Abstracts
Résumé
Cet article étudie l’éthos poétique et l’éthos diaristique chez Marie Uguay, dont l’oeuvre poétique est marquée par l’engagement du sujet dans le monde et dans l’instant, ainsi que par une approche intime de l’écriture. Vouée à l’évanescence, ou à une solitude essentielle, la parole dans les poèmes de Marie Uguay cherche l’expression juste et forge un éthos avide du monde, fondé sur l’espoir. Moins astreint à un impératif d’exactitude qu’à celui de la lucidité, son journal (2005, posthume) rend compte de l’impossibilité d’écrire de la poésie dans les circonstances de la maladie et la proximité de la mort. Il dit la traversée du temps dans la solitude, les jours sereins, portés par la vie, comme les jours plus sombres. C’est donc un éthos tragique qui se dégage de ce journal tenu pendant quatre années et dont la rédaction, moyen de résistance qui ne cesse d’affirmer la vie dans le langage, est interrompue par la mort.
Abstract
This article examines the poetic and diaristic ethos of Marie Uguay whose poetic work is marked by the subject’s engagement with the world and the moment, and by an intimate approach to writing. Dedicated to evanescence, or to an essential solitude, the word in Marie Uguay’s poems seeks the right expression and forges an ethos eager for the world, founded on hope. Her diary (2005, posthumous) is less constrained with the imperative of accuracy than with that of lucidity and reflects the impossibility of writing poetry in the circumstances of illness and the proximity of death. It tells of the passage of time in solitude, the serene days, buoyed by life, as well as the darker days. Thus, a tragic ethos emerges from this four-year diary, whose writing, a means of resistance that never ceases to affirm life in language, is interrupted by death.