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Tout au long de ma carrière d’enseignante de sciences dans le secteur formel de l’éducation des adultes, j’ai eu comme préoccupation et intérêt de développer et de mettre en œuvre des activités et projets liés à l’éducation relative à l’environnement. Ces initiatives pédagogiques s’ajoutaient à mes tâches d’enseignement déjà très lourdes. Néanmoins, cela découlait d’une passion et d’un désir de partage et faisait suite aussi à des expériences de travail réalisées au ministère de l’Environnement du Québec comme spécialiste en sciences physiques, notamment, dans le cadre du Plan d’Action Saint-Laurent au cours des années 90. Les activités présentées dans cet article ne sont que des exemples de ce qui a été vécu dans le milieu où j’ai œuvré. Peut-être sauront-elles inspirer d’autres initiatives chez les enseignant.e.s, en fonction de leur propre contexte d’intervention éducative auprès d’adultes.

Il importe en effet de promouvoir l’arrimage entre l’éducation relative à l’environnement et l’éducation des adultes, et de préférence, dans une visée d’éducation citoyenne. On peut s’appuyer ici sur le fait que l’engagement civique est inscrit dans l’éducation des adultes depuis longtemps. Suzan Imel (2012) rappelle que dès le début et la moitié du 20e siècle, Malcolm Knowles et John Dewey proposaient entre autres des groupes de lecture et de discussion en lien avec les préoccupations contemporaines et les valeurs de la démocratie. Il en fut de même aux États-Unis avec la fondation Carnegie qui, dès 1920, a encouragé des programmes pour l’éducation des adultes axés sur l’engagement civique. Imel rappelle aussi que vers 1940, Linderman souhaitait que les adultes soient en mesure de mener des discussions et de participer aux décisions qui les concernent. L’éducation des adultes peut ainsi aider les participants à comprendre divers enjeux sociaux et les inciter à s’impliquer afin d’améliorer le monde dans lequel ils vivent.

Ces fondements ont nourri l’éducation des adultes dans plusieurs contextes, dont les établissements scolaires dispensant les programmes plus formels du ministère de l’Éducation, allant de l’alphabétisation à la formation professionnelle, ainsi qu’aux cycles pré-universitaires menant à la poursuite des études (Salas, 2017). Non seulement les programmes formels ont été influencés par ces principes, mais ceux-ci sont également promus dans les activités inhérentes aux tâches complémentaires du personnel enseignant.

C’est ainsi que j’ai pu déployer diverses initiatives au fil de mes années d’enseignement, dans un souci d’éducation citoyenne.

Présentation d’activités et de projets en contexte formel d’éducation des adultes

En 2010, le Centre d’éducation des adultes Sainte-Croix de la CSDM[1], centre desservant une clientèle multiethnique dont l’âge varie de 16 à 65 ans, organisait pour une deuxième année consécutive une croisière d’environ deux heures sur le fleuve Saint-Laurent (CSDM, 2010). Une enseignante en alphabétisation faisait équipe avec moi, enseignante de sciences. J’avais le mandat d’agir comme animatrice-scientifique sur le bateau. Cette croisière avait plus d’un but. En effet, elle permettait, à la fin de l’année scolaire de prendre un moment de repos bien mérité avec nos étudiant.e.s ainsi qu’à resserrer les liens avec ceux-ci et entre nous, de l’équipe-école, La croisière avait également une visée pédagogique : les participant.e.s étaient invité.e.s à mieux comprendre l’importance de l’assainissement de nos cours d’eau, notamment du fleuve Saint-Laurent. L’accent a été mis sur le fait que le fleuve irrigue une grande superficie du territoire québécois, d’où l’importance de mieux le faire connaitre à tous les étudiant.e.s y compris de ceux et celles qui ne sont pas né.e.s en sol québécois. En termes d’écosystème, il constitue le milieu de vie de plusieurs espèces animales et végétales dont certaines pourraient être menacées de disparition. Par exemple, le béluga du Saint-Laurent fait l’objet d’une attention particulière depuis quelques années ; des cancers ont en effet été diagnostiqués à l’autopsie de certains spécimens. La cause principale de ces cancers est la présence de nombreux produits chimiques toxiques dans les eaux du fleuve. Il importe donc de préserver la qualité des eaux, car le fleuve fournit également l’eau potable à près de la moitié de la population du Québec (Gouvernement du Canada, 1991).

