophanie d’Ex 3,2-15. Il faut aussi ajouter le § 7 au Sermon 7, car Augustin y cite Ex 3,14.
Il faut préciser que les § 2-4 du Tract. in Ep. Jo. ad Part. 2 ne contiennent aucune citation d’Ex 3,14 ; au § 4, on retrouve le mot nomen en lien avec la rémission des péchés : « Sed per cujus nomen remittituntur peccata ? ». On retrouve la citation d’Ex 3,14 seulement au § 5 du Tract. in Ep. Jo. ad Part. 2 sous l’énonciation Qui est. Il faut aussi ajouter le Tract. in Ep. Jo. ad Part. 4, 6 : on mentionne le nomen d’Ex 3,14b (Qui est). Bien que l’on retrouve dans le § 5 du Tract. in Ep. Jo ad Part. 4 la mention « Quod est » prise comme synonyme d’Ex 3,14, on ne peut l’inclure dans notre étude comme étant un verset scripturaire, car l’Écriture Sainte propose « Qui est » en Ex 3,14b.
Il faut aussi ajouter les deux Serm. Dolbeau citant le verset biblique d’Ex 3,14 : le Serm. Dolbeau 10D, 6 (Serm. 162C, 6) et le Serm. Dolbeau 22D, 17 (Serm. 341, 17 augmenté).
Dans le tableau I, nous présentons de manière schématique et synthétique les résultats de notre enquête sur Ex 3,14 dans les oeuvres pastorales de saint Augustin.
Tableau I
Les versets bibliques ou citations d’Ex 3,14 dans la pastorale d’Augustin
1. Tract. in Io. Ev. 2, 2. |
17. Serm. Denis II, 5 (Serm. 223A, 5). |
2. Tract. in Io. Ev. 38, 8-10. |
18. En. in Ps. 1, 6. |
3. Tract. in Io. Ev. 39, 8. |
19. En. in Ps. 9, 11. |
4. Tract. in Io. Ev. 40, 3. |
20. En. in Ps. 38, 7, 22. |
5. Tract. in Io. Ev. 43, 18. |
21. En. in Ps. 49, 14. |
6. Tract. in Io. Ev. 99, 5. |
22. En. in Ps. 80, 14-15. |
7. Tract. in Ep. Jo. ad Part. 2, 5. |
23. En. in Ps. 82, 14. |
8. Tract. in Ep. Jo. ad Part. 4, 6. |
24. En. in Ps. 89, 3. |
9. Serm. 6, 2, 4-5. |
25. En. in Ps. 101, part. II, 10, 12, 14. |
10. Serm. 7, 1, 5, 7. |
26. En. in Ps. 103, part. I, 3. |
11. Serm. 156, chap. VI, 6. |
27. En. in Ps. 104, 4. |
12. Serm. Dolbeau 10D, 6 (Serm. 162C, 6). |
28. En. in Ps. 121, 5, 8. |
13. Serm. 229T, 4-5 (Sermonum fragmenta, PL 39, col. 1725-1726). |
29. En. in Ps. 127, 15. |
14. Serm. 293E, 2 (Serm. Caillau I, 57, 2). |
30. En. in Ps. 130, 12. |
15. Serm. 341, chap. VIII, 10. |
31. En. in Ps. 134, 4, 6. |
16. Serm. Dolbeau 22D, 17 (Serm. 341 augmenté). |
32. En. in Ps. 143, 11. |
Il importe d’apporter brièvement quelques précisions sur les libri d’Augustin citant Ex 3,14 dans la liste des Bénédictins de Beuron. Il est exact de noter de cette manière le De Genesi ad litteram libri duodecim V, 16, mais pour plus de précision, il serait prudent de spécifier qu’Ex 3,14 se trouve au § 34. Le verset d’Ex 3,14 n’est pas mentionné dans le De natura boni 24, 24 ; il s’agit d’une allusion au nomen divin, car on y évoque l’immutabilité divine : « Itaque Deum esse incommutabilem […] ». Le De Civitate Dei cite Ex 3,14 au § 11 : il faut écrire De Civitate Dei VIII, 11. On ne retrouve pas non plus la citation d’Ex 3,14 au § 1 du De Civitate Dei XII, mais bien au § 2. Dans le Deperfectione iustitiae hominis, il faut remplacer le § 30 par le § 32. Le De Trinitate ne fait aucune allusion à Ex 3,14 au § 3 : il faut écrire De Trinitate I, I, 2. Il faut aussi ajouter le De Trinitate I, VIII, 17 : on y trouve mentionné Ex 3,14. On ne peut pas soutenir que le verset d’Ex 3,14 se retrouve cité dans le De Trinitate V, 1, 1-2 et V, 2-3 : il y a, en effet, seulement une citation d’Ex 3,14 en De Trinitate V, II, 3. On ne peut pas affirmer non plus qu’Ex 3,14 est cité dans le De Trinitate VII, 4, 9 : il s’agit d’une réflexion sur l’« essentia » pour définir la nature même de la Trinité. Il faut enlever de la liste Confessionum libri tredecin XIII, 31, 46, car on ne retrouve pas Ex 3,14b « Qui est », mais une allusion proche d’Ex 3,14b « sed quod est est ».
Dans le tableau II, nous présentons de manière schématique et synthétique les résultats de notre enquête sur Ex 3,14 dans les libri de saint Augustin.
Tableau II
Les versets bibliques ou citations d’Ex 3,14 dans les libri d’Augustin
1. Confessionum libri tredecin 7, 10, 16. |
7. De Genesi ad litteram libri duodecim 5, 16, 34. |
2. Contra Felicem 2, 18. |
8. De natura boni 19, 19. |
3. Contra Maximinum. 1, 19. |
9. De perfectione iustitiae hominis 14, 32. |
Contra Maximinum. 2, 26, 10, 11, 14. |
10. De uera religione 49, 97. |
4. De Ciuitate Dei 8, 11. |
11. De Trinitate 1, 1, 2. |
De Ciuitate Dei 12, 2. |
De Trinitate 1, 8, 17. |
5. De doctrina christiana 1, 32, 35. |
De Trinitate 5, 2, 3. |
6. De fide et symbolo 4, 6. |
De Trinitate 7, 5, 10. |
6. Précisions sur le titre des Bénédictins de Beuron, de LaBonnardière ou de Zum Brunn
Nous aimerions aussi ajouter quelques remarques sur le titre « Les commentaires augustiniens d’Exode 3, 14 » que l’on retrouve chez É. Zum Brunn[40]. Le titre provient-il des Bénédictins de Beuron ou de Zum Brunn ? Il est difficile de le savoir parce que Zum Brunn, malheureusement, ne mentionne pas ses sources. Même si Zum Brunn emploie ce terme « commentaire » d’Ex 3,14 pour des « raisons de commodités[41] », nous tenons à préciser clairement qu’il importe de distinguer les citations bibliques d’Ex 3,14 et les commentaires d’Ex 3,14, parce qu’Augustin ne commente que deux fois Ex 3,14, et en un sens très large, dans les Serm. 6 et 7, comme le constate G. Madec, sans pourtant détailler son explication[42].
