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Les illustrations présentées dans ce numéro témoignent de la longue et riche histoire du sheng, cet orgue à bouche chinois dont on peut trouver des représentations dans les grottes bouddhiques de Mogao, sur le site de Dunhuang dans la province chinoise de Gansu. La peinture rupestre figurant en couverture provient ainsi de la grotte no 285 de Mogao et date du vie siècle de notre ère : on y voit une nymphe céleste – Apsara, en sanskrit – jouant du sheng. Cette divinité réapparaît un peu plus loin (p. 96), tel un spectre, dans une estampe réalisée dans les années 1970.

Toutes les autres illustrations sont issues des archives de Wu Wei, que nous remercions vivement pour son implication dans la réalisation de ce numéro. Joueur de sheng virtuose, il contribua à l’élaboration du modèle rénové à 37 tuyaux et oeuvre depuis des décennies au développement et à la renaissance de cet instrument en suscitant, d’une part, l’écriture de nouvelles oeuvres et en collaborant, d’autre part, avec des chercheurs issus de différentes disciplines scientifiques. Wu Wei ne cesse d’affirmer avec force et conviction que cet instrument, l’un des plus anciens de Chine, est aussi celui qui défend le mieux la création contemporaine. Les illustrations choisies révèlent l’incroyable diversité de ses projets artistiques tout en dévoilant les contours d’une quête spirituelle. Car il ne faut pas oublier que le sheng est vecteur d’harmonie. Il tend à (ré)unir les timbres instrumentaux, indépendamment de leurs origines géographiques et culturelles ; il symbolise l’harmonie entre le ciel et la terre et, plus globalement, l’harmonie à l’échelle de l’humanité.

Wu Wei jouant Les ailes du phénix pour sheng et sons fixés de Marie-Hélène Bernard, le 23 mai 2009 dans la salle Olivier Messiaen de la Maison de la Radio et de la Musique (Paris).

Photo : Marie-Hélène Bernard

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Gustavo Dudamel, Unsuk Chin et Wu Wei, le 3 octobre 2009 au Walt Disney Concert Hall (Los Angeles) après la création américaine de Šu, le concerto pour sheng de Unsuk Chin. Avec l’aimable autorisation de Wu Wei.

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Wu Wei au sheng et Wang Li à la guimbarde, Overtones - Les Saisons Harmoniques (cd Harmonia Mundi – sp 131, 2015).

Photo : Zhang Hai avec son aimable autorisation

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Illustration tirée du livre disque Le sheng amoureux, un conte musical de Claude Clément, illustré par Amélie Callot avec des musiques originales de Wu Wei.

Avec l’aimable autorisation d’Harmonia Mundi — Little Village (tous droits réservés, 2017)

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Création de Niemandslandhymnen [No man’s land] de Sandeep Bhagwati, le 18 mai 2017 à l’usine c (Montréal).

Avec l’aimable autorisation de la Société de musique contemporaine du Québec (smcq).

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Wu Wei dans Théorème I, une oeuvre chorégraphique conçue au Groupe de Musique Expérimentale de Marseille (gmem) en 2005 par Barbara Sarreau avec Alphéa Pouget-Wallmark, Karine Flavigny (danseuses) et Wu Wei (compositeur et musicien).

Photo : Wu Wei

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Apsara jouant du sheng, estampe datant des années 1970, 67 × 49 cm.

Collection privée

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