Les principales sources de pollution sont les rejets industriels et ceux venant du secteur agro-alimentaire : les insecticides et les herbicides peuvent se retrouver dans l’eau par les circuits de surface et souterrains, et en lien avec l’érosion des sols (Gouvernement du Canada, 1991). Il y a aussi des rejets d’eau domestique contaminée. Le Plan d’Action Saint-Laurent dans les années 90, a permis d’assainir le fleuve. Cependant, la vigilance est de mise et il reste encore beaucoup à faire.

La croisière visait entre autres, à faire prendre conscience aux participants que le fleuve n’est pas une poubelle et qu’il faut adopter une conduite relevant de l’écocivisme. Les déchets ne doivent pas être jetés à l’égout ni directement dans le fleuve. Plus le fleuve est pollué, plus la biodiversité est menacée, moins l’eau est propice à la baignade et plus coûteux sera le traitement pour produire l’eau potable.

Plus globalement, nous voulions convaincre nos élèves de l’importance de préserver l’ensemble des cours d’eau du Québec. La plupart de ceux-ci se jettent dans le fleuve Saint-Laurent. Les ressources ne sont pas inépuisables. Il en va de l’avenir de notre planète et donc de notre propre avenir.

Pour ce faire, nous avons adopté une approche permettant de tenir compte des divers publics participant à l’activité – cette croisière était offerte en effet à tous les étudiant.e.s et aux divers personnels du Centre. Pour nous, les animatrices, il s’agissait d’adopter une perspective pluridisciplinaire, associant le français en contexte d’alphabétisation, les sciences et les mathématiques. Des textes choisis selon les divers niveaux de compréhension de textes en lecture ont été donnés aux enseignant.e.s ainsi qu’aux étudiant.e.s comme éléments préparatoires à l’activité. Ces textes ont également servi de documents d’étude suite à la croisière afin de favoriser la compréhension de certains contenus spécifiques, comme la pollution des eaux ou les caractéristiques des écosystèmes aquatiques ; ils ont servi à l’acquisition de nouveaux termes permettant l’élargissement du vocabulaire dans des activités de lecture organisées par des enseignant.e.s de français. Ces supports pédagogiques ont donc apporté des connaissances et favorisé la littératie dans le domaine de l’éducation relative à l’environnement. Ils ont été choisis en fonction des capacités d’intégration des élèves, selon leur niveau de conceptualisation et de compréhension (Astolfy et Develay, 1989). Il s’agissait de prendre en compte chez chacun.e la capacité d’appropriation d’un savoir enseigné à partir de ses propres outils intellectuels et langagiers, lexicaux et syntaxiques, selon l’avancement de son parcours scolaire (Granger, Moreau, 2018).

Au départ, lors de la présentation de cette activité libre et donc non obligatoire, nous avions annoncé le tirage de prix de présence constitués de livres. Le taux de participation fut très élevé : près de trois cents étudiant.e.s et membres des personnels ont pris part à l’activité. Le choix du don de livres s’inscrivait dans une démarche continue d’alphabétisation pour certains et de l’augmentation de la littératie pour d’autres, afin que soient optimisées les capacités à lire, à écrire et à communiquer. Deux livres, Le Saint-Laurent- Fleuve à découvrir de Marie-Claude Ouellet (1999) et L’eau de la vie de Françoise Cappelle (2004) ont été tirés au sort parmi les participant.e.s.

D’après les commentaires recueillis de façon informelle au terme de l’activité, les étudiants ont pris conscience de leur rôle en tant que citoyen.e.s. On peut espérer que l’enthousiasme manifesté durant toutes les étapes du projet ait été précurseur du renforcement d’attitudes favorisant la préservation des ressources hydriques.

Dans ma pratique enseignante, des « Midis-Environnement » ont également été offerts au Centre pour adultes Ste-Croix dès 2003. Tous les membres de l’école y étaient invités. Ces activités comportaient le visionnement de films et de reportages sur le sujet des changements et perturbations climatiques, suivi de discussions.