7. Considérations générales sur les objectifs d’Augustin
Dans ses oeuvres pastorales, l’intention première d’Augustin n’est pas de commenter Ex 3,14 en lui-même, mais d’interpréter, d’expliquer, de prêcher l’Évangile de Jean, la Première Épître de Jean et les Psaumes. C’est donc à partir de ses commentaires johanniques et psalmiques qu’Augustin en vient à introduire Ex 3,14. Augustin commente certes le verset biblique d’Ex 3,14, mais dans le but d’expliquer à ses fidèles le « Je suis » johannique ou quelques versets psalmiques. Le pasteur africain fait donc appel au verset d’Ex 3,14 pour préciser le sens d’autres versets bibliques[43].
De même, dans ses libri, l’objectif principal de saint Augustin n’est pas de commenter Ex 3,14 en lui-même, mais plutôt d’enseigner des sujets précis tels qu’illustrés par les titres thématiques que l’évêque d’Hippone donne à ses oeuvres, par exemple : la Cité de Dieu, les Confessions, la Trinité, la Doctrine chrétienne ; ou bien d’expliquer des chapitres ou livres précis de l’Écriture Sainte, comme, par exemple, La Genèse au sens littéral. Augustin fait appel à Ex 3,14, certes pour expliquer le Nom divin, mais surtout pour clarifier la thématique à développer ou pour illustrer le livre biblique à enseigner.
Afin d’éviter toute confusion, il serait plus juste, croyons-nous, de remplacer le titre « Les commentaires augustiniens d’Ex 3,14 » par celui-ci : « Les citations bibliques d’Ex 3,14 dans l’oeuvre de saint Augustin ».
8. Considérations particulières sur les objectifs d’Augustin
8.1. Les oeuvres pastorales citant Ex 3,14
Dans les paragraphes des oeuvres pastorales citant Ex 3,14, l’objectif d’Augustin est de commenter les versets johanniques suivants : Jn 1,1 (Tract. in Io. Ev. 2, 2) ; Jn 8,24 (Tract. in Io. Ev. 38, 8-10) ; Jn 8,24 (Tract. in Io. Ev. 39, 8) ; Jn 8,28 (Tract. in Io. Ev. 40, 3) ; Jn 8,58-59 (Tract. in Io. Ev. 43, 18) ; Jn 16,13 (Tract. in Io. Ev. 99, 5) ; 1 Jn 2,13 (Tract. in Ep. Jo. ad Part. 2, 5) ; 1 Jn 3,2 (Tract. in Ep. Jo. ad Part. 4, 6) ; et d’enseigner à ses ouailles les versets psalmiques suivants : Ps 1,6 (En. in Ps. 1, 6) ; Ps 9,11 (En. in Ps. 9, 11) ; Ps 38,5 (En. in Ps. 38, 7) ; Ps 38,14 (En. in Ps. 38, 22) ; Ps 49,7 (En. in Ps. 49, 14) ; Ps 80,10 (En. in Ps. 80, 14) ; Ps 80,11 (En. in Ps. 80, 15) ; Ps 82,18 (En. in Ps. 82, 14) ; Ps 89,2 (En. in Ps. 89, 3) ; Ps 101,24-25 (En. in Ps. 101, part. II, 10) ; Ps 101,26-28 (En. in Ps. 101, part. II, 12) ; Ps 101,27-28 (En. in Ps. 101, part. II, 14) ; Ps 103,1 (En. in Ps. 103, part. I, 3) ; Ps 104,5 (En. in Ps. 104, 4) ; Ps 121,5 (En. in Ps. 121, 5) ; Ps 121,4 (En. in Ps. 121, 8) ; Ps 127,5 (En. in Ps. 127, 15) ; Si 3,18 et Ps 130,1-2 (En. in Ps. 130, 12) ; Ps 134,3 (En. in Ps. 134, 4, 6) ; Ps 143,4 (En. in Ps. 143, 11) ; ainsi que divers versets dans ses Sermones ad populum : Ex 1,15 (Serm. 6, 2) ; Ex 3,14 (Serm. 6, 4) ; Ex 3,14 (Serm. 6, 5) ; Ex 3,14 (Serm. 7, 1) ; 2 Co 13,3 (Serm. 7, 5) ; Ex 3,14 (Serm. 7, 7) ; Rm 8,12-13 (Serm. 156, chap. VI, 6) ; Ga 4,5 (Serm. Dolbeau 10D, 6/Serm. 162C, 6) ; Ex 3,14 (Serm. Dolbeau 22D, 17/Serm. 341, chap. VIII, 10) ; Ex 3,14 (Serm. Denis II, 5) ; Jn 1,1.14 (Serm. 229T, 4-5) ; Jn 10,30 (Serm. 293E, 2).
8.2. Les libri citant Ex 3,14
Dans les libri mentionnant le verset scripturaire d’Ex 3,14, les objectifs exégétiques d’Augustin demeurent assez précis, car l’enseignement du bibliste, dans les paragraphes qui nous concernent, est centré la plupart du temps sur des commentaires bibliques où Ex 3,14 n’intervient que pour aider à comprendre la signification d’autres versets scripturaires. Bien que dans certains libri saint Augustin commente, dès le début du paragraphe, la citation d’Ex 3,14 (par exemple, dans le De vera religione 49, 97, le De Genesi ad litteram 5, 16, 34, le De natura boni 19, 19, le Contra Felicem 2, 18, le De doctrina christiana 1, 32, 35, le De Trinitate 5, 2, 3 et 7, 5, 10, et le De civitate Dei 12, 2), il n’en demeure pas moins que son objectif n’est pas de commenter Ex 3,14 en soi : par exemple, dans son ouvrage exégétique De Genesi ad litteram, il s’agit d’enseigner les trois premiers chapitres de la Genèse alors que dans d’autres livres, les objectifs d’Augustin sont de réfléchir sur la vraie religion (De vera religione), la nature du Bien (natura boni), les deux cités (De civitate Dei) et la Trinité (De Trinitate). La plupart du temps il ne fait appel à Ex 3,14 que pour expliquer d’autres versets bibliques, par exemple : Gn 1,2 (De civitate Dei 8, 11), Ps 17,8 (De Trinitate 1, 1, 2), 1 Jn 3,2 (De Trinitate 1, 8, 17), Ps 30,11 (Confessionum 7, 10, 16), Jn 1,14 (De fide et symbolo 4, 6), 1 Co 15,28 (Contra Maximinum 1, 19), 1 Jn 3,2 (Contra Maximinum 2, 26, 10), Ex 3,2 (Contra Maximinum 2, 26, 11), Dt 6,4 (Contra Maximinum 2, 26, 14) et Lc 18,19 (De perfectione iustitiae hominis 14, 32).
