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Simonne Voyer (1913-2013) est décédée le 8 octobre à Montréal à l’âge de 100 ans. Elle laisse dans le deuil, en plus de sa famille et de ses amis, les milieux professionnels au sein desquels elle a oeuvré sans réserve tout au long de sa vie.
De l’éducation physique à la danse traditionnelle, la vie de Simonne Voyer est un exemple d’implication personnelle, de volonté et de détermination qui font la différence au sein d’une société. D’abord, elle a joué un rôle majeur sur l’orientation et la composition des programmes en éducation physique au Québec. Ses premières études universitaires se soldent par un diplôme en Lettres-Sciences à l’Université de Montréal en 1931. Puis, elle embrasse le domaine de l’éducation physique et obtient avec mention un brevet d’enseignement de l’École Normale Jacques-Cartier de Montréal en 1935. L’excellence de ses études lui a valu d’obtenir un poste d’enseignante à la Commission des écoles catholiques de Montréal (CÉCM). En 1948 et 1949, des études effectuées en parallèle lui valent l’obtention d’un baccalauréat en Pédagogie à la faculté des sciences de l’Éducation de l’Université Laval pour une thèse de licence qui s’intitule « L’éducation physique des filles à l’école », et une maîtrise en Éducation physique et danse terminée à Columbia University (New York).
Simonne Voyer, forte de son savoir sur les mouvements du corps humain, a investi la moitié de sa vie à répertorier et structurer les connaissances sur les danses traditionnelles du Québec et de l’est du Canada. L’ethnologue de la danse laisse en héritage une terminologie et une méthodologie descriptive qui font école dans le domaine de la danse traditionnelle. Ayant oeuvré dans le sillon de Madeleine Doyon et de Luc Lacourcière aux Archives de Folklore de L’université Laval et supportée par Jean-Claude Dupont, Simonne Voyer a contribué aux recherches sur le folklore de danse traditionnelle jusqu’aux dernières années de sa vie. En 1984, âgée de 70 ans elle obtient un doctorat en Arts et traditions populaires à l’Université Laval avec sa thèse « La danse traditionnelle au Canada français : quadrilles et collions » et en 2008, âgée de 94 ans, elle publie son dernier livre La Contredanse au Québec. 1. Les contredanses en forme de colonne (voir la bibliographie ci-jointe). Simonne Voyer lègue aussi un fonds aux Archives de Folklore de l’Université Laval.
Appendices
Bibliographie de Simonne Voyer
- La Danse traditionnelle dans l’est du Canada - Quadrilles et cotillons, Québec, Presses de l’Université Laval, 1986, 509 p.
- La Danse traditionnelle québécoise et sa musique d’accompagnement (avec Gynette Tremblay), Québec, Les Éditions de l’IQRC, 2001,159 p.
- La Gigue, danse de pas, Québec, Éditions GID, 2003, 133 p.
- La Contredanse au Québec. 1. Les contredanses en forme de colonne, Québec, Simonne Voisine et Les Éditions Varia, 2008, 84 p.
- L’Éducation des filles à l’école, Thèse (licence) en éducation, Université Laval, 1948, 82 p.
- La Danse traditionnelle au Canada français : quadrilles et cotillons, Thèse de doctorat en Arts et traditions populaires, 1984, 2 vol.
- La Culture dans tous ses états : la qualité du plaisir. Montréal, Sinercom Téléproduction, 1998.
- Les Archives de folklore et d’ethnologie de l’Université Laval conservent le Fonds Simonne-Voyer (F1172) qui compte plus de 430 entrées faisant état de son travail de terrain.
- Archives Canada : 31 bandes sonores (31 h). 8 cm de documents textuels. 2 disques 78 tours (env. 10 min.)
- Bergeron, Yves, 1985, « Simonne Voyer : la rencontre de la danse traditionnelle et de l’ethnologie », Culture & Tradition 9 : 68-87
- Lessard, Denis, 2000, « Une femme passionnée par la danse traditionnelle : Simonne Voyer », Bulletin Mnémo. http://www.mnemo.qc.ca/spip/bulletin-mnemo/article/une-femme-passionnee-par-la-danse
- Mathieu, Jocelyne, 2001, « Pionnières méconnues : Madeleine Doyon-Ferland et Simonne Voyer aux Archives de folklore de l’Université Laval », Les Cahiers des Dix 55 : 27-52.