Quelques années plus tard, durant l’année scolaire 2016-2017, avec la collaboration de deux enseignantes en alphabétisation, j’ai également élaboré et mis en œuvre un projet au Centre Gabrielle-Roy (de la CSDM également), visant à augmenter la littératie chez les élèves et à expliquer le lien intrinsèque entre les changements climatiques, les façons de produire l’énergie et la pollution de l’air[2]. Des formations spécifiques ont été données aux groupes d’étudiant.e.s en alphabétisation. Nous voulions que ceux-ci puissent acquérir les bases et le vocabulaire nécessaires à la compréhension de ces enjeux contemporains et qu’ils puissent ainsi mieux comprendre les informations provenant de divers crénaux. Nous voulions aussi qu’une certaine culture scientifique puisse devenir accessible à tous les élèves et non seulement aux étudiant.e.s de sciences se dirigeant vers les études supérieures. Par la suite, le projet s’est poursuivi en prenant la forme également de « Midis-Environnement » offerts à tous les étudiant.e.s et enseignant.e.s du Centre. Les étudiant.e.s de sciences ont pu ainsi approfondir et contextualiser certaines notions de leurs programmes. De la documentation constituée de textes explicatifs choisis en fonction des différents niveaux d’études des apprenant.e.s a été offerte afin que les participant.e.s puissent poursuivre leur réflexion et l’acquisition de connaissances. Comme activité de clôture de ce projet, le film « Demain » a été projeté..

Cette initiative menée au Centre Gabrielle-Roy s’est mérité un Prix de reconnaissance en environnement (CSDM, 2017) de la Commission scolaire pour le secteur des adultes. Ce prix est d’autant plus appréciable qu’il n’est pas facile de mettre en place de telles initiatives rassembleuses, en raison de la diversité des niveaux d’enseignement, de l’hétérogénéité des buts, des intérêts, des objectifs d’apprentissage, des horaires, etc. Les prix offerts par les commanditaires aux participants aux Prix reconnaissance en environnement à la Commission scolaire, sont donnés généreusement et sont très appréciés par nos étudiant.e.s, parfois démuni.e.s. Par exemple, il peut s’agir de livres, de billets pour le Biodôme, le Planétarium, le Tour de l’Île ,etc.

Puisque le but de ce projet n’était pas d’en faire un objet de recherche en tant que tel, nous n’avons pas mis en place de dispositif d’évaluation formelle, d’autant plus que les retombées d’un tel projet peuvent s’échelonner dans le temps. Toutefois, au cours d’échanges avec les enseignantes en alphabétisation impliquées surtout dans la première phase du projet, celles-ci ont mentionné un apport à la compréhension en lecture, élargie à des textes comportant des éléments du domaine des sciences. Elles ont signalé aussi l’apprentissage de nouveaux mots et concepts : par exemple, le concept de gaz à effet de serre. Il y a eu aussi un approfondissement de certaines notions chez les étudiants de sciences. J’ai pu observer aussi une meilleure compréhension du lien existant entre les façons de produire l’énergie, les perturbations climatiques et la pollution de l’air à l’échelle mondiale.

Présentation d’activités et de projets en contexte non formel auprès des aînés

Dans un contexte non formel d’éducation comme les Centres de loisirs, toute une panoplie d’activités d’éducation relative à l’environnement peuvent être également proposées. Certaines organisations, comme le réseau des Universités du troisième âge (UTA) ont à cœur en particulier de desservir des ainés pour qui les activités intellectuelles et l’acquisition continue de diverses connaissances sont considérées comme bénéfiques, permettant un meilleur enracinement dans la vie, même si leur vie professionnelle est terminée.

Le concept de « connaissance par la connaissance » (Salas, 2017) - qui fait référence à l’acquisition de diverses connaissances tout au long de la vie - est ici privilégié et cette notion est comprise comme un choix de formation individuelle continue et permanente. L’éducation peut avoir en effet non seulement une dimension « formatrice » mais aussi « transformatrice » de l’être humain (Salas, 2017) en lui apportant un épanouissement personnel. En fait, comme l’a affirmé Faure (Carré, 2017), l’éducation tout au long de la vie franchit les limites des institutions, des programmes et des méthodes. Une telle éducation non formelle ou informelle a lieu hors du système éducatif institué et peut être favorisée au sein d’associations culturelles dont le but n’est pas de décerner des diplômes ou des attestations d’études.

Certains de ces milieux, comme le réseau de l’UTA, ont des exigences élevées quant aux contenus présentés et s’assurent d’avoir des conférenciers spécialisés dans leur domaine et experts de leurs sujets. La difficulté pour l’enseignant-conférencier est d’adapter le discours en tenant compte du fait que les participants qui viennent chercher de l’information ou acquérir de nouvelles connaissances ou encore les mettre à jour, n’ont pas tous les mêmes acquis et les mêmes niveaux de formation. Et il importe également de prendre en compte que chaque adulte, selon ses diverses expériences vécues est porteur d’une culture, de valeurs.