II. Le texte d’Ex 3,14 et son interprétation
Suite à notre présentation sur le de facto d’Ex 3,14 dans les oeuvres augustiniennes, notre propos dans cette section n’est pas de faire une étude exhaustive sur les traductions bibliques d’Ex 3,14 d’Augustin et son interprétation, mais plutôt de présenter une ébauche sur ce sujet (dont l’étude exhaustive fera l’objet d’un prochain manuscrit). Bien que les pistes que nous proposons n’épuisent pas la question, elles ont cependant le mérite de poser la charpente sur laquelle Augustin construit sa théologie d’Ex 3,14. Une discussion sur la traduction d’Ex 3,14 d’Augustin nous permettra aussi de mieux comprendre la théologie derrière le texte de ce verset.
1. Les Bibles d’Augustin
Dans quelle Bible Augustin puise-t-il la citation d’Ex 3,14 pour ses oeuvres ? La Septante ? L’Itala ? La Vulgate[44] de Jérôme ? La Bible hébraïque ? Nous sommes en présence d’un foisonnement d’hypothèses à ce sujet. De nombreux savants ont mis en parallèle les citations bibliques d’Augustin avec les Bibles du 4e siècle afin de déterminer les codices utilisés par Augustin pour son exégèse, puisque nous n’avons pas l’Itala originale : celle dont nous disposons a été reconstituée à partir des citations bibliques que l’on retrouve à l’intérieur des oeuvres patristiques[45].
Au 4e siècle, la Septante est la Bible qui fait autorité, y compris pour Augustin[46]. Parmi les diverses Bibles latines, Augustin préfère l’Itala[47] à la Bible ex hebraico de Jérôme[48]. Selon Bogaert :
Au moment où Augustin écrit, des formes vieilles latines de la Bible, marquées par des révisions faites dans le Nord de l’Italie, ont cours en Afrique, et il y a des signes évidents qu’Augustin les utilise de préférence. Cette révision peut être, au moins par endroits, très différente de la vieille version, peu révisée, qui circulait en Afrique depuis longtemps et encore au temps d’Augustin[49].
Mais il est vraisemblable qu’Augustin se serve aussi de divers codices latins issus des différentes Églises qu’il fréquente[50]. Bien qu’il ne fût pas un « réviseur de la Bible[51] » comme l’a été saint Jérôme, il se peut qu’au besoin il ait traduit lui-même un texte biblique de la Septante[52]. De plus, en tant qu’exégète soucieux d’éclairer ses fidèles, Augustin consulte les différentes traductions bibliques latines et grecques disponibles à Hippone, comme en témoignent les Loc. in Hept.[53], les Quaest. in Hept.[54], le De Civ. Dei[55] et le DeDoct. Christ.[56] : en ce sens, il est difficile d’affirmer catégoriquement qu’Augustin fait un usage exclusif de telle ou telle Bible dans son exégèse d’Ex 3,14. En fait :
Comme le théologien d’aujourd’hui qui, ayant recours à l’Écriture, hésite entre la Bible de Jérusalem, Segond, la Traduction Oecuménique de la Bible ou la traduction utilisée dans la liturgie (s’il a un souci pastoral, ce que Jérôme n’a guère), Augustin a certainement cherché, sans s’arrêter jamais, dans la conviction que l’autorité est au meilleur texte grec. Il n’avait pas à se lier définitivement à une forme du latin plutôt qu’à une autre[57].
Soulignons enfin que sa formation de rhéteur et d’orateur invite Augustin à improviser et citer souvent de mémoire les versets scripturaires, ce qui rend la tâche plus ardue lorsque vient le temps d’identifier avec exactitude « la Bible d’Augustin », bien qu’il y ait une constance syntaxique dans le verset d’Ex 3,14 cité par Augustin.
2. Les traductions d’Ex 3,13-15 : Jérôme et Augustin
En vertu de la ressemblance de la traduction augustinienne avec celle de Jérôme, on serait tenté de soutenir qu’Augustin emploie la Vulgate lorsqu’il cite Ex 3,14 :
Traduction de la Vulgate de Jérôme :
(14) Dixit Deus ad Mosen ego sum qui sum. Ait sic dices filiis Israhel qui est misit me ad vos.
Traduction d’Augustin :
(14) Dixit Dominus ad Moysen : Ego sum qui sum. Dices filiis Israel : Qui est misit me ad vos.
Deux arguments nous invitent cependant à soutenir qu’Augustin n’a pas puisé le verset d’Ex 3,14 dans la Bible de Jérôme. D’une part, selon les recherches de LaBonnardière, ce n’est que vers 419-420 qu’Augustin prend connaissance, du moins dans sa totalité, de la Bible traduite par Jérôme : à l’exception du Tract. in Io. Ev. 99, 5 (rédigé après 420), Serm. 293E, 2 (vers 419-421), Serm. 341, chap. VIII, 10 (vers 418-419), En. in Ps. 104, 4 (vers 418-419), Contra Maximinum 2, 26, 10, 11, 14 (vers 427-428) et le De Doctrina Christiana 1, 32, 35 (vers 426-427), il y a très peu de citation d’Ex 3,14 dans les oeuvres augustiniennes après 419-420. D’autre part, si nous portons notre attention sur l’ensemble de la péricope d’Ex 3,13-15, nous voyons une grande différence entre le texte utilisé par Augustin et celui de Jérôme.
La Vulgate de Jérôme :
(13) Ait Moses ad Deum. Ecce ego vadam ad filios Israhel et dicam eis. Deus patrum vestrorum misit me ad vos. Si dixerint mihi quod est nomen eius quid dicam eis.
(14) Dixit Deus ad Mosen ego sum qui sum. Ait sic dices filiis Israhel qui est misit me ad vos.
(15) Dixitque iterum Deus ad Mosen haec dices filiis Israhel. Dominus Deus patrum vestrorum, Deus Abraham Deus Isaac et Deus Iacob misit me ad vos. Hoc nomen mihi est in aeternum et hoc memoriale meum in generationem et generatione.
Traduction d’Augustin :
(13) Si dixerit mihi populus : et quis est Deus qui misit te, quid eis dicam ?
(14) Dixit Dominus ad Moysen : Ego sum qui sum. Dices filiis Israel : Qui est misit me ad vos.
(15) Dixit iterum Deus ad Moysen : Ego sum Deus Abraham, et Deus Isaac, et Deus Jacob, hoc mihi nomen est in aeternum.
Dans nos recherches antérieures, nous avons remarqué un point important : dans le verset 13 de la Vulgate de Jérôme, nous retrouvons le mot « nomen » tandis que, dans la traduction augustinienne, le mot « nomen » n’apparaît pas. Si Augustin avait puisé la péricope d’Ex 3,13-15 dans la Vulgate, on se serait attendu à ce que la mention du mot nomen dans son analyse d’un verset biblique quelconque l’amène à faire un rapprochement avec le Nom divin en Ex 3,14, ce qui est très rarement le cas : en fait, c’est plutôt à partir du verbe « être », tiré de différents versets bibliques, qu’Augustin est amené à discuter du Sum d’Ex 3,14[58].
