Abstracts
Résumé
La publication, en 1995, de Pelourinho marque un élargissement de l’univers romanesque de Monénembo, aussi bien dans l’espace que dans le temps, grâce à l’exploration de la question de la traite négrière. Depuis, de nombreuses oeuvres de l’auteur dissèquent l’histoire mondiale du continent africain, c’est-à-dire la confrontation des Africains avec les idées, les cultures et les acteurs politiques venus d’ailleurs (islam, christianisme, colonialisme, traite). Avec ce tournant, Monénembo se fait le chroniqueur d’une « crise du temps », crise aux multiples strates dont les personnages n’ont pas toujours conscience et qui affecte pourtant le cours de leurs destins individuel et collectif. Cet article étudie la façon dont l’auteur sonde cette crise dans Pelourinho et dans Peuls (2004). Il développe notamment l’idée que l’accélération du temps observable dans ces deux romans sous-tend un tragique de l’Histoire qui s’inscrit jusque dans le corps et l’intimité des personnages.
Abstract
The publication of Pelourinho in 1995 marked a broadening of Monénembo’s novelistic universe, both in space and time, owing to his exploration of the slave trade. Since then, many of the author’s works have dissected the global history of the African continent, that is, the confrontation of Africans with ideas, cultures and political actors that came from elsewhere (Islam, Christianity, colonialism, the slave trade). With this turning point, Monénembo chronicles a “crisis of time,” a multi-layered crisis of which the characters are not always aware, and yet which affects the course of their individual and collective destinies. This article examines how the author explores this crisis in Pelourinho and Peuls (2004). In particular, it develops the idea that the acceleration of time observable in these two novels underpins a tragedy of History that inscribes itself into the bodies and intimacy of the characters.