Néanmoins, on observe une montée des préoccupations environnementales dans la population (Lafitte, 2015) et un accroissement de l’intérêt pour se former en ce domaine. Dans les centres pour retraités, on peut appréhender un besoin d’acquérir une meilleure compréhension des enjeux actuels quant à l’environnement, en particulier en ce qui a trait aux changements climatiques, ce qui amène entre autres à s’intéresser aux façons de produire l’énergie et à la pollution de l’air. Une telle compréhension peut donner lieu à une plus grande égalité politique, sociale, générationnelle. Cela peut stimuler des processus de changements en ce qui concerne les valeurs, les attitudes et les actions, menant à l’exercice d’une écocitoyenneté. La motivation provient aussi du fait que ces personnes sont souvent des parents et des grands-parents, qui se préoccupent de la qualité de vie des générations futures.

Ainsi, à la Relance, qui est un groupe de loisirs pour les retraités et ainés de Laval, deux cours-conférences dont le titre global était « Environnement »[3] ont été offerts en janvier 2018 et annoncés comme une « première » au Centre de loisirs. En effet, ces sujets liés à l’environnement n’avaient jamais encore été traités lors de conférences antérieures. Je ne sais si c’est l’horaire (jeudi dans l’après-midi) ou le fait que je sois une nouvelle venue comme conférencière dans cet organisme, il a fallu plusieurs annonces afin qu’il y ait une vingtaine de personnes qui ne s’inscrivent à ces cours. Il y a souvent des difficultés lorsqu’on mène des actions éducatives dans un cadre où les personnes s’engagent sur la base de volontariat. Y aurait-il un manque d’intérêt de la part des ainés quant aux questions relatives à l’environnement ? Je ne saurais dire… On observe que dans ce Groupe de loisirs, ce sont plutôt les conférences liées à l’Histoire qui suscitent le plus d’intérêt, celles-ci ayant un grand nombre d’inscriptions[4].

Néanmoins, les gens inscrits étaient venus acquérir des connaissances et s’informer davantage sur ces questions relatives à l’environnement, et manifestaient d’emblée une réelle motivation en ce sens. À proprement dit, il n’y avait pas de climato-sceptique dans l’audience. D’ailleurs, un rappel humoristique du coordonnateur du Centre La Relance quant à l’annonce de mes exposés, mentionnait que ceux-ci ne s’adressaient pas à eux, particulièrement.Cependant, dans mon esprit, tous étaient bienvenus puisque j’exposais les positions de ces deux clans. Il est à mentionner à cet effet que seuls environ 3 % des scientifiques n’adhèrent pas à la thèse des perturbations climatiques en lien avec l’augmentation des gaz à effet de serre survenue depuis l’ère industrielle.

Les cours-conférences furent très appréciées de la majorité des participants. En effet, j’avais demandé au coordonnateur des activités de faire un petit sondage en ligne auprès de ceux-ci afin de connaitre leur degré d’appréciation. Ceux et celles qui ont pris le temps de répondre ont donné la cote 4, soit « très satisfait » pour l’ensemble des deux cours. Cependant, quelques commentaires ont laissé entrevoir la difficulté de répondre à toutes les attentes dans ces groupes non homogènes de personnes, en raison des acquis et des formations antérieures. De plus, certains ont des idées préconçues quant au sujet. Par exemple, une personne a répondu qu’elle avait de par sa profession une longue expérience des laboratoires et un bagage de connaissances en chimie, et qu’elle connaissait déjà plusieurs notions présentées. Une autre personne trouvait que les exposés étaient trop théoriques, avec trop de statistiques et de notions en chimie et physique. C’est donc dire que dans ces groupes non homogènes, il est difficile de répondre aux attentes de tous. En fait, dans un tel contexte d’éducation non formelle, malgré des efforts louables de vulgarisation afin d’adapter le discours pour rejoindre le plus grand nombre de personnes, il y a toujours des personnes pour qui, c’est trop et pour d’autres, pas assez.

Formation continue auprès des enseignants en exercice

Afin d’assurer une éducation relative à l’environnement riche de par ses contenus et la diversité de ses approches, une formation continue auprès des enseignants se doit d’être offerte. En effet, les activités ayant lieu dans les Centres formels d’éducation des adultes sont essentiellement initiées par les enseignant.e.s.