3. Le verbe « être » d’Ex 3,14
Les études exégétiques que nous avons consultées traduisent le verset scripturaire hébraïque d’Ex 3,14 de cette manière : ’Ehyèh ’asher ’èhyèh. « ’Ehyèh », en hébreu, est la « première personne du singulier de l’inaccompli du verbe hâyâh[59] » (verbe être). Le temps inaccompli n’est pas statique : au contraire, il représente une action dynamique, il indique un temps qui se réalise dans le passé, le présent ou le futur. De plus, le verbe « ’èhyèh » implique l’idée d’indétermination.
La Septante traduit ’Ehyèh ’asher ’èhyèh par « ’Εγώ είμι ό ών » (Je suis l’Existant) alors que la Vulgate de Jérôme traduit ’Ehyèh ’asher ’èhyèh par « Ego sum qui sum ». Dans cette traduction, les deux « sum » sont aussi conjugués à l’indicatif présent de la première personne du singulier. En latin comme en grec, le temps du verbe être au présent marque la stabilité et non l’indétermination ou l’inaccompli du temps du verbe « ehyeh »[60].
Bien qu’Augustin consulte peu la Vulgate, nous constatons que dans ses oeuvres, l’exégète cite toujours au présent le verbe être d’Ex 3,14 : « Ego sum qui sum ». Le « sum » marque aussi chez Augustin la stabilité et non l’indétermination ou la mutabilité. En ce sens, nous ne retrouvons jamais ce verset exprimé de la manière suivante : « Ego ero qui ero », « Ego sum qui ero », ou bien « Ego ero : sum », comme nous pouvons le retrouver dans les Bibles contemporaines.
4. Le sens derrière le verset d’Ex 3,14
Il n’est pas exagéré de porter une telle attention à la traduction latine d’Ex 3,14 et au temps des deux verbes être chez Augustin parce que sa théologie s’articule étroitement à la grammaire de ce verset.
Les commentateurs augustiniens ont d’entrée de jeu remarqué qu’Augustin a enseigné les « deux noms[61] » divins révélés : le nomen aeternitatis ou le nomen substantiae[62] d’Ex 3,14 et le nomen misericordiae ou le nomen temporale d’Ex 3,15[63]. Pour Gilson, bien qu’il n’y ait qu’un seul Dieu chrétien, « qui s’est attribué deux noms, l’un et l’autre pour l’éternité[64] », les deux noms divins « coïncident », « car il est à la fois vrai que Qui est soit le nom de Dieu pour les sages et que “Dieu d’Abraham” soit le nom de Dieu pour tous, même les plus petits […][65] » et le second nom divin « n’est pas un nom moins éternel que le premier[66] ». Selon Dubarle, il y a aussi une double nomination divine : « Ainsi Dieu s’appelle lui-même d’un autre nom que celui de l’Être, d’un nom accessible à tous […][67] ».
Or, chez Augustin, le Dieu chrétien n’a qu’un seul Nom : « Avec l’“Ego sum qui sum”, Dieu donne son nom : “être”, tel est donc son nom, le nom qui lui revient exclusivement[68] ». Les deux noms divins ne « coïncident » donc pas (au niveau de l’être de Dieu), car le Nom divin éternel (Ex 3,14) est in se[69] ou apud me[70] ; l’autre nom (Ex 3,15) n’est pas « éternel », il n’est qu’un nom divin pour les êtres humains, il s’agit d’un nom temporel ad nos[71] ou propter te[72], nomen misericordiae qui n’existera plus à la Parousie (En. in Ps. 134, 6) en vertu de sa nature muable.
Pour Augustin, le Nom de Dieu exprime la nature de Dieu, éternel, sans commencement et sans fin, « sans processus temporel[73] », donc incréé[74] : « En effet, Dieu, qui est avant les siècles ne part pas du commencement du siècle, et il ne va pas jusqu’au siècle qui prendra fin, puisqu’il n’a pas de fin[75] ». Chez Augustin, il n’y a ni passé, ni présent, ni futur dans la nature divine, mais seulement un présent éternel et le « sum » d’Ex 3,14 marque ce présent éternel[76]. En ce sens, d’après Augustin, il est impensable de traduire au futur le Nom divin (Ego ero qui ero ; Ego sum qui ero ; Ego ero : sum), comme le fait l’exégèse contemporaine, car on attribuerait à la nature divine le non-être, la mutabilité, donc la mortalité, ce qui revient à l’homme et au nomen temporale incarné dans la temporalité afin de venire et subvenire homini (Serm. 6, 5) : « Dieu n’a pas de “Il a été” et de “Il sera”. D’ailleurs, ce qui a été n’est plus : ce qui sera n’est pas encore ; et ce qui vient pour ne faire que passer, sera donc pour ne pas être[77] ». La nature du Sum qui sum est inchangeante[78], sans corruption, sans souffrance[79], toujours identique à elle-même[80]. Il est donc invraisemblable d’imaginer, dans la pensée augustinienne, un « dynamisme » inhérent à la nature divine qui impliquerait un changement d’être. Le présent du verbe « être » marque donc aussi l’immutabilité du Sum qui sum, contrairement au dynamisme du verbe « être » en hébreu.
Conclusion
En présentant dès le départ le verset biblique d’Ex 3,14 (Ego sum qui sum et Qui est) tel qu’exprimé dans les Bibles latines consultées par Augustin, nous avons été en mesure, d’une part, de corriger et de modifier la liste d’Ex 3,14 des Bénédictins de Beuron, ainsi que celle de James W. Wiles, et, de l’autre, de rectifier le sens du titre de la liste que l’on retrouve dans l’article de Zum Brunn. Nos recherches sur le verset scripturaire d’Ex 3,14 dans l’oeuvre d’Augustin nous ont permis de mieux situer la place de ce verset dans les sermons et les livres d’Augustin : on retrouve uniquement 32 sermons citant Ex 3,14 sur 854 sermons et seulement 11 libri mentionnant le Nom divin sur 93. La plupart du temps ce verset est utilisé non pas dans le but de le commenter en lui-même, mais plutôt pour éclairer le sens d’autres citations scripturaires de l’Ancien et du Nouveau Testament, en particulier l’Ego sum johannique et les versets psalmiques.
Bien qu’il se soit avéré difficile d’identifier avec certitude les Bibles qu’Augustin utilise pour son exégèse, nous avons été malgré tout en mesure de voir une constance grammaticale dans la citation du verset d’Ex 3,14 dans les oeuvres augustiniennes. Cette brève étude sur les Bibles d’Augustin nous a permis de faire ressortir le sens derrière le texte d’Ex 3,14 dans les oeuvres augustiniennes et de montrer l’importance de l’utilisation, par Augustin, de l’indicatif présent du verbe « être » dans sa traduction et sa citation d’Ex 3,14 : contrairement à l’exégèse hébraïque d’Ex 3,14 qui attribue au Nom divin un aspect dynamique et changeant, le « sum » prêché par Augustin exprime d’une manière ineffable la nature éternelle et immuable de Dieu dans son Nom même.
