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Agents d’innovation. Entrepreneurs – Facilitateurs – Intrapreneurs Louis Jacques Filion, Éditions JFD, 2024

  • Thierry Burger-Helmchen

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  • Thierry Burger-Helmchen
    Professeur en sciences de gestion, Université de Strasbourg, Faculté des sciences économiques et de gestion

L’auteur du compte rendu vous présente également ce dernier sous forme de balado auquel vous pouvez accéder en cliquant ici.

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L’agent d’innovation, le plus simple à définir, car le plus connu, est certainement l’entrepreneur. L’entrepreneur (homme ou femme) conçoit l’innovation, mais son action ne s’arrête pas là : il ou elle crée une entreprise pour produire et commercialiser l’innovation et se donner ainsi les moyens de concevoir de nouvelles innovations, d’entreprendre davantage. Pour faire grandir l’entreprise, ces entrepreneurs n’agissent pas en solitaires. Ils sont aidés dans la mise en oeuvre de leur vision, de leurs projets, par des agents d’innovation qui mettent en place des processus et une structure capable de « tenir le coup », de répondre aux aspirations de croissance. Il s’agit là des facilitateurs. Ces derniers sont parfois spécialisés dans une activité (finance, marketing, droit, etc.), mais le plus souvent ce sont de véritables couteaux suisses capables de s’adapter aux nouvelles situations et surtout qui permettent à l’entreprise et à ses membres d’évoluer. Ils sont les opérationnels, les faiseurs, ils sont créatifs dans leur domaine, participent parfois à la stratégie générale de l’entreprise, mais ce n’est pas leur rôle principal. Une fois que l’entrepreneur a donné une vision, ils sont là pour concrétiser les choses (et parfois permettre à l’entrepreneur de rester en phase avec la réalité physique, économique du monde qui les entoure). Enfin, la dernière catégorie, qui a été largement décrite dans d’autres ouvrages, est celle des intrapreneurs. Leur spécificité est d’être agents d’innovation au sein de structures déjà existantes, en cherchant à les renouveler de l’intérieur. Ils sont mi-entrepreneurs, mi-facilitateurs, leur particularité vient de l’environnement organisationnel dans lequel ils se trouvent. Ils savent créer des opportunités au sein d’organisations qui sont grippées par des règles, routines et pratiques historiques. Les intrapreneurs savent apporter un bain de jouvence aux structures existantes ankylosées. Alors, comment intéresser le lecteur à l’innovation, en faire au moins des innovationistes, et pourquoi pas donner l’envie d’être un vrai agent d’innovation ? Pour cela, l’auteur narre la vie de six personnes : deux entrepreneurs, deux facilitateurs, deux intrapreneurs (même si certains ont plus d’une casquette et pourraient, à différents moments de leur vie, justifier des trois titres tant leur vie professionnelle est animée). Leurs parcours de vie et leurs ambitions sont sources d’inspiration. Ces six agents d’innovation sont : Les six chapitres de récits de vie sont construits sur un modèle assez proche : une première partie sur la naissance, la vie familiale (les études ou l’absence d’études), les débuts, les rencontres, la création d’un écosystème de connaissances (d’affaires), les succès (et souvent les échecs, car la vie d’entrepreneur n’est pas un long fleuve tranquille), les remises en cause et les leçons apprises pour chaque cas étudié. Chaque chapitre se termine également par des questions de réflexion qui permettent de revenir sur les spécificités de la personne, mais surtout sur ce qu’elle a créé, comment elle l’a créé, avec une question récurrente : vous verriez-vous travailler avec un tel entrepreneur, facilitateur, intrapreneur ? Ces six agents d’innovation sont fort bien choisis, ils permettent de donner deux exemples pour chaque catégorie retenue par l’auteur (entrepreneur, facilitateur, intrapreneur). Ils mêlent les époques (Coco Chanel couvre la période 1883-1971, tandis que d’autres sont encore actifs aujourd’hui, même si la plupart des exemples sont à leur apogée dans les années quatre-vingt-dix et début deux-mille) et couvrent différentes industries (textile, distribution alimentaire et non alimentaire, haute technologie, enseignement…). Ces choix d’industrie sont d’ailleurs très appréciables. Trop souvent, l’innovation est cantonnée à des secteurs de haute technologie, où tous les arguments tournent autour des brevets, et si vous n’êtes pas ingénieur ou chercheur spécialisé dans le domaine, vous n’avez aucune chance de réaliser un parcours de réussite …