Lors du 22e colloque pédagogique de l’Alliance des professeurs.e.s de Montréal ayant eu lieu fin mars 2017 et dont le thème était « S’engager pour demain », j’ai donné une conférence intitulée : « Trois défis contemporains à relever ». Ce colloque s’insère dans une perspective de formation continue des enseignants en exercice, membres de l’Alliance (secteur des jeunes et secteur des adultes). Les enseignant.e.s venu.e.s y assister étaient pour la plupart déjà convaincu.e.s de l’apport de l’éducation relative à l’environnement (ERE) dans les processus pédagogiques et du rôle de l’École dans la formation de citoyens aptes à faire face aux défis contemporains. Certain.e.s menaient déjà dans leur école, des projets reliés à l’ERE, d’autres envisageaient de le faire. Suite à mon exposé, les participant.e.s étaient invité.e.s à écrire les premières idées qui leur venaient en tête quant aux valeurs à promouvoir et à des projets ou solutions à mettre de l’avant.

Parmi les réponses obtenues concernant les valeurs, signalons celles-ci : conscience sociale, éthique sociale, solidarité, respect, responsabilité. Parmi les idées de solutions et les projets mentionnés : sensibiliser le personnel enseignant à l’importance de l’engagement pédagogique en matière d’environnement ; promouvoir une éducation à l’éthique de la responsabilité environnementale ; inviter les étudiant.e.s à concevoir et réaliser l’aménagement d’aires vertes sur le terrain de l’école ; mener une campagne de tri des matières récupérables.

Quelques suggestions ou recommandations

Suite au vécu des diverses activités dont il a été question précédemment, il est possible d’émettre quelques suggestions et/ou recommandations pour l’éducation relative à l’environnement auprès des adultes :

  • Présenter des thèmes, activités ou projets liés aux préoccupations des apprenants et y inclure des éléments d’actualité.

  • Présenter l’information de façon claire et objective, sans biais.

  • Dans les Centres formels d’éducation des adultes, adapter les contenus et certaines activités ainsi que le matériel didactique (par exemple, la sélection des textes à lire) en fonction du niveau d’études des apprenants. Quant à la recherche de solutions, clarifier les avantages et désavantages de celles-ci.

  • Suggérer et mettre en œuvre des projets répondant aux intérêts des adultes : par exemple, excursions, visites de lieux significatifs, horticulture, arboriculture, etc.

  • Poursuivre la formation continue des maîtres ainsi que leur conscientisation en ce qui a trait à l’ERE : il s’agir là d’une condition essentielle au déploiement de cette importante dimension de l’éducation.

  • Dans des contextes de formation non formels, adapter le discours en tenant compte des participants de divers milieux. À ce sujet, dans les milieux non homogènes en ce qui concerne les connaissances préalables du public, il s’agit parfois d’accepter que tous ne peuvent être entièrement rejoints au même degré.

  • Encourager et soutenir si possible les dispositions à agir (Durand, 2008) et le passage à des actions concrètes, car chaque « petit geste » est important.

Conclusion

À travers cet article, j’ai donc pu partager quelques activités, cours-conférences et projets relatifs à l’ERE que j’ai mis en action au cours de ma carrière d’enseignante dans le contexte formel de l’éducation des adultes et aussi dans un Centre de loisirs pour personnes retraitées. De telles initiatives peuvent offrir l’occasion aux participants d’amorcer un cycle de réflexion, de transformer ou d’enrichir des représentations, et de développer des dispositions vers l’action.

Nous avons observé que l’éducation relative à l’environnement auprès des adultes se fait souvent sur une base volontaire tant dans les milieux formels que non formels. Les formations reliées à l’ERE, qui peuvent prendre diverses formes, sont souvent très appréciées puisqu’elles favorisent l’engagement civique, répondant ainsi à une préoccupation croissante chez un nombre grandissant de citoyens et citoyennes.

L’acquisition de connaissances et le développement personnel tout au long de la vie sont de plus en plus prisés par bon nombre d’adultes jeunes et moins jeunes. Selon le contexte, se pose le défi d’adapter le discours aux caractéristiques des participants, ce qui est parfois plus difficile dans des contextes non formels où le degré de scolarité, le milieu socio-économique et culturel, les valeurs, les acquis préalables des adultes ne sont pas connus au préalable.

Lorsqu’elle invite les participants à s’engager dans une dynamique de participation individuelle et collective, l’éducation relative à l’environnement auprès des adultes se veut un levier vers l’écocivisme et plus encore vers l’écocitoyenneté. D’où l’importance de développer, de partager et de discuter les initiatives en ce sens.