Appendices
Notes
-
[1]
E. Paoli, « In memoriam Anne-Marie LaBonnardière (1906-1998) », Revue des Études Augustiniennes, 44 (1998), p. 154.
-
[2]
Ibid.
-
[3]
Ibid., p. 155.
-
[4]
A.-M. LaBonnardière, Biblia Augustiniana. A.T. Livres historiques, Paris, Études Augustiniennes, 1960, 172 p. ; Id., Biblia Augustiniana. A.T. Les douze Petits Prophètes, Paris, Études Augustiniennes, 1963, 55 p. ; Id., Biblia Augustiniana. N.T. Les Épîtres aux Thessaloniciens, à Tite et à Philémon, Paris, Études Augustiniennes, 1964, 56 p. ; Id., Biblia Augustiniana. A.T. Le Deutéronome, Paris, Études Augustiniennes, 1967, 70 p. ; Id., Biblia Augustiniana. A.T. Le livre de la Sagesse, Paris, Études Augustiniennes, 1970, 368 p. ; Id., Biblia Augustiniana. A.T. Le livre de Jérémie, Paris, Études Augustiniennes, 1972, 103 p. ; Id., Biblia Augustiniana. A.T. Le livre des Proverbes, Paris, Études Augustiniennes, 1975, 234 p.
-
[5]
É. ZumBrunn, La connaissance de « Celui qui est ». Essai sur l’ontologie de saint Augustin et de saint Thomas d’Aquin, Paris, Thèse de doctorat à l’Université de Paris (Sorbonne), 1973, 345 p.
-
[6]
Id., « L’exégèse augustinienne de “Ego sum qui sum” et la “métaphysique de l’Exode” », dans A. Caquotet al., Dieu et l’être. Exégèses d’Ex 3,14 et de Coran 20,11-24, Paris, Études Augustiniennes (coll. « Centre d’études des religions du livre », 152), 1978, p. 147-164.
-
[7]
Ibid., p. 164.
-
[8]
G. Madec, « Ego sum qui sum », dans C. Mayer, éd., Augustinus-Lexikon, vol. 2, Basel, Schwabe & Co. AG Verlag, 1996-2002, p. 740.
-
[9]
Library of Latin texts CD-ROM (Corpus Christianorum), Turnhout, Brepols, 2002.
-
[10]
Patrologia latina Database CD-ROM (1844-1855/1862-1865), 1996-2004.
-
[11]
ZumBrunn, « L’exégèse augustinienne de “Ego sum qui sum” et la “Métaphysique de l’Exode” », p. 164.
-
[12]
C’est en lisant le bréviaire que nous avons remarqué la présence d’Ex 3,14 dans Tract. in Ep. Jo. ad Part. 4, 6. C’est aussi par une lecture attentive que nous avons découvert Ex 3,14 dans l’En. in Ps. 121, 8.
-
[13]
Lorsqu’il sera question de statistique et de pourcentage, ceux-ci seront basés sur trente et un sermons seulement et non trente-deux, car le Serm. Dolbeau 22D, 17 n’est que le Serm. 341 augmenté, d’autant plus que le paragraphe qui nous concerne est similaire dans la version courte du Serm. 341.
-
[14]
Il y a environ une vingtaine de collections manuscrites des Sermones ad populum. G. Madec, « Introduction », dans saint Augustin, Sermons sur l’Écriture 1-15A, Paris, Institut d’Études Augustiniennes (coll. « Nouvelle bibliothèque augustinienne », 5), 1994, p. 12-16.
-
[15]
Voir P.-P. Verbraken, Études critiques sur les sermons authentiques de saint Augustin, Steenbrugis, In abbatia S. Petri (coll. « Instrumenta patristica », XII), 1976, p. 7, 18 ; M. Pontet, L’exégèse de s. Augustin prédicateur, Paris, Aubier (coll. « Théologie », 7), 1946, p. 22-23.
-
[16]
Au sujet de l’authenticité et de la transmission de l’oeuvre augustinienne, il serait peut-être intéressant de parler de la situation de la bibliothèque d’Hippone après la mort d’Augustin. Pour Verbraken, la majorité des manuscrits d’Augustin ont été détruits pendant l’invasion de l’Afrique du Nord par les Vandales. D’après Pontet, les Vandales n’ont pas détruit la bibliothèque du pasteur africain. Cependant, les deux positions convergent sur un point important : il est certain que, pendant la vie même d’Augustin, il y a eu de nombreuses copies de son oeuvre (Pontet, L’exégèse de s. Augustin prédicateur, p. 7-8 ; P.-P. Verbraken, « Lire aujourd’hui les Sermons de saint Augustin », Nouvelle revue théologique, 109 [1987], p. 830-831).
-
[17]
A. Mandouze, L’aventure de la raison et de la grâce, Paris, Études Augustiniennes, 1968, p. 615 ; voir Pontet, L’exégèse de s. Augustin prédicateur, p. 7-8 ; H. Marrou, Saint Augustin et l’augustinisme, Paris, Seuil (coll. « Maîtres spirituels »), 1962, p. 41-43.
-
[18]
Marrou estime qu’il y a environ 500 sermons augustiniens authentiques (Marrou, Saint Augustin et l’augustinisme, p. 41). Mandouze dénombre 509 Sermones ad populum (Mandouze, L’aventure de la raison et de la grâce, p. 603). LaBonnardière évalue la somme des Sermons authentiques à plus de 600 (p. 148) et plus loin, dans le même article, elle parle d’un minimum de 500 sermons (p. 154) (A.-M. LaBonnardière, « La Bible “liturgique” de saint Augustin », dans C. Kannengiesser, Jean Chrysostome et saint Augustin, Paris, Beauchesne [coll. « Théologie historique », 35], 1975, p. 148, 154).
-
[19]
Verbraken dit qu’il y a une « certaine dose d’appréciation personnelle » dans la procédure d’authentification des sermons et fragments augustiniens (Verbraken, Études critiques sur les sermons authentiques de saint Augustin, p. 18).
-
[20]
Ibid., p. 7-18. Dans des études plus récentes, Verbraken a répertorié 546 Sermones ad populum (Verbraken, « Lire aujourd’hui les Sermons de saint Augustin », p. 830-832 ; Id., « Mise à jour du Fichier signalétique des sermons de saint Augustin », dans M. [van] Uytfanghe & R. Demeulenaere, Aeuum inter utrumque. Mélanges offerts à Gabriel Sanders, Streenbrugis, In abbatia S. Petri [coll. « Instrumenta patristica », XXIII], 1991, p. 483).
-
[21]
F. Dolbeau, éd., Augustin d’Hippone. Vingt-six sermons au peuple d’Afrique, Paris, Institut d’Études Augustiniennes (coll. « Études Augustiniennes », série « Antiquité », 147), 1996, 756 p.
