Comptes rendus

Lamonde, Yvan. Les colonies du Haut et du Bas-Canada avant et à l’époque des rébellions (Québec, Presses de l’Université Laval, 2022), 234 p.

  • Maxime Dagenais

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  • Maxime Dagenais
    Université McMaster

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Cover of Volume 77, Number 3, Winter 2024, pp. 1-213, Revue d’histoire de l’Amérique française

Quand il s’agit de l’histoire du Haut et du Bas-Canada et de la Rébellion canadienne, il est difficile de trouver plus indiqué qu’Yvan Lamonde pour produire une histoire générale et comparée des deux colonies de peuplement durant cette période tumultueuse. Avec Allan Greer, Louis-Georges Harvey et Jean-Paul Bernard, peu ont laissé une empreinte aussi importante au sujet de la Rébellion. Si ce nouvel ouvrage offre un bel aperçu des principaux événements, des personnages et du contexte local et parfois même transnational, et des similarités et différences entre les deux situations historiques, ceux et celles qui cherchent un examen des recherches, interprétations et débats les plus récents devront aller voir ailleurs. Débutons avec le positif. Les colonies du Haut et du Bas-Canada est une belle introduction aux « rébellions » (considérées comme deux événements distincts) dans les deux colonies de peuplement. Lamonde suit une chronologie rigoureuse qui met en lumière les principaux événements et personnalités qui ont marqué la période. En général, le contenu ne surprendra pas les spécialistes du Haut et du Bas-Canada et des rébellions. Tous les grands moments et personnages sont présents, dont Robert Baldwin et le plus radical William Lyon Mackenzie, le « Family Compact », l’élection controversée de 1836, les 92 Résolutions, les résolutions Russel et la radicalisation du conflit. Tous les grands moments qui ont poussé la population des deux colonies à se révolter sont présents, mais avec une touche de plus : Lamonde expose les nombreuses occasions où les réformistes du Haut-Canada et les patriotes du Bas-Canada se sont rencontrés, ont conversé, ont planifié des choses ensemble et se sont même disputés. Tout au long des chapitres, Lamonde propose une histoire générale, accessible et facile à lire, avec une abondance de sources qui satisferont à la fois les gens du métier et le grand public. Et à la fin de chaque chapitre, il conclut avec des analyses qui mettent en évidence les connexions, les similarités et, selon lui, les différences entre le Haut et le Bas-Canada, et entre les patriotes et les réformistes. Bien sûr, ces analyses ne mettront pas fin aux débats sur les liens entre les rébellions au Haut et au Bas-Canada. Selon moi, cependant, un des points les plus positifs de ce livre est que son auteur introduit les lecteur et lectrices du Québec — qui sont beaucoup plus informés sur les événements du Bas-Canada — à d’importants réformistes, activistes politiques et révolutionnaires du Haut-Canada. La plupart des histoires plus générales de ce genre produites au Québec et en français ont tendance à omettre le mouvement au Haut-Canada. Par exemple, la Brève histoire des patriotes de Gilles Laporte (2015) ignore le Haut-Canada. Bien qu’il y ait des raisons d’applaudir Les colonies du Haut et du Bas-Canada, il s’agit malgré tout, selon moi, d’une occasion manquée. Les histoires plus générales de ce type, qui ont tendance à être des références importantes pour le grand public, devraient présenter les interprétations et les publications les plus récentes du sujet qu’elles couvrent. Et ceci est encore plus important pour un sujet comme l’histoire comparée du Haut et du Bas Canada avant et à l’époque « des rébellions », car plusieurs études innovantes sur ce sujet ont été publiées récemment. Par exemple, le livre se conclut par un bilan qui donne à Lamonde l’occasion de discuter plusieurs thèmes majeurs de la période incluant, bien sûr, le lien entre les deux colonies et entre les réformistes et les patriotes. Si l’auteur estime que les deux groupes partagent un « projet global » similaire, il affirme néanmoins que les différences l’emportent, malgré les échanges entre patriotes et …