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Cet ouvrage est destiné aux étudiants de niveau universitaire. Il vise à leur exposer les enjeux, les recherches et les théories de l’urbanisation. Pour ce faire, l’auteur présente dans un langage clair et précis des questions de base de la géographie urbaine ainsi que des thèmes de recherche plus récents. Si l’accent est mis sur des réflexions d’ordre qualitatif (comme sur le développement des banlieues), la dimension quantitative n’en est pas pour autant négligée (par exemple, par la présentation de la théorie des lieux centraux). De même, ces deux courants de pensée ne sont pas montrés en opposition, mais de manière complémentaire. Si l’accent est mis sur la présentation d’enjeux généraux, les études de cas sont nombreuses, tout comme leur situation géographique (sur cinq continents) et leur échelle (du quartier à l’échelle mondiale).

Dans la première partie, l’auteur aborde les concepts et les théories de base de la géographie urbaine, en commençant par expliquer ce qu’est la ville, quelles en sont les formes et ses limites. Plutôt que d’apporter des définitions fermées, il préfère susciter la réflexion du lecteur. Ce procédé s’observe également lors des présentations des théories – comme c’est le cas pour le schéma christallérien. Encore ici, la réflexion critique prime. En ce sens, ce manuel constitue une référence pertinente pour des étudiants en études urbaines.

La deuxième partie met l’accent à la fois sur les villes des pays en développement et sur les villes globales. La mégalopolisation des villes du Sud (telles Mexico, Lagos, Sao Paulo et Mumbai) y est particulièrement bien décrite, ainsi que les difficultés qui lui sont rattachées : bidonvilles, évolution incontrôlée et urbanisation anarchique. Pour le sujet des villes « centres de pouvoir » (en référence aux recherches de Sassen), l’auteur expose les cas de New York et Tokyo. La troisième partie amène les questions qui touchent le quartier, les centres-villes et l’étalement urbain. Paulet expose autant les schémas de l’école de Chicago que les problèmes plus contemporains tels que le développement périurbain. La ville considérée comme un espace vécu fait l’objet de la quatrième partie. L’intérêt de cette exposé est qu’il montre tant les méthodes de recherche que leurs objectifs. La thématique des villes durables constitue l’objet de la dernière partie.

Cependant, cet ouvrage présente quelques lacunes, à nos yeux. Il aurait été nécessaire de présenter davantage de recherches récentes. En effet, même s’il s’agit de la troisième édition, nous n’avons noté que peu de changements par rapport à l’édition précédente. De plus, comme tout manuel de portée générale, il ne peut traiter de manière approfondie l’ensemble des thèmes abordés. Pour pallier ce problème, l’auteur aurait pu enrichir la bibliographie en fin d’ouvrage pour les étudiants qui désireraient poursuivre leurs recherches sur les sujets présentés dans ce manuel.

Ces quelques critiques mises à part, nous retenons que les présentations des cinq parties du manuel sont élaborées de manière, d’une part, à donner des informations de base aux étudiants et, d’autre part, à les amener à poursuivre les questionnements exposés.