-
[22]
Nous reprenons les critères de Dom Cyrille Lambot et de Pontet. La critique externe consiste à authentifier l’oeuvre d’Augustin par des éléments extérieurs : l’Indiculum de Possidius, le titre et la date écrits dans les divers manuscrits retrouvés, les collections anciennes et les attestations anciennes postérieures à Augustin. La critique interne consiste à authentifier l’oeuvre augustinienne en se référant au texte même d’Augustin : le style, les expressions langagières, les procédés rhétoriques et les procédés de composition des sermons, les circonstances historiques, les moeurs, les monuments, les personnages et les jeux mentionnés par Augustin, les Bibles d’Augustin (un emploi trop uniforme de la Vulgate, utilisée tardivement par Augustin, peut être un critère d’inauthenticité) (Lambot, « Nouveaux sermons de s. Augustin I-III “De lectione evangelii” », p. 233-240 ; Pontet, L’exégèse de s. Augustin prédicateur, p. 16-20, 84-85). Verbraken utilise notamment la critique externe pour authentifier les 544 sermons (Verbraken, Études critiques sur les sermons authentiques de saint Augustin, p. 18 ; Id., « Lire aujourd’hui les sermons de saint Augustin », p. 831).
-
[23]
L’authenticité est rejetée par Wilmart (A. Wilmart, « Easter Sermons of Saint Augustine. General Evidence », The Journal of Theological Studies, 28 [1926-1927], p. 113-144). Toutefois, les études récentes, en particulier celles de Verbraken, démontrent l’authenticité de ce sermon.
-
[24]
Pour Hill, le Serm. 229T n’est pas authentique. Il s’agirait probablement d’un sermon écrit par un des disciples d’Augustin. Cependant, Hill n’apporte pas d’argument à la thèse qu’il défend : il est donc préférable de se rapporter aux recherches de Verbraken (E. Hill, The Works of Saint Augustine. A Translation for the 21st Century. Sermons III/6 [184-229Z], On the Liturgical Seasons, Hyde Park, New York, New City Press, 1993, p. 335).
-
[25]
Wilmart soutient que les En. in Ps. et les Tract. in Io. Ev. peuvent aussi servir comme critères de base pour authentifier les Sermones ad populum (A. Wilmart, « La tradition des grands ouvrages de saint Augustin », dans G. Wilpert, Miscellanea Agostiniana, t. II, Roma, Tipografia poliglotta vaticana, 1931, p. 315).
-
[26]
Tract. in Io. Ev. 2, 3-4.
-
[27]
Tract. in Io. Ev. 10 ; 29 ; 36 ; 37 ; 38 ; 40 ; En. in Ps. 4 ; 64 ; 67 ; 101 ; Serm. 7 ; 43 ; 47 ; 52 ; 67 ; 122 ; 144 ; 156.
-
[28]
Tract. in Io. Ev. 9 ; 98 ; 99 ; Tract. in Ep. Jo. ad Part. 1 ; En. in Ps. 2 ; 4 ; 9 ; 12 ; 18 ; 87 ; 97 ; 103 part. 2 ; Serm. 41 ; 43 ; 46 ; 51 ; 209 ; 299 ; 300 ; 341 ; 348 ; 351 ; 362.
-
[29]
Tract. in Io. Ev. 99 ; Serm. Denis 2.
-
[30]
Trac. in Io. Ev. 1 ; 3 ; 17 ; 20 ; 21 ; 23 ; 24 ; 54 ; 79 ; 91 ; 95 ; 98 ; 99 ; 102 ; 111 ; Tract. in Ep. Jo. ad Part. 5 ; En. in Ps. 30 ; 38 ; 49 ; 53 ; 58 ; 71 ; 77 ; 80 ; 85 ; 88 ; 101 ; 102 ; 103 ; 109 ; 120 ; 123 ; 130 ; 138 ; 140 ; 146 ; Serm. 7 ; 9 ; 11 ; 12 ; 23 ; 26 ; 27 ; 46 ; 52 ; 58 ; 61 ; 65 ; 68 ; 71 ; 80 ; 81 ; 92 ; 126 ; 135 ; 139 ; 144 ; 150 ; 154 ; 182 ; 187 ; 214 ; 215 ; 235 ; 237 ; 241 ; 277 ; 330 ; 337 ; 341 ; 371 ; 380 ; 384.
-
[31]
Tract. in Io. Ev. 1 ; 8 ; 11 ; 19 ; 23 ; 46 ; 97 ; 98 ; 99 ; En. in Ps. 18 ; 26 ; 29 ; 38 ; 41 ; 91 ; 93 ; 103 part 1 ; 109 ; Serm. 8 ; 12 ; 21 ; 124 ; 182 (III, 3) ; 212 ; 214 ; 241 ; 244 ; 262 ; 346 ; 349 ; 362.
-
[32]
Tract. in Io. Ev. 8 ; 21 ; 23 ; 28 ; En. in Ps. 9 ; 27 ; 78 ; 83 ; 89 ; 92 ; 101 part. 2 ; Serm. 105 ; 126 ; 215 ; 243 ; 301 ; 306 ; 325.
-
[33]
Louis Vivès (Saint Augustin, Oeuvres complètes de saint Augustin, Paris, Louis Vivès, t. X, XII, XIV, XV, XVI, 1869-1871), le Corpus Christianorum (Sancti Aurelii Augustini, Turhholti, Typographi Brepols Editores Pontificii [Corpus Christianorum. Series latina], t. 36, 38, 39, 40, 41), la Patrologia latina (Sancti Aurelii Augustini, Patrologiae cursus completus, t. 35, 36, 37, 38, Parisiis, Venit Apus Editorem, 1845).
-
[34]
J.W. Wiles, A Scripture Index of the Works of St. Augustine in English Translation, Lanham, New York, London, University Press of America, 1995, 223 p.
-
[35]
Hill, The Works of Saint Augustine. A Translation for the 21st Century, 1993.
-
[36]
Wiles, A Scripture Index of the Works of St. Augustine in English Translation, p. 11.
-
[37]
S. Falardeau, « Exégèse augustinienne. Considérations générales et particulières », Scriptura : Nouvelle série, 8, 2 (2006), p. 51-66.
-
[38]
Afin d’éviter des répétitions, nous critiquerons uniquement la liste d’Ex 3,14 des Bénédictins de Beuron eu égard aux Sermones et Tractatus.
-
[39]
ZumBrunn, « L’exégèse augustinienne de “Ego sum qui sum” et la “Métaphysique de l’Exode” », p. 149, 164.
-
[40]
ZumBrunn, La connaissance de « Celui qui est ». Essai sur l’ontologie de saint Augustin et de saint Thomas d’Aquin, 345 p. ; Id., « L’exégèse augustinienne de “Ego sum qui sum” et la “métaphysique de l’Exode” », p. 147-164 ; Id., « L’immutabilité de Dieu selon saint Augustin », Nova et Vetera, 41 (1996), p. 219-225.
-
[41]
Id., « L’exégèse augustinienne de “Ego sum qui sum” et la “métaphysique de l’Exode” », p. 147.
-
[42]
Madec, « Ego sum qui sum », p. 740.
-
[43]
Pour plus de précision sur les intentions de saint Augustin, on peut se référer à S. Falardeau, « Exégèse augustinienne. Considérations générales et particulières », p. 51-66 ; Id., « Augustin conjugue-t-il souvent Ex 3,14 à Ex 3,15 ? Études sur l’exégèse augustinienne d’Ex 3,14-15 », Studies in religion/Science religieuse (à paraître).
-
[44]
Il faut préciser que c’est seulement depuis la fin du Moyen Âge que l’appellation « Vulgate » a été donnée à la traduction de Jérôme. Voir A.-M. LaBonnardière, « Augustin a-t-il utilisé la “Vulgate” de Jérôme ? », dans Id., dir., Saint Augustin et la Bible, Paris, Beauchesne (coll. « Bible de tous les temps », 3), 1986, p. 303.
-
[45]
Voir J.L. Pouthier, « Saint Augustin, évêque d’Afrique », Le monde de la Bible, 166 (2005), p. 17.
-
[46]
DeDoct. Christ. II, 15, 22.
-
[47]
DeDoct. Christ. II, 15, 22. L’Itala ne semble pas être une Bible traduite en Italie même : il s’agit des vetus latina révisées en Italie du Nord qui circulaient en Afrique. Augustin emploie sûrement le terme Itala pour faire allusion au lieu des révisions (P.-M. Bogaert, « La Bible d’Augustin. État de questions et application aux sermons Dolbeau », dans G. Madec, éd., Augustin prédicateur [395-411]. Actes du Colloque International de Chantilly [5-7 septembre 1996], Paris, Institut d’Études Augustiniennes [coll. « Études Augustiniennes », série « Antiquité », 159], 1998, p. 43). Quant aux Psautiers qu’Augustin consulte, il s’agirait des Psautiers ayant une étroite parenté avec le Psautier de Vérone plutôt que le Psautier de Jérôme traduit vers 382 (ibid., p. 47).
-
[48]
Vers l’an 385, Jérôme traduit la Bible hébraïque en latin et la termine vers 405 (L. Botté, « Vulgate », dans Id., Encyclopédie de la Bible, Paris, Bruxelles, Sequoia [coll. « Le livre Sequoia ». Références, R3], 1961, p. 249). Pour LaBonnardière, c’est vers 419-420 qu’Augustin a pris connaissance de la Vulgate de Jérôme (LaBonnardière, Biblia Augustiniana. A.T. Deutéronome, p. 32). L’usage restreint de la Vulgate par Augustin est peut-être dû à la controverse avec Jérôme au sujet de l’autorité de la Septante. Ou bien, la Vulgate était tellement différente des codices de ses fidèles, qu’Augustin, en tant que pasteur, préférait utiliser les mêmes manuscrits que ses fidèles africains afin d’éviter toute confusion (Pontet, L’exégèse de s. Augustin prédicateur, p. 225). Les quelques citations de la Vulgate empruntées par Augustin ne semblent pas jouer un rôle dominant dans son exégèse : il s’agit davantage d’une mention de citations bibliques tirées de la Vulgate que d’une explication. Même si Augustin a reconnu, vers 425 (De Civ. Dei 18, 43), la « valeur scientifique » de la traduction de Jérôme, il ne s’est jamais rallié à la Vulgate de Jérôme (LaBonnardière, « Augustin a-t-il utilisé la “Vulgate” de Jérôme ? », p. 304-306).
-
[49]
Bochet & Madec, « Le Canon des Écritures, la Septante et l’Itala », p. 522.
-
[50]
Bogaert, « La Bible d’Augustin. État de questions et application aux sermons Dolbeau », p. 40.
-
[51]
D. (de) Bruyne, « Saint Augustin réviseur de la Bible », dans G. Wilpert et al., Miscellanea Agostiniana, t. II, Roma, Tipografia Poliglotta Vaticana, 1931, p. 521-547 ; Bogaert, « La Bible d’Augustin. État de questions et application aux sermons Dolbeau », p. 34.
-
[52]
La connaissance de la langue grecque par Augustin a été une question débattue par de nombreux historiens. Nous offrons les récentes hypothèses sur la connaissance du grec d’Augustin. Selon Bochet et Madec, « Il faut compter aussi sur des interventions ponctuelles d’Augustin lui-même. Il ne semble pas avoir jamais fait acte de traducteur, mais il connaissait assez de grec pour revoir sur le grec la traduction de certains mots » (Bochet & Madec, « Le Canon des Écritures, la Septante et l’Itala », p. 522). Augustin peut, sûrement, à l’aide d’un dictionnaire traduire des passages bibliques grecs en latin (voir S. Lancel, Saint Augustin, Paris, Fayard, 1999, p. 35).
-
[53]
Dans les Loc. in Hept., l’exégète travaille avec plusieurs codices latins et grecs et peut-être hébreux (Loc. in Hept. II, 31) : la Symmaque (Loc. in Hept. I, 20), la Septante (Loc. in Hept. I, 101).
-
[54]
Il se réfère en particulier à la Vulgate et à la Septante. Quaest. in Hept. I, 97 ; I, 162 ; I, 192 ; V, 20 ; V, 54 ; VI, 7 ; VI, 15 ; VI, 19 ; VI, 24 ; VI, 25 ; VII, 16 ; VII, 21 ; VII, 25 ; VII, 37 ; VII, 41 ; VII, 47 ; VII, 55.
-
[55]
Augustin utilise au moins deux Bibles dans la Cité de Dieu : la Vulgate et la Septante. De Civ. Dei XVI, 15 (1) ; XVIII, 44 ; XX, 30 (3).
-
[56]
Dans le De Doctr. Christ. IV, VII, 15-21, Augustin emploie la Vulgate et le Septante.
-
[57]
Bogaert, « La Bible d’Augustin. État de questions et application aux sermons Dolbeau », p. 47.
-
[58]
Au sujet du fonctionnement de l’exégèse augustinienne, voir Falardeau, « Exégèse augustinienne. Considérations générales et particulières » ; Id., « Augustin conjugue-t-il souvent Ex 3,14 à Ex 3,15 ? Études sur l’exégèse augustinienne d’Ex 3,14-15 » (à paraître). Dans plusieurs oeuvres pastorales, Augustin cite des versets incluant le mot nomen, mais sans associer ce mot avec Ex 3,14 : Tract. in Io. Ev. 2, 13 ; 9, 2 ; 12, 12 ; 29, 8 ; 48, 4 ; 51, 2-4 ; 52, 3 ; 71, 3 ; 72, 1 ; 73, 4 ; 77, 2 ; 86, 3 ; 88, 2-4 ; 102 ; 106, 1-2, 4 ; 107, 5-6 ; 111, 6 ; Tract. in Ep. Jo. ad Part. 2, 4 ; 6, 9 ; En. in Ps. 5, 16 ; 7, 19 ; 8, 4, 13 ; 12, 6 ; 17, 50 ; 19, 2, 6, 8 ; 21, 23 ; 24, 11 ; 28, 2 ; 30, 9 ; 32, 27 ; 33, part. II, 7 ; 43, 6, 9 ; 44, 33 ; 47, 10 ; 51, 18 ; 53, 4, 10 ; 60, 7, 10 ; 62, 13 ; En. in Ps. 65, 3, 9 ; 67, 6 ; 68, part. II, 15, 21 ; 71, 19, 21 ; 73, 10 ; 74, 4 ; 75, 2 ; 78, 9, 12 ; 79, 14 ; 82, 13-14 ; 85, 13, 16-17 ; 91, 1 ; 95, 2, 8 ; 98, 6 ; 99, 17 ; 101, part. I, 16 ; part. II, 4 ; 102, 2 ; 104, 1-2 ; 105, 8 ; 108, 23 ; 110, 8 ; 112, 1 ; 113, 1 ; 114, 4 ; 115, 5, 8 ; 117, 6-7, 21 ; 118, part. XV, 7 ; part. XV, 9 ; part. XXVII, 5 ; 121, 8 ; 123, 13 ; 128, 13 ; 134, 1, 5, 15 ; 137, 5 ; 139, 18 ; 141, 17 ; 142, 18 ; 144, 2, 3, 25 ; 148, 6, 14 ; 149, 7.
-
[59]
A. Caquot, « Les énigmes d’un hémistiche biblique », dans Id. et al., Dieu et l’être. Exégèses d’Ex 3,14 et de Coran 20,11-24, p. 17-18.
-
[60]
E. Starobinski-Safran, « Ex 3,14 dans l’oeuvre de Philon d’Alexandrie », dans A. Caquotet al., Dieu et l’être. Exégèses d’Ex 3,14 et de Coran 20,11-24, p. 48.
-
[61]
D. Dubarle, Dieu avec l’être. De Parménide à saint Thomas d’Aquin. Essai d’ontologie théologale, Paris, Beauchesne (coll. « Philosophie », 11), 1986, p. 193 ; G. Madec, Le Christ de saint Augustin. La Patrie et la Voie, Paris, Desclée (coll. « Jésus et Jésus-Christ », 36), 2001 (nouvelle édition), p. 34 ; P.-M. Hombert, Gloria gratia. Se glorifier en Dieu, principe et fin de la théologie augustinienne de la grâce, Paris, Institut d’Études Augustiniennes (coll. « Études Augustiniennes », série « Antiquité », 148), 1996, p. 357 ; É. Gilson, Philosophie et incarnation selon saint Augustin, Genève, Ad solem, 1999, p. 5-39.
-
[62]
Serm. Denis II, 5.
-
[63]
Gilson, Philosophie et incarnation selon saint Augustin, p. 18.
-
[64]
Ibid., p. 39.
-
[65]
Ibid., p. 28-29.
-
[66]
Ibid.
-
[67]
Dubarle, Dieu avec l’être. De Parménide à saint Thomas d’Aquin. Essai d’ontologie théologale, p. 195.
-
[68]
W. Beierwaltes, Platonisme et idéalisme, Paris, Vrin (coll. « Histoire de la philosophie »), 2000, p. 33.
-
[69]
Serm. 7, 7.
-
[70]
En. in Ps. 101, part. II, 10 ; 134, 6.
-
[71]
Serm. 7, 7.
-
[72]
En. in Ps. 101, part. II, 10 ; 134, 6 (ad te).
-
[73]
Beierwaltes, Platonisme et idéalisme, p. 33.
-
[74]
En. in Ps. 82, 14 ; Serm. 7, 7.
-
[75]
En. in Ps. 89, 3.
-
[76]
Tract. in Io. Ev. 99, 5 ; ZumBrunn, « L’immutabilité de Dieu selon saint Augustin », p. 224.
-
[77]
Serm. Denis II, 5 ; 293E, 2 ; Tract. in Ep. Jo. ad Part. 2, 5 ; Tract. in Io. Ev. 38, 10 ; 39, 8 ; 99, 5 ; En. in Ps. 9, 11 ; 38, 7, 22 ; 80, 15 ; 82, 14 ; 89, 3 ; 101, part. II, 10, 12 ; 143, 11.
-
[78]
R.J. Teske, « Divine Immutability in Saint Augustine », The Modern Schoolman, LXIII (1986), p. 233.
-
[79]
Ibid., p. 234.
-
[80]
Gilson, Philosophie et incarnation selon saint Augustin, p. 13-14, 24, 28.
List of tables
Tableau I
Les versets bibliques ou citations d’Ex 3,14 dans la pastorale d’Augustin
1. Tract. in Io. Ev. 2, 2. |
17. Serm. Denis II, 5 (Serm. 223A, 5). |
2. Tract. in Io. Ev. 38, 8-10. |
18. En. in Ps. 1, 6. |
3. Tract. in Io. Ev. 39, 8. |
19. En. in Ps. 9, 11. |
4. Tract. in Io. Ev. 40, 3. |
20. En. in Ps. 38, 7, 22. |
5. Tract. in Io. Ev. 43, 18. |
21. En. in Ps. 49, 14. |
6. Tract. in Io. Ev. 99, 5. |
22. En. in Ps. 80, 14-15. |
7. Tract. in Ep. Jo. ad Part. 2, 5. |
23. En. in Ps. 82, 14. |
8. Tract. in Ep. Jo. ad Part. 4, 6. |
24. En. in Ps. 89, 3. |
9. Serm. 6, 2, 4-5. |
25. En. in Ps. 101, part. II, 10, 12, 14. |
10. Serm. 7, 1, 5, 7. |
26. En. in Ps. 103, part. I, 3. |
11. Serm. 156, chap. VI, 6. |
27. En. in Ps. 104, 4. |
12. Serm. Dolbeau 10D, 6 (Serm. 162C, 6). |
28. En. in Ps. 121, 5, 8. |
13. Serm. 229T, 4-5 (Sermonum fragmenta, PL 39, col. 1725-1726). |
29. En. in Ps. 127, 15. |
14. Serm. 293E, 2 (Serm. Caillau I, 57, 2). |
30. En. in Ps. 130, 12. |
15. Serm. 341, chap. VIII, 10. |
31. En. in Ps. 134, 4, 6. |
16. Serm. Dolbeau 22D, 17 (Serm. 341 augmenté). |
32. En. in Ps. 143, 11. |
Tableau II
Les versets bibliques ou citations d’Ex 3,14 dans les libri d’Augustin
1. Confessionum libri tredecin 7, 10, 16. |
7. De Genesi ad litteram libri duodecim 5, 16, 34. |
2. Contra Felicem 2, 18. |
8. De natura boni 19, 19. |
3. Contra Maximinum. 1, 19. |
9. De perfectione iustitiae hominis 14, 32. |
Contra Maximinum. 2, 26, 10, 11, 14. |
10. De uera religione 49, 97. |
4. De Ciuitate Dei 8, 11. |
11. De Trinitate 1, 1, 2. |
De Ciuitate Dei 12, 2. |
De Trinitate 1, 8, 17. |
5. De doctrina christiana 1, 32, 35. |
De Trinitate 5, 2, 3. |
6. De fide et symbolo 4, 6. |
De Trinitate 7, 